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Concert contre le cancer: Ginette Reno en version symphonique

Concert contre le cancer: Ginette Reno en version symphonique
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Pour la neuvième édition du Concert contre le cancer, qui a permis d’amasser 4,5 millions $ depuis 2007, l’Institut de cancer de Montréal offrait une proposition de choix au public : la grande Ginette Reno accompagnée de l’Orchestre Métropolitain, dirigé exceptionnellement par le fils de la chanteuse, Pascalin. Les 2000 spectateurs ont toutefois eu droit à un lot de surprises, bonnes et moins bonnes.

À leur arrivée à la Maison Symphonique, les détenteurs de billets ont été interpellés par des protestants pacifiques, qui tentaient d’illustrer un paradoxe entre le commanditaire principal de la soirée, la société pétrolière Enbridge, et la cause santé qu’ils soutenaient en assistant au spectacle, en raison des appréhensions face à d’éventuels déversements de pétrole et leurs effets néfaste sur la… santé.

Une fois bien assis, les spectateurs n’avaient d’yeux que pour Ginette Reno qui est apparue sur scène, portant une tunique noire et des écharpes de différentes couleurs tout au long de la soirée. À bientôt 70 ans – elle franchira ce nouveau cap le 28 avril prochain – la chanteuse est toujours aussi en voix, occupant la scène avec calme, confiance et un grand lot de charisme.

Dommage que la vaste majorité des orchestrations accompagnant ses chansons aient été si prévisibles. Sans être de basse qualité, les partitions étaient toutefois à des années-lumière de l’inventivité dont regorgent les spectacles symphoniques offerts par des chanteurs populaires depuis des années. Ceux qui ont entendu le travail du chef Simon Leclerc sur les chansons de Bruno Pelletier, Marie-Mai, Simple Plan, et tout particulièrement le travail frôlant le grandiose avec la vedette internationale Mika, ont malheureusement réalisé que Ginette Reno était accompagnée d’un talentueux orchestre, sans toutefois offrir une réelle valeur ajoutée.

Autre élément rébarbatif : bien peu des grands succès de Reno ont trouvé leur place parmi les 15 titres de la soirée. La dame a fredonné L’essentiel, qu’on a reconnu très rapidement après quelques notes de clarinette; une étrange version de Ceux qui s’en vont, ceux qui nous laissent avec des éclats de flûte traversière et de cuivres qui donnaient des airs de victoire totalement contradictoires avec le propos de la chanson; son succès Fais-moi la tendresse, ainsi que l’incontournable Je ne suis qu’une chanson, dont les cordes venaient souligner chaque ligne émotive en leur donnant plus d’ampleur, avant de laisser la voix de Ginette remplir la Maison symphonique a capella, en nous rappelant pourquoi elle est encore au sommet après tant d’années.

Pour le reste, les spectateurs ont eu droit à une version grandiloquente de La Quête, de Jacques Brel, des compositions originales de Pascalin sans la voix de sa mère, et plusieurs chansons plus ou moins marquantes en anglais et en français.

Qui plus est, toutes les pièces durant lesquelles Ginette Reno chantait ont vu leurs orchestrations classiques être plombées par la présence beaucoup trop imposante de la batterie, qui servait probablement de métronome à la chanteuse.

Les donateurs/spectateurs ont donc eu droit à une voix de grande tenue, un enrobage un brin banal et des choix de chansons qui laissaient à désirer.

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