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L'année faste de Vincent-Guillaume Otis (ENTREVUE/VIDÉO)

L'année faste de Vincent-Guillaume Otis (ENTREVUE/VIDÉO)
Julie Perreault

Vincent-Guillaume Otis fait partie des rares comédiens à avoir tenu des rôles principaux à la télévision, au cinéma et au théâtre, au cours de la dernière année. Tête d’affiche des émissions Série Noire et Ruptures, ainsi que du film Chasse-Galerie : la légende, il foulera bientôt les planches du Théâtre Denise-Pelletier dans l’adaptation scénique très attendue du roman multiprimé de Larry Tremblay, L’Orangeraie.

« J’ai des frissons rien qu’à y penser! répond le comédien en entrevue, après qu’on ait énuméré tous les projets auxquels il participe. C’est extrêmement jouissif de jouer des rôles aussi différents les uns des autres. C’est pour ça que je fais ce métier-là. D’ailleurs, lors du visionnement de Ruptures, une dame discutait avec moi de Série Noire, sans m’avoir reconnu. Je n’étais pas du tout offusqué de ça. C’est un des plus beaux compliments qu’on puisse me faire. J’adore composer des personnages aussi variés. »

Il est également partisan des nuances et des zones de gris dans ses nombreux rôles. Comme en fait foi son personnage dans Ruptures, que les téléspectateurs peuvent aimer et « détester » à la fois, lui qui tente de freiner les projets d’Ariane, tout en étant plein d’amour pour elle.

« Étienne est un paradoxe très intéressant à jouer. Il est un peu entre l’arbre et l’écorne. J’ai poussé là-dessus en réfléchissant à comment j’allais l’interpréter. Je ne voulais pas juste un gars qui veut une famille et qui est donc fin. J’aime quand on sent la part d’ombre d’un personnage. Si les gens ont de la difficulté à le saisir, ils vont avoir envie d’en savoir plus. »

Otis a ainsi pu décortiquer son personnage avant et pendant le tournage de Ruptures, malgré les conditions difficiles qui ont fait les manchettes durant les derniers mois. « Oui, ça allait vite, mais sur le plateau, on ne le sentait pas énormément. Mariloup Wolfe, la réalisatrice, était capable de nous protéger de la machine. Elle créait une bulle de confort dans laquelle on pouvait vivre le déséquilibre de nos personnages. La dernière personne avec qui j’ai senti ça, c’est Luc Picard, lorsqu’il réalisait Babine. »

L’hiver 2016 a également été l’occasion pour les téléspectateurs de retrouver le comédien dans Série Noire, dont la deuxième saison sera vraisemblablement la dernière. « Il n’y aura pas de troisième saison à court ou moyen terme. Le dernier épisode de la deuxième saison a été construit de façon à boucler l’intrigue et le rapport à leur démarche. Si on poursuit l’histoire un jour, ça va être vraiment plus tard. »

Du 23 mars au 21 avril, Vincent-Guillaume Otis montera sur la scène du Théâtre Denise-Pelletier, afin de raconter l’histoire d’une famille dévastée par la mort des grands-parents des jumeaux Amed et Aziz, après qu’un obus ait traversé le ciel de ce pays moyen-oriental jamais nommé. La vie des garçons sera à nouveau bouleversée lorsque le guerrier Soulayed suggérera à leur père, Zahed, de sauver leur honneur en envoyant l’un de ses fils en territoire ennemi, avec une ceinture d’explosifs. Le jumeau survivant quittera ensuite son village au profit d’une grande ville francophone de l’Amérique, où il tentera de se reconstruire à travers le théâtre, avec l’aide de Mikaël, un jeune enseignant.

En théorie, Vincent-Guillaume Otis aurait dû refuser de jouer dans un tel projet. « C’est une coproduction Québec-Montréal, et avec trois enfants à la maison, dont un bébé de huit mois, j’aurais dit non d’emblée, puisque c’est compliqué logistiquement. Mais L’Orangeraie est une pièce à laquelle on ne peut pas dire non, tant humainement qu’artistiquement. »

Il faut dire qu’il a été complètement happé par la lecture du roman de Larry Tremblay. « C’est le genre d’œuvre qui te frappe à la tête, au cœur et aux tripes en même temps, en plus d’être très forte du point de vue poétique et intellectuel. La dernière chose qui m’a bouleversé autant, c’est la pièce de théâtre Incendies, de Wajdi Mouawad. Ce sont des œuvres plus grandes que nous. »

Dans l’adaptation théâtrale du livre, le comédien interprète Mikaël, l’enseignant et metteur en scène qui aura une grande influence sur le jumeau survivant. « Il est pris avec un secret terrible et vit avec ça toute sa vie. Mon personnage va l’aider à le purger de ça, en mettant en mots tout ce qu’il pense et ressent. Il va l’accompagner dans sa démarche vers un genre d’épiphanie. »

Le jumeau aura lui aussi une influence majeure sur son professeur. « Mikaël sera complètement bouleversé dans ses convictions. C’est un Nord-Américain qui prépare une pièce sur la guerre, sans réellement savoir ce que c’est, sans avoir été là-bas. Il est un metteur en scène en vogue et adulé, mais à un moment donné, il y a un jeune qui lui dit “ce n’est pas comme ça que ça marche”. Peu à peu, il va réaliser que c’est le jeune qui a raison. Le jumeau va le pousser à voir les conflits d’une autre façon, en ajoutant énormément de nuances à sa réflexion. »

La pièce L'Orangeraie sera présentée du 23 mars au 21 avril au Théâtre Denise Pelletier. Cliquez ici pour plus de détails.

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