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Toujours pas de meurtre à Montréal

Il faut remonter aux années 1980 pour trouver un début d’année aussi calme dans la métropole

Le plus récent meurtre au Québec est celui du mafio­so Lorenzo Giordano, survenu le 1er mars près d’un gymnase de Laval.
Le plus récent meurtre au Québec est celui du mafio­so Lorenzo Giordano, survenu le 1er mars près d’un gymnase de Laval. Photo d’archives


Il n’y a eu aucun meurtre depuis le début de l’année à Montréal, une situation qui ne s’est pas produite depuis au moins 25 ans.

«Aucun meurtre pendant deux mois et demi dans une grande ville comme Montréal, c’est presque impensable. Ça ne durera pas», affirme Marc Ouimet, professeur de criminologie à l’Université de Montréal.

Cela fait 78 jours consécutifs que personne n’a été tué dans la métropole.

Il faut remonter aux années 1980 pour trouver un début d’année aussi calme sur le plan des homicides, d’après le Service de poli­ce de la Ville de Montréal (SPVM).

Les efforts des dernières années pour contrer les gangs de rue et la tolérance zéro­­ en matière de violence conjugale seraient­­ des hypothèses pouvant expliquer l’accalmie actuelle, selon le SPVM.

En baisse partout

La baisse du nombre de meurtres se ressent en fait dans tout le Québec. Seules six personnes ont été assassinées depuis le 1er janvier sur le territoire de la Sûreté du Québec, contre 12 en 2014 (voir tableaux).

La même tendance est également observée ailleurs au Canada et aux États-Unis.

«Ça s’inscrit dans un mouvement beaucoup plus large de baisse de la criminalité depuis 1990», soutient Maurice Cusson, auteur­­ de l’ouvrage intitulé Les homicides – criminologie historique de la violence et de la non-violence.

D’après ce chercheur en criminologie, le phénomène s’explique en partie par le vieillissement de la population et les progrès des techniques d’enquête.

«Moins de jeunes se lancent dans une carrière criminelle et ça se répercute sur le taux d’homicides», explique-t-il.

Big Brother

Pour son collègue criminologue Marc Ouimet, les progrès de la techno­logie pèsent­­ aussi dans la balance.

«Ce qui joue dans la tête des gens, c’est la probabilité de se faire prendre, dit-il. On laisse des traces de tout ce qu’on fait, maintenant, avec les cellulaires et internet. Il y a des caméras partout.»

Le fait que les gens vont moins qu’avant dans les bars est aussi à prendre en considération, d’après le professeur Ouimet.

«Les jeunes restent “scotchés” à leurs ordis­­ et, quand ils sortent, ils consomment moins parce qu’ils conduisent. La probabilité qu’il se passe quelque chose un vendredi ou un samedi soir est beaucoup plus faible qu’avant», illustre-t-il.

La criminalité étant cyclique, ce n’est qu’une question de temps avant que le sang coule, d’après le criminologue Maurice Cusson. «Je ne m’attends pas à ce que les Québécois cessent de s’entretuer. Ça va certainement revenir, c’est comme la pluie», observe-t-il.

Meurtres en 2016

  • Montréal 0
  • Ailleurs au Québec 6
  • Vancouver 5
  • Toronto 18
  • Nouvelle Orléans 24
  • Baltimore 42
  • New York 48
  • Los Angeles 51
  • Chicago 109

Meurtres à Montréal en date du 1er mars

  • 2015 6
  • 2014 4
  • 2013 7
  • 2012 3
  • 2011 8

Meurtres sur le territoire de la Sûreté du Québec en date du 15 mars

  • 2015 8
  • 2014 12
  • 2013 6
  • 2012 12
  • 2011 12

Total des meurtres Montréal

  • 2015 29
  • 2014 28
  • 2013 28
  • 2012 35
  • 2011 35
  • 2010 37
  • 2009 31
  • 2008 29
  • 2007 42
  • 2006 43
  • 2005 35
  • 2004 41
  • 2003 42
  • 2002 47
  • 2001 66
  • 2000 49

Total des meurtres au Québec

  • 2015 79
  • 2014 71
  • 2013 70
  • 2012 108
  • 2011 105
  • 2010 85

Total meurtres au Canada

  • 2015 N/D
  • 2014 516
  • 2013 512
  • 2012 546
  • 2011 602
  • 2010 554
 
 
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