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Pourquoi la graisse que l'on peut voir n'est pas la plus préoccupante pour la santé

La graisse que l'on peut voir n'est pas celle dont il faut se soucier
Woman on the scale
Tuomas Marttila via Getty Images
Woman on the scale

Avec un indice de masse corporelle (IMC) normal, il n’y a aucune raison de s’inquiéter de son poids, pas vrai? Pas forcément. En réalité, la partie du corps où l’on emmagasine la graisse est peut-être un meilleur indicateur de santé que l’IMC.

«Toutes les graisses ne se valent pas», explique le docteur Virend Somers, cardiologue à la Mayo Clinic de Rochester, dans le Minnesota. La graisse accumulée juste sous l’épiderme – celle que nous voyons – n’est pas forcément nocive. C’est plutôt de la graisse invisible dont il faut se méfier.

«C’est elle qui est la plus nuisible, comme nous commençons à le constater», poursuit-il. «Elle a un impact bien plus important sur le métabolisme et produit toutes sortes d’effets négatifs, dont l’augmentation du risque d’accident cardio-vasculaire.»

La différence entre graisses visibles et invisibles

Alors que l’obésité cause toute une ribambelle de problèmes de santé, dont l’insuffisance coronarienne, l’hypertension, l’AVC et le diabète de type 2, toutes les masses graisseuses ne sont pas égales.

La graisse sous-cutanée représente la partie visible de l’iceberg, celle que nous connaissons bien, que l’on peut pincer entre ses doigts sur le ventre ou les cuisses. Plutôt bénin, ce type de graisse s’accumule sous la peau. Les silhouettes en forme de poire, avec une taille fine et des rondeurs sur les hanches, ont ainsi tendance à en stocker davantage.

Les personnes avec une silhouette en pomme, qui accumulent leurs kilos superflus au niveau de la taille et du ventre, seraient davantage concernées par la graisse viscérale, que l’on ne décèle généralement pas d’un simple coup d’œil, car elle enveloppe certains organes, comme l’estomac, les intestins, la rate ou les reins.

«On ne la voit pas tout de suite», explique notre spécialiste. Si vous êtes mince et que vous commencez à prendre du poids, sans signe visible de changement physique, il peut s’agir de graisse viscérale. «C’est quand elle commence soudain à se manifester que le ventre s’arrondit.»

Mais rien n’est perdu pour les silhouettes en pomme…

Fort heureusement pour ceux qui portent leurs rondeurs autour de la taille, perdre ne serait-ce que quatre ou cinq kilos peut faire toute la différence en termes de santé, tout en diminuant le risque de développer un diabète de type 2 ou des maladies cardio-vasculaires.

Une petite étude réalisée en 2010 a comparé deux groupes dont les sujets, jeunes, avaient un poids normal. Tandis que le premier groupe conservait sensiblement le même poids pendant huit semaines, les chercheurs ont augmenté les quantités de nourriture données au second groupe, ce qui a conduit à une prise de poids moyenne de cinq kilos. Les résultats, publiés dans le magazine Journal of the American College of Cardiology, étaient remarquables.

Dans le groupe en surpoids, certains participants ont pris des graisses viscérales et d’autres sous-cutanées. On a constaté chez les premiers (soit environ un tiers des sujets) une détérioration prononcée de la pression sanguine et de la fonction endothéliale, qui permet de mesurer l’état de santé des vaisseaux sanguins. Au bout des seize semaines de l’expérience, quand ceux qui avaient pris de la graisse viscérale ont perdu le poids excédentaire, la fonction endothéliale est revenue à la normale.

Ceux qui avaient principalement stocké de la graisse sous-cutanée n’ont enregistré aucun changement significatif de leur fonction endothéliale. «Aucune différence physique réelle n’est apparue», explique le cardiologue, l’un des auteurs de l’étude. «La question ne se réduit pas à la prise de poids, mais à la façon dont se répartissent les graisses.»

Comment savoir si je stocke de la graisse viscérale?

Malheureusement, le système installé dans votre club de gym, qui fonctionne selon la méthode de la bio-impédance, n’est guère précis. Les meilleurs outils pour analyser la graisse viscérale restent l’IRM, le scanner et la pesée hydrostatique, qui coûtent cher. Si vous ne souhaitez pas investir dans l’un de ces tests onéreux, une bonne alternative consiste à calculer le rapport taille-hanche. Ce ratio ne doit pas dépasser 0.90 pour les hommes, et 0.83 pour les femmes.

Ne perdez cependant pas espoir si le résultat n’est pas à la hauteur de vos espérances. Il est facile de s’attaquer au problème, car «la pratique d’un sport a surtout une incidence sur la graisse viscérale», expliquait, Gary R. Hunter, professeur en physiologie et nutrition à l’Université de Birmingham (Alabama), dans un entretien au New York Times en 2015.

Ses travaux en ont fourni la preuve. Une étude, publiée en 2010 dans le magazine Obesity, a démontré que les femmes sédentaires ayant entamé une activité sportive par session de 40 minutes, deux fois par semaine, avaient perdu 10 % de leur graisse viscérale à la fin des douze mois de l’étude.

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Cet article initialement publié sur le Huffington Post États-Unis a été traduit de l’anglais.

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