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L'esprit de Grosse-Île au Palais Montcalm

L'esprit de Grosse-Île au Palais Montcalm
Guy Morisset

Avant les Syriens, il y a eu 500 000 Irlandais qui ont fui la famine à bord de bateaux-cercueils en direction de Québec. Tous se sont arrêtés à la station de quarantaine de Grosse-Île et plusieurs y ont péri, dont une majorité lors de l’épidémie de typhus de 1847. C’est de cet épisode tragique que Grosse-Île : Une histoire chorale, présenté au Palais Montcalm les 12 et 13 mars, tire son jus.

Un musical sur la Grosse-Île, il fallait y penser. L’entreprise est d’abord née entre les murs du cégep Champlain-St. Lawrence où la pièce a été présentée à guichets fermés à trois reprises, en février 2012.

Le producteur Guy Morisset est de ces 1500 personnes qui ont assisté à la version originale de Grosse-Île. « J’étais ému par l’histoire de la résilience d’un peuple laissé à lui-même, frappé par une famine qui le poussait au désespoir », se rappelle le cofondateur des Productions Cibles. Séduit, il décide d’en faire une mouture professionnelle, non sans traduire plus de la moitié des chansons et dialogues en français pour le public de Québec.

Une autre modification de taille est l’ajout du chœur Dal Segno à la distribution. Selon son directeur artistique Guillaume St-Gelais, il s’agit d’une première pour l’ensemble à quatre voix qui se concentre d’ordinaire sur des œuvres chorales du XIXe siècle et des œuvres nouvelles. Sa présence revêt une symbolique toute particulière puisqu’« en Irlande et en Angleterre, il y a une tradition chorale très importante » à l’époque, explique le fondateur du chœur.

Revivre la crise

L’histoire, elle, est restée inchangée. On y retrouve Sean (Dominic Veilleux) et Brigid (Héra Ménard), un vieux couple qui s’est rencontré sur la Grosse-Île. À leur retour sur l’île soixante ans plus tard, ils se souviennent de l’épidémie de typhus de 1847.

Par flashbacks, le public assiste à la crise, mais surtout à l’acharnement et à l’impuissance de la Docteure face à la « fièvre des navires ». Rencontrée en novembre avant le début des répétitions, Katee Julien raconte la colère de son personnage « parce que la maladie l’emporte sur elle. Elle se bat contre Goliath », mais aussi contre le manque de ressources afin aider les malades qui meurent par dizaines chaque jour. C’est entre autres le cas de l’enseignant Donal, soutien moral des immigrants irlandais, et de Skews, l’ignoble officier du bateau Agnes.

Malgré tout, Grosse-Île : Une histoire chorale se veut un récit d’espoir, précise l’un des coauteurs, Hubert Radoux. « On peut sombrer dans l’aspect douleur, mais ces gens qui sont venus ici, eux, ils n’avaient pas la douleur en tête, mais l’avenir de leurs enfants. » Des enfants orphelins comme des familles complètes se sont effectivement installés au Canada à cette époque. Quelques 150 ans plus tard, 15 % de la population canadienne est d’origine irlandaise.

Grosse-Île : une histoire chorale sera présentée le dimanche 13 mars à 14h à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm.

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