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Pourquoi le prix de vos fruits et légumes dépend de l'endroit où vous les achetez

Pourquoi le prix des légumes dépend de l'endroit où vous les achetez

Comment expliquer la hausse des prix des dernières semaines? Une question d'approvisionnement, d'enseignes, la faiblesse du dollar, le mauvais temps? Pourquoi le prix des fruits et légumes varie tant d'un établissement à l'autre? Explications.

Un texte d'Andrée Langlois

Les études démontrent tous les bienfaits liés à la consommation de 5 à 10 portions de fruits et légumes par jour. Cependant, le prix élevé peut être un frein à l'achat de ces denrées.

Les Canadiens consomment plus de 50 milliards de portions de fruits et légumes frais annuellement et ils consacrent de 15 % à 25 % de leur budget à l'achat de ces aliments.

Dans une épicerie, les fruits et légumes sont les produits qui ont le plus de fluctuations. La faiblesse de notre dollar et les mauvaises conditions climatiques ont fait en sorte que les prix ont augmenté de 10 % depuis décembre dernier.

« Moi, je le dis souvent, quand la Floride est grippée, le Québec est enrhumé », souligne Frank Hénot, propriétaire d'un supermarché de Montréal. Il explique que le temps qu'il fait en Floride a une répercussion sur les prix des fruits et légumes floridiens qui sont vendus ici.

Un marché fluctuant

On considère que les fruits et légumes sont l'égal de la bourse, à cause de la fluctuation des prix au jour le jour. Les prix peuvent varier trois fois dans une journée en raison de l'offre et la demande.

Guy Milette, vice-président du grossiste Courchesne Larose

Mais pourquoi les mêmes fruits et légumes sont-ils vendus à des prix si différents selon l'endroit? L'épicerie a recensé les prix de 19 fruits et légumes durant trois semaines dans 30 établissements du Grand Montréal. Résultat : un céleri vendu 0,99 $ coûtait ailleurs 3,99 $! Une même journée, deux lieux, un écart de 3 $!

Et une différence de 8 $ le kilo pour des poivrons verts. Et les exemples se multiplient :

Nous avons soumis nos résultats à l'entreprise SOS Cuisine, qui répertorie les prix de toutes les enseignes depuis maintenant 10 ans.

Il y a un écart épouvantable, et pourtant, tous les magasins vendent [leurs fruits et légumes].

Cinzia Cuneo, présidente de SOS Cuisine

La qualité et la grosseur des produits

L'un des principaux facteurs est la qualité. Par exemple, l'état de mûrissement et l'apparence ont des répercussions sur les prix. Des fruits et légumes en fin de vie ou moches vont coûter moins cher.

J'ai essayé à plusieurs reprises [...] les légumes moches, et les gens n'embarquent pas. Ce n'est pas ce qu'ils recherchent en venant chez nous.

Frank Hénot, propriétaire d'un supermarché

La grosseur des fruits et légumes est un autre facteur important. Normalement, les produits plus petits vont coûter moins cher. Toutefois, le consommateur devrait faire attention. Parfois, la grosseur varie, mais pas le prix. Guy Milette explique que, pour le même prix, on peut avoir un brocoli de grosseur 14 (plus gros, car on en case 14 dans une caisse) et un autre de grosseur 18 (plus petit, car on en case 18 par caisse). « Il faut que le consommateur soit un petit peu alerte au moment de ses achats. »

Les grandes chaînes d'alimentation ont souvent des standards de qualité très précis à respecter, comme une durée de vie de 3 à 5 jours minimum en magasin. La fruiterie peut par contre se procurer des fruits et légumes mûrs, que la grande chaîne n'accepterait pas.

Le marketing

Le marketing est un autre facteur qui explique la différence de prix. Le magasin tente d'attirer sa clientèle en offrant dans ses circulaires des produits à un prix très bas. Il vend à perte des produits pour attirer le consommateur chez lui; c'est ce qu'on appelle en anglais les « lost leaders ».

La circulaire, c'est toujours quelque chose qui amène du monde dans un magasin, avec l'espoir qu'ils vont acheter autre chose. Mais si tout le monde n'achetait que les produits des circulaires, je serais fermé.

Frank Hénot, propriétaire d'un supermarché

Selon SOS Cuisine, il n'y a pas d'endroit où les prix sont toujours bas. « Si tu fais un panier équilibré, tu perds d'un côté, tu gagnes de l'autre. La façon de profiter [des bas prix], ce serait d'acheter ça et là. Alors, oui, tu peux faire beaucoup d'économies », explique Cinzia Cuneo

Il faut concocter nos menus en fonction des spéciaux et planifier, disent les experts. Selon le grossiste Guy Milette, il faut faire attention à ce qu'on met dans notre panier et être réaliste. « Est-ce qu'on a besoin d'avoir un brocoli chaque semaine? Pas vraiment. »

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