Son nom évoque bon nombre de légendes et beaucoup de curiosité. Peu connue au Québec, l’absinthe est pourtant sur toutes les lèvres cette année, devenue du coup le plus tendance des spiritueux. Le bistro L’Atelier, sur la Grande-Allée, à Québec, propose depuis un mois sa propre absinthe de la maison, qui a été élaborée en France. Le mixologue en chef du bar, Patrice Plante, nous décrypte cet intrigant spiritueux.
Côté bar, l’amertume a certainement la cote cette année. Et l’absinthe s’inscrit dans ce courant. Devançant la tendance, le bistro a donc lancé sa propre bouteille d’absinthe, un mois après avoir lancé une vodka portant le sceau de la maison. Élaborée en France par la célèbre distillerie Les Fils d’Émile Pernot, qui en produit depuis la fin du 19e siècle, l’Absinthe Atelier est fabriquée à base des plantes traditionnelles, dont l’anis vert et le fenouil.
Appelé la fée verte, le spiritueux se consomme sur place en suivant le rituel des puristes : une fontaine d’eau glacée dissout goutte à goutte un cube de sucre installé sur une cuillère percée, laquelle est déposée sur un verre d’alcool. « Cela n’a rien de mystérieux, d’hallucinogène ou de controversé, insiste Patrice Plante. L’absinthe est un spiritueux aux arômes complexes qui gagne à être dégusté tranquillement, en apéritif! »
6 conseils pour déguster l’absinthe :
Au froid
Au bistro L’Atelier, comme dans d’autres établissements, la fontaine à absinthe fait partie du rituel. À la maison, on remplace cette fontaine par un pichet d’eau glacée, suggère Patrice Plante. Pour s’assurer que le liquide reste froid, on peut aussi déposer les verres au congélateur avant de les utiliser.
Diluer pour mieux goûter
Pas de shooter, ni de cul sec avec l’absinthe, insiste Patrice Plante. Pour bien décortiquer tous ses arômes, le spiritueux se dilue dans l’eau glacée, dans une proportion de 3 à 7 volumes d’eau pour un volume d’absinthe, selon les goûts.
Avec ou sans sucre?
« Avec un cube de sucre », répond le mixologue. Cela permet d’équilibrer l’amertume du spiritueux. À la maison, on peut remplacer le cube de sucre par un peu de sirop simple. « Avec l’habitude, on diminuera graduellement la quantité de sucre pour mieux goûter l’absinthe », ajoute notre expert.
À l’apéro!
Quand boire l’absinthe? À l’apéro, bien sûr! Comme le veut la tradition française. Ce spiritueux anisé met en appétit. Sans oublier son rituel à la fontaine goutte à goutte qui permet de prendre une pause dans sa journée.
En parfaite harmonie
Quoi manger avec un verre d’absinthe? Des huîtres! C’est d’ailleurs ce que propose L’Atelier à sa clientèle durant son 5 à « huîtres ». L’absinthe s’harmonise également avec des fruits de mer et des fromages à pâte molle. On prend des notes!
En cocktail
Vous préférez les cocktails? L’absinthe se déguste également aromatisée et mixée à d’autres saveurs. Trois cocktails sont proposés à L’Atelier : La Grégoire qui se veut un Mojito en version anisée et agrumée, Le Death in the afternoon, un cocktail apéritif vivifiant inspiré par Ernest Hemingway en 1935 et, finalement, le Sazerac qui est l’un des plus vieux cocktails inventés aux États-Unis, originaire de la Nouvelle-Orléans.
L'Atelier de Québec propose sa propre absinthe
L’histoire de l’absinthe en bref :
Prohibée pendant plus d’un siècle en France et d’autres pays, l’absinthe fait un retour en force dans les bars, séduisant une clientèle jeune et urbaine en quête de nouveauté et de sensations fortes. Symbole de la Belle époque, cette boisson a été la muse du peintre Van Gogh, du poète Verlaine et de plusieurs artistes du 19e siècle. L’écrivain Émile Zola avait d’ailleurs décrit ses ravages dans L'Assommoir, accusant à tort l’absinthe de rendre fou. Or, l’absinthe n’est ni dangereuse, ni illégale, assure Patrice Plante. Elle aurait plutôt été victime d’un puissant lobby viticole, soutient le mixologue. « Parce qu’elle était peu chère, l’absinthe était plus populaire que le vin à cette époque. »
