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«Boris sans Béatrice»: James Hyndman, le mal-aimé du cinéma québécois (VIDÉO/PHOTOS)

«Boris sans Béatrice»: James Hyndman, le mal-aimé du cinéma québécois (VIDÉO/PHOTOS)

Dans Boris sans Béatrice, James Hyndman incarne un millionnaire prétentieux forcé de remettre sa vie en cause. Le nouveau long métrage de Denis Côté a permis à l’acteur de retrouver l’amour du cinéma.

Malgré quelques rares apparitions ici et là, James Hyndman s’est progressivement éloigné du 7e art. Sa dernière grande participation remonte à 15 ans où dans les années 1990, l’homme a brillé à travers plusieurs productions, notamment dans Eldorado de Charles Binamé.

«C’est vrai, je me suis fâché avec le cinéma, déclare tout de go le comédien en entrevue. C’est difficile à expliquer, mais je crois aussi que le cinéma s’est éloigné de moi. Je me suis donc fait à l’idée que je n’étais plus fait pour ça.»

L’artiste de 53 ans s’est tourné vers le théâtre. Il s’est aussi fait une belle place à la télévision. Visage connu du petit écran, on le voit régulièrement dans la populaire série Trauma. Et puis, voilà qu’un jour Denis Côté lui propose de tenir le rôle principal dans Boris et Béatrice. «J’ai vraiment été surpris, se souvient-il. Il a pensé à moi, en dépit de toutes mes années d’absence.»

Il faut dire que Denis Côté s’est fait une spécialité d’offrir à ses acteurs des rôles plutôt inattendus. En 2011 dans Curling, le cinéaste a osé rendre mutique le verbomoteur Emmanuel Bilodeau. Deux ans plus tard pour Vic+Flo ont vu un ours, Pierrette Robitaille, surtout connue pour ses interprétations comiques, a incarné au côté de Romane Bohringer une lesbienne tourmentée. «Denis aime bousculer, dit Hyndman. Il ne fait pas dans la facilité. Les acteurs sont très importants pour lui. Ils portent ses films sur leurs épaules.»

«Boris sans Béatrice»

Pauvre riche

Boris et Béatrice a été présenté en compétition officielle à la prestigieuse Berlinale. Même si le long métrage s’est fait écorcher par la critique américaine et qu’il est reparti bredouille, James Hyndman qui a fait le voyage à Berlin ne regrette pas l’expérience. «Je suis très fier de ma participation. Je suis également content du résultat. Denis est un vrai réalisateur avec un langage cinématographique fort et personnel.»

Certains ont reproché au film son discours bourgeois sur la «misère des riches». Pour Hyndman, l’œuvre va bien au-delà des clichés. «C’est une fable qui raconte le chemin de croix d’un homme dont le parcours est universel. C’est un raccourci de dire que tous les riches sont des pourris. Le film n’a pas de discours social ni politique, c’est une exploration à l’intérieur d’un esprit qui tente de se racheter aux yeux du monde.»

L’acteur ne se dit plus en mauvais terme avec le cinéma. Il le jure depuis son expérience avec Denis Côté qui lui a donné le rôle de la réconciliation. «J’ai besoin de lenteur. Je suis très sauvage, pudique et réservé. J’ai besoin de temps pour que je puisse trouver ma place. Denis a respecté qui je suis. Il me ressemble, car lui aussi travaille dans la lenteur. On allait très bien ensemble.»

Après Berlin, les propositions ne se sont pas bousculées pour autant. Mais Hyndman appelle dorénavant les réalisateurs à ne pas l’oublier une seconde fois. «Le cinéma, c’est surtout des rencontres. Je veux en faire encore et encore. L’aventure au grand écran n’est pas terminée pour moi», prévient-il.

Boris sans Béatrice – K-Films Amérique – Drame psychologique – 93 minutes – Sortie en salles le 4 mars 2016 – Canada, Québec.

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