On peut dire qu'Annette Côté-Savoie est une féministe de la première heure. Elle a aujourd'hui 105 ans et elle a toujours eu la cause des femmes à coeur. D'ailleurs, elle a suivi le débat des derniers jours au sujet du féminisme et elle ne comprend pas pourquoi certaines rejettent cette étiquette.
Un texte de Karine Morin
« On n'en veut pas contre les hommes. On veut marcher à côté des hommes, pas en avant. Marcher à côté c'est normal. [...] N'ayons pas peur du mot : féministe et égalitaire, c'est la même chose. »
— Annette Côté-Savoie
Au début des années 1930, elle prend conscience de l'inégalité entre les hommes et les femmes. Elle a un emploi de secrétaire dans la fonction publique, mais en pleine crise économique, son salaire ne suffit pas à subvenir aux besoins de sa mère, de ses frères et de ses soeurs.
Elle demande à Adélard Godbout, alors ministre de l'Agriculture, une augmentation de salaire qui lui sera refusée. Le ministre Godbout lui explique qu'elle reçoit déjà le salaire maximal auquel elle a droit en tant que femme. Un homme au même poste, lui explique-t-il, aurait eu droit à un salaire plus élevé.
Annette Côté-Savoie n'en revient pas. C'est à ce moment, dit-elle, qu'elle est vraiment devenue féministe. Puis, elle a transmis ce désir d'équité à ses enfants et son époux.
« Il trouvait que les gens étaient trop féministes, se rappelle-t-elle. Je lui ai dit : ''tu as des filles et des garçons, veux-tu que tes filles aient la même chance dans le monde que tes garçons? Alors t'es féministe. C'est tout ce que l'on demande''. »
La centenaire constate avec bonheur que depuis les années 30 le sort des femmes s'est considérablement amélioré. Toutefois, selon elle, il leur reste bien du chemin à parcourir. Par exemple, elle voudrait voir plus de femmes à la tête des pays et des entreprises.
« Vous avez encore des choses à faire, prévient-elle. Ne laissez jamais passer une chose sexiste. Ne laissez jamais quelqu'un vous rabaisser. Ne laissez jamais passer ça. »
— Annette Côté-Savoie
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