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Lobbying de Jean Charest : TransCanada n'a « aucun scrupule », dénonce le Bloc québécois

TransCanada n'a « aucun scrupule », dénonce le Bloc

OTTAWA – « Manœuvre douteuse », « aucun scrupule », tels sont les termes employés par le Bloc québécois pour dénoncer les pressions exercées par TransCanada au bureau de Justin Trudeau.

« On savait déjà que TransCanada se fout éperdument de la loi environnementale en vigueur au Québec, voilà maintenant que l’entreprise est soupçonnée de transgresser la loi sur le lobbyisme en passant par un ancien premier ministre du Québec », critique Luc Thériault, porte-parole du Bloc pour les dossiers d’oléoducs.

Le journaliste Daniel Leblanc du Globe and Mail a révélé que Jean Charest avait tenté d’organiser une rencontre entre le promoteur du pipeline Énergie Est et le bureau du premier ministre du Canada.

L’ancien premier ministre du Québec et le secrétaire principal de Justin Trudeau, Gerald Butts, ont discuté d’un « certain nombre de choses » plus tôt cette année, sans préciser à quel moment.

« Au cours de cette conversation, M. Charest a demandé à M. Butts s’il serait disposé à participer à une rencontre avec TransCanada », a confirmé la directrice des communications Kate Purchase, dans une déclaration transmise au Globe and Mail.

« M. Butts a clairement indiqué à M. Charest qu’il existait des règles et des processus concernant ce type de rencontres et que s’ils acceptaient de respecter ces processus, il serait heureux de discuter d’une rencontre avec TransCanada. »

Sérieuses allégations

La commissaire au lobbying du Canada, Karen E. Shepherd, a affirmé dans une déclaration aux médias qu’elle prend « toutes les allégations au sérieux ».

« Cependant, la Loi sur le lobbying stipule que les examens et enquêtes doivent être menées en secret. Je n’offrirai donc aucun commentaire », a-t-elle fait savoir.

"Il s’agirait là d’une autre manœuvre douteuse d’une entreprise qui n’a aucun scrupule pour parvenir à ses fins."

En vertu de la loi, toute personne payée pour intercéder auprès du gouvernement doit être inscrite au registre. Or, il est impossible, pour le moment, de confirmer si Jean Charest a reçu de l’argent de TransCanada.

Le conseiller de l’ancien premier ministre à la firme McCarthy Tétrault n’a pas donné suite aux demandes d’entrevue du HuffPost.

Luc Thériault est d’avis que si les faits rapportés sont exacts, ce sera la preuve que l’entreprise « ne fait rien pour améliorer sa réputation en se plaçant encore une fois au-dessus de nos lois ».

« Il s’agirait là d’une autre manœuvre douteuse d’une entreprise qui n’a aucun scrupule pour parvenir à ses fins », poursuit le député de Montcalm.

L’affaire Gagnier

Le NPD, lui, s’étonne que le bureau du premier ministre doive passer par un intermédiaire pour parler d’Énergie Est, après l’épisode de Dan Gagnier à la fin de la campagne électorale.

« C’est quand même surprenant que Trudeau ait besoin d’aide pour rencontrer les dirigeants de TransCanada », a indiqué Guy Caron, porte-parole des Finances.

Dan Gagnier, l’ancien coprésident de la campagne libérale, a été forcé de démissionner quelques jours avant le scrutin après avoir donné des conseils à TransCanada pour amadouer le prochain gouvernement.

Le chef libéral Justin Trudeau avait alors trouvé ces actions « inacceptables » et a réitéré qu’il s’attend à ce que les gens de son entourage « aient un extrêmement haut niveau de comportement éthique ».

Ni le Parti conservateur du Canada ni le Parti libéral du Québec n’ont souhaité faire de commentaires au sujet de Jean Charest.

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