La Macédoine a timidement rouvert sa frontière aux réfugiés et migrants mercredi, permettant à une poignée d'entre eux de pénétrer sur son territoire, mais quelque 10 000 autres personnes demeurent coincées du côté grec de la démarcation — une foule qui gonfle quotidiennement.
On dénombre au moins 25 000 personnes qui se retrouvent sans nulle part où aller en Grèce, le premier pays européen que rejoignent les migrants qui traversent depuis la Turquie.
Face à une Union européenne incapable de formuler une réponse cohérente et unifiée à la crise, des pays individuels comme l'Autriche ont décidé de limiter le nombre de réfugiés qui entrent chez eux chaque jour, ce qui a des répercussions tout le long du corridor des Balkans qu'ont emprunté plus d'un million de personnes l'an dernier.
La police grecque indique que les douaniers macédoniens ont ouvert le point de passage d'Idomeni à minuit mardi et à 7 h mercredi, chaque fois pour deux heures. Ils ont laissé passer un total de 170 personnes arrivées d'Irak et de Syrie — les deux seuls pays dont les ressortissants sont autorisés à poursuivre leur périple vers le nord.
Des centaines de personnes, dont des familles accompagnées de jeunes enfants, arrivent chaque jour à Idomeni, dans le nord de la Grèce. Les deux camps de réfugiés sont pleins à craquer et certains migrants doivent camper à la belle étoile.
Un responsable de l'agence onusienne des réfugiés du côté macédonien de la frontière a fait savoir, sous le couvert de l'anonymat, qu'un train chargé de 500 personnes se rendra bientôt à la frontière avec la Serbie depuis la ville voisine de Gevgelija.
Le directeur du groupe humanitaire Legis, Jasmin Rexhepi, a expliqué à l'Associated Press que 50 personnes sont coincées depuis quatre jours entre deux clôtures de barbelés, du côté macédonien de la frontière. La Macédoine veut les renvoyer en Grèce, puisqu'elles seraient entrées chez elle illégalement, mais la Grèce refuse de les reprendre.
M. Rexhepi ajoute que 1000 personnes — 750 Afghans et 250 Irakiens — sont immobilisées à la frontière avec la Serbie, qui refuse de les laisser entrer.
Près de 2000 personnes arrivent chaque jour depuis la Turquie sur les îles grecques, dans la portion orientale de la mer Égée.
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