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Montréal en lumière 2016: Le cri de liberté de Betty Bonifassi (PHOTOS)

Montréal en lumière 2016: Le cri de liberté de Betty Bonifassi (PHOTOS)
Paméla Lajeunesse

Il y avait tout un party mardi soir au Club Soda! C'est que Betty Bonifassi et sa dynamique bande sont débarqués avec aplomb sur la scène pour présenter Lomax, une réinterprétation de son premier album sorti en septembre 2014, dans le cadre de Montréal en lumière. L'artiste, qui s'inspire des chants d'esclaves afro-américains du début du siècle pour nous offrir une musique rentre-dedans entre rock, roots et électro, a pris possession de la scène avec panache. Et hop, c'était parti pour une célébration de la liberté toute en musique.

On connaît Betty Bonifassi grâce aux Triplettes de Belleville, DJ Champion et Beast. Et depuis 2014, on la redécouvre avec une fascination pour l'esclavage. Les nombreuses oeuvres archivées par Alan Lomax surtout - d'où l'inspiration du titre du deuxième album, réalisé cette fois par Jesse Mac Cormack, à sortir le 4 mars prochain -, un musicologue et un collectionneur de musique du 20e siècle. Parmi elles, beaucoup de chants d'esclaves. Bonifassi s'y est intéressée... Elle s'est questionnée: est-ce que ces chants seraient le chaînon manquant entre les chants traditionnels africains et le blues? Et on connaît la suite.

Dès les premières chansons du spectacle, une évidence: Bonifassi a visiblement créé une complicité d'enfer avec ses musiciens et ses choristes. Et ça rit, et ça se fait des clins d'oeil entre deux notes, et ça explose de rire. Si bien que c'est un univers en soi qui s'est créé sur la scène du Club Soda. Ça rockait entre les Rosie, Berta, No More My Lawrd, Old Hannah, mais le public semblait ne pas trop savoir s'il était vraiment invité à cette explosion musicale.

Problème de mise en scène? En feu, les choristes, dont Ève Landry et Ines Talbi - aka Les Marjo's, un groupe d'artistes qui rendent hommage à Marjo a capella - étaient alignées d'un côté de la scène, faisant face aux musiciens. Un bel entourage pour Bonifassi, qui était le centre de l'attention. Pour les choristes et les musiciens aussi, qui ne l'ont jamais lâchée du regard, ne créant aucun lien avec les spectateurs pourtant enthousiastes, alors que Bonifassi tentait avec sa superbe voix et son énergie contagieuse de relier les deux solitudes.

C'est quand les artistes se sont mis à lancer des balles de coton sur la scène - et dans la salle - qu'une certaine ouverture s'est faite. Le quatrième mur est tombé brièvement, montrant toute la beauté du concert. Ironique, n'est-ce pas? Comme si les chants d'esclaves, par définition, appellent à la communauté, au besoin d'appartenir à un groupe. Et c'est si puissant que les spectateurs ne peuvent que regarder, ébahis, en se sentant un brin voyeurs.

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Betty Bonifassi à Montréal en lumière - 23 février 2016

Montréal en lumière, du 18 février au 5 mars 2016. Pour voir toute la programmation, c'est ici.

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