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«Race», l'athlète Jesse Owens ressuscité au grand écran (ENTREVUE/PHOTOS)

«Race», l'athlète Jesse Owens ressuscité au grand écran (ENTREVUE/PHOTOS)

Il aura quand même fallu attendre 80 ans pour que le cinéma s’intéresse enfin à Jesse Owens, athlète célèbre pour avoir remporté les Jeux de Berlin en 1936. Le film, Race, à l’affiche depuis vendredi, retrace la vie de l’homme, considéré comme le premier sportif noir de renommée internationale.

Dans ce biopic réalisé par Stephen Hopkins, le jeune Stephan James, récemment vu dans Selma, incarne le légendaire Jesse Owens. En entrevue pour Le Huffington Post Québec, l’acteur de 22 ans d’origine canadienne avoue avoir dû retourner dans les livres d’histoire pour se faire une idée du personnage. «J’en savais très peu sur lui, a-t-il expliqué lors d’une rencontre à Toronto. Quand j’ai lu le scénario et après avoir fait des recherches, j’ai été renversé par ce que j’ai découvert.»

La destinée de Jesse Owens, ancrée dans une Amérique ségrégationniste, est en soi hors du commun. En 1936, alors qu'il représente son pays aux Jeux olympiques de Berlin, Owens remporte quatre médailles d'or sous les yeux d'Adolf Hitler. La légende – démentie aujourd’hui par plusieurs historiens – voudrait que le führer en colère ait refusé de serrer la main à l’athlète noir.

«On a dit à tort que les Allemands avaient été affreux avec lui, mais quand Owens est revenu aux États-Unis, le racisme des blancs ne l’a pas épargné, a raconté Stephan James. Après la tenue des jeux, il a été maltraité et abandonné, malgré son statut de héros national. Même le président de l’époque, Franklin D. Roosevelt, n’a pas voulu le féliciter. Après les médailles, le sprinteur est retourné travailler dans une station à essence!»

«Race», Jesse Owens ressuscité au grand écran

Un film universel

L’histoire a voulu qu’on ne retienne seulement que les moments mythifiés en Allemagne alors sous le joug du Troisième Reich. Une injustice réparée en partie par le long métrage qui décrit les trois années d’entraînement du jeune espoir olympique avant son départ pour les jeux. À l’époque, on ne parlait pas encore de droit civique pour les Noirs américains.

«J’ai eu la chance de rencontrer ses filles qui m’ont donné plusieurs détails importants sur leur père. J’ai appris qu’il a hésité avant de partir pour Berlin. Beaucoup lui avaient d’ailleurs conseillé de rester pour dénoncer la ségrégation dans son propre pays.»

Le long métrage, tourné en grande partie à Montréal, arrive dans les salles nord-américaines en plein débat sur le manque de diversité dans l’industrie cinématographique. Pour James, le film va au-delà des questions raciales qui agitent en ce moment le Tout-Hollywood.

«Nous devrions plutôt essayer de trouver les choses qui nous unissent plutôt que celles qui nous séparent, a ajouté l’acteur. À Berlin, Jesse Owens a rencontré Luz Long, un sauteur allemand. Malgré leurs différences, ces deux hommes sont devenus de grands amis.»

Même si Stephan James à la carrure d’un sportif, incarner Jesse Owens dans ses moindres détails n’a pas été de tout repos. «J’ai grandi en jouant au basket et au volley-ball, alors la course c’était vraiment tout nouveau pour moi. C’est pourquoi je suis allé m’entraîner pendant deux mois intensifs. Bien qu’il m’a fallu apprendre à courir comme un sprinteur des années 1930, j’ai surtout dû apprendre à courir comme Jesse. Son style était si unique», a-t-il conclu.

Race (10 secondes de liberté) – Les Films Séville – Drame historique – 135 minutes – Sortie en salles le 19 février 2016 – France.

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