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Inde: Trouver sa place dans la folie de Delhi

Inde: Trouver sa place dans la folie de Delhi
Sarah-Émilie Nault

L'Inde: on m'en avait beaucoup parlé, on m'avait parfois vanté ses mérites, mais on m'avait aussi, plutôt souvent, raconté sa folie, son tumulte, ses innombrables essences, son exotisme et sa douleur. Pour une rare fois avant de m'envoler vers un pays inconnu, je me suis retrouvée nerveuse, plus tout à fait certaine de vouloir partir. Comme si au bout de ces nombreuses heures de vol, ce pays qui ne m'attendait pas allait prendre un malin plaisir à me faire la vie dure en me touchant, me renversant, me repoussant puis en me retenant à nouveau. Si je n'avais pas tout à fait tort, je souris aujourd'hui en repensant à tout du pire de ce que je m'étais imaginé. Parce que l'Inde, pour moi, fut d'une douceur incomparable. Une douceur empreinte de mélancolie, parsemée de sourires et de regards fonçant droit dans le coeur.

Rencontrer Delhi

Il m'a fallu une bonne semaine pour revenir de l'Inde. Une semaine où mon corps, à l'unisson avec tout ce qui me trottait dans la tête, a littéralement flanché. On flanche tous un peu sans le vouloir lorsqu'on se rend puis lorsqu'on revient de l'Inde. Parfois, on flanche sur place, en plein coeur d'une rue aussi bondée que recouverte de ce qui semble être l'intégralité des déchets de la Terre. Parfois, aussi, on flanche quelques heures avant de prendre l'avion pour retourner à la maison, dans un moment d'ultime connexion avec une terre inexorablement malade.

J'ai fait connaissance avec Delhi en pleine nuit. J'ai emprunté, avant que la ville ne s'éveille, ses sombres ruelles où de nombreux sans-abris se réchauffaient comme ils le pouvaient devant de petits feux de fortune. C'est qu'en hiver, les nuits sont étrangement froides à Delhi.

Au coeur du Main bazaar, mon nouveau quartier allait m'offrir tout ce que j'attendais de New Delhi; une enfilade de kiosques et de boutiques accaparant les rues, des vendeurs ambulants de fruits, de légumes et d'épices souvent inconnues, quelques pièces d'artisanat égayant pour un moment ces ruelles aux allures malfamées, des chèvres, des dizaines de chiens errants et encore plus de vaches en liberté, parce qu'ici prétendument sacrées, des vêtements à l'américaine et des saris colorés vendus pour presque rien, de petits kiosques de nourriture en pleine rue, de minuscules restaurants où l'on sert de succulents thalis et des rickshas (ces taxis traditionnels à vélo et à moteur, pendants indiens des tuk tuk thaïlandais) aux chauffeurs pas peu fiers de contribuer à alimenter ce tourbillon incessant de bruits et de klaxons.

À deux pas de mon nouveau chez moi, j'ai marchandé longuement dans le seul but d'épargner quelques cents, tel que l'exige la tradition. J'ai fait bien attention en traversant les rues où l'on conduit à gauche, à l'anglaise. J'ai fait le plein d'épices indiennes dont les sacs transparents furent scellés à même la flamme d'une chandelle. Je n'ai rencontré pratiquement aucun touriste en m'aventurant dans l'hallucinant chaos du Chawri bazaar. Et j'ai enfilé une tunique écarlate le temps de visiter Jama Masjid, la superbe et plus grande mosquée de l'Inde s'élevant sur le Vieux Delhi.

Trouver sa place dans la folie de Delhi, en Inde

Trouver sa place dans la folie de Delhi, en Inde

Savourer la vieille ville

C'est à la sortie du métro Chawri Bazar que j'ai retrouvé Jaidev. S. Jamwal, cofondateur de l'India Food Tour. C'est là, dans ce quartier complètement fou qu'est le Vieux Delhi, que le jeune indien m'a donné rendez-vous et s'est appliqué à me faire découvrir les délices de sa ville et de son pays. Une balade gourmande de 4 heures à travers des lieux méticuleusement sélectionnés proposant les meilleures et les plus authentiques expériences culinaires indiennes. Une promenade incluant une dizaine d'arrêts gourmands en lien direct avec ce plaisir de bien manger si évident retrouvé en Inde.

C'est en zigzaguant entre les passants, les animaux et les rickshaws, puis en enjambant les tonnes de déchets (majoritairement lancés en pleines rues par les travailleurs sanitaires en guise de protestation contre le gouvernement) que j'ai suivi Jaidev dans les dédales du Vieux Delhi et dans des lieux où je n'aurais jamais eu l'idée de m'aventurer. De petits kiosques, de minirestaurants familiaux et de véritables institutions de la vieille ville où l'Inde se révèle, une bouchée à la fois.

Des fameux desserts du Shyam Sweets aux pains maison cuisinés dans un minuscule restaurant de l'étroite allée de Gali Paranthe Wali, en passant par le singulier marché aux épices de Chandani Chowk et l'arrêt au kiosque de crèmes glacées Kuremal Mohan Lal, les pains, yaourts, frites épicées, samossas, desserts, sandwichs indiens et autres plats typiques ont tous été photographiés, humés, examinés puis dévorés, à la cuillère ou même à la main comme le font les locaux.

Le calme et la magie des prières chantées

Au coeur de la frénésie de Delhi, à travers le concert des klaxons, des discussions et de ce quotidien un peu fou s'appropriant chaque recoin de l'air, il existe des endroits où le calme impose doucement sa loi. Des lieux tels le tombeau de Humayun (celui-là même qui inspira le Taj Mahal) et ses jolis jardins peuplés d'oiseaux où l'on peut enfin s'asseoir et sagement prendre le temps de respirer. Ou encore le Gandhi Smriti, ce mémorial poignant érigé à l'endroit même où Gandhi vécut ses derniers jours avant d'être assassiné le 30 janvier 1948. Un lieu aussi paisible que l'homme qu'il célèbre, où son travail, son parcours et sa vie basée sur « la résistance de la non-violence » se traduisent à travers expositions, photos, peintures, citations, œuvres d'art et enfin ces jardins où l'homme de paix fit ses ultimes pas.

Puis, s'il y a une soirée que je retienne de ce voyage à Delhi, c'est sans aucun doute celle passée entre les murs de marbre du sanctuaire abritant le tombeau du grand saint du soufisme indien Nizam ud-Din Auliya. Un moment tout en chants, en cérémonies et en prières rythmées, célébré en compagnie des dizaines de fidèles venus entonner des qawwalis (chants religieux) jusqu'à l'extase, au coucher du soleil. Une fin de soirée dans un endroit unique où les hommes se serrent dans leurs bras et s'embrassent alors qu'ils chantent et récitent des prières à tue-tête dans l'espoir d'établir le contact direct avec leur Dieu.

Un lieu où j'ai eu l'impression d'assister à quelque chose de plus grand que ce que mes yeux me permettaient de voir, élevant ses beautés au-delà des croyances ou de la religion. Un pur moment de grâce mi-indien-mi-musulman.

L'Inde en première classe avec Qatar Airways

Voyager en Inde, c'est bien, mais avoir la chance de voyager en Inde en classe affaires sur les ailes d'une compagnie aérienne maintes fois primée, c'est encore mieux. De Montréal à Delhi en passant par le très bel aéroport de Doha (il faut voir son impressionnant et luxueux lounge en première classe), le voyage avec Qatar Airways fut un réel charme. Service personnalisé et impeccable, carte très variée de boissons et de nourriture (les plats choisis étant servis, sur nappe blanche, au moment le plus opportun pour chacun des voyageurs), sièges se transformant en confortables lits à 180 degrés, pyjama, pantoufles et sac de produits Giorgio Armani, écran et films dont certains se trouvent toujours en cinéma, champagne, boissons, véritable confort et multiples petites attentions en vol et sur terre (différents accès prioritaires, bagages, lounges…) ont su rendre honneur à la réputation d'excellence de Qatar Airways.

Qatar Airways, qui a grandement contribué à la réalisation de ce voyage, assure la liaison entre Montréal et Doha trois fois par semaine, soit le dimanche, le mercredi et le vendredi. Deux vols quotidiens sont offerts de Doha à Delhi. Pour plus d'informations sur Qatar Airways, cliquez ici.

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