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Cliniques d'avortement : le PQ veut créer un périmètre de sécurité

Cliniques d'avortement : le PQ veut créer un périmètre de sécurité
Facebook Carole Poirier

QUÉBEC – La députée péquiste Carole Poirier déposera mercredi un projet de loi qui vise à créer un périmètre de sécurité autour des cliniques d’avortement du Québec. Déjà, le gouvernement Couillard se montre favorable à l’idée.

Si elle est adoptée, la nouvelle loi interdirait aux groupes pro-vie de manifester, même pacifiquement, à proximité des 47 établissements du Québec qui offre un service d’avortement.

«À Montréal, il y a des groupes qui sont presque en permanence devant certaines cliniques», explique la porte-parole de l'opposition officielle en matière de condition féminine.

Pour le moment, les cliniques d’avortement doivent demander une injonction aux tribunaux pour établir un tel périmètre autour de leur établissement. «Ça entraîne des frais, de la procédure, des délais de protection», note Carole Poirier. Lorsqu’une clinique déménage, elle doit recommencer le processus, ajoute-t-elle.

La Colombie-Britannique s’est dotée d’une telle loi il y a 20 ans. Bien que le projet de loi pourrait brimer le droit de manifester des groupes pro-vie, la députée explique qu’un jugement rendu en Colombie-Britannique a établi que la santé des femmes «est une priorité».

Elle estime que les manifestations «intimident les patientes». «Ça constitue des freins à l’accès libre et éclairé des femmes à avoir droit au service d’avortement», affirme Carole Poirier.

Mardi, la ministre responsable de la Condition féminine, Lise Thériault, s’est montrée ouverte au principe défendu par le projet de loi. «Jamais le droit des femmes à l’avortement ne sera remis en question. Au contraire, nous allons tout faire pour le protéger», a-t-elle déclaré à l’entrée du caucus libéral.

Toutefois, la question est «infiniment complexe», dit la ministre. «C’est un droit qui s’affronte avec d’autres droits», a-t-elle souligné.

Lise Thériault n’a toutefois pas pu consulter le projet de loi, que la députée péquiste ne lui a pas soumis. «Je n’ai aucune idée de ce qui est dans son projet de loi, a précisé la ministre. Mais, comme un gouvernement responsable, on va prendre le temps que madame Poirier dépose son projet de loi, on va en prendre connaissance, on va l’analyser, puis on va essayer de trouver les suites assez rapidement.»

Harcèlement

Pour la directrice de la clinique Morgentaler, France Désilets, il s’agit d’une «excellente nouvelle». Elle confirme qu’une poignée de manifestants interpelle les clientes de sa clinique sur une base quasi quotidienne. À certaines périodes de l’année, ils sont «une cinquantaine», dit-elle.

Le groupe le plus présent se nomme les Bergers de trottoirs. «Ils leur disent ‘vous tuez votre bébé, n’y allez pas, on peut vous donner de l’argent’. Ils leur montrent des photos de fœtus très avancés et démembrés, raconte France Désilets. Ils harcèlent les femmes pour ne pas qu’elles aient un avortement.»

Une fois à l’intérieur, certaines femmes doivent recevoir une plus grande dose de médicaments en raison du stress causé par les opposants, affirme-t-elle.

De plus, les manifestants photographient le personnel. «Moi-même, j’ai été suivie dans le métro, relate France Désilets. Les employés, les docteurs, se sentent intimidés», ajoute-t-elle.

Bien souvent, la police est impuissante devant ces manifestations pacifiques. «On les appelle, ils interviennent, mais ils ne peuvent rien faire tant qu’il n’y a pas quelque chose de grave, dit France Désilets. Et on ne veut pas que quelque chose de grave arrive.»

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