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Le Canada veut être perçu comme un pays vert par les Américains

Le Canada veut être perçu comme un pays vert par les Américains
Tetra Images - Erik Isakson via Getty Images

Le gouvernement canadien a lancé une offensive diplomatique pour changer l'image environnementale du Canada aux États-Unis. Radio-Canada a appris qu'Ottawa a entrepris des démarches auprès de ses représentations diplomatiques américaines pour qu'elles fassent la promotion d'un pays plus vert. Une campagne similaire suivra sous peu au Mexique.

Un texte de Raphaël Bouvier-Auclair

L'élection venait à peine de se dérouler et le gouvernement n'était pas encore formé que déjà, des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères travaillaient sur un plan pour modifier l'image environnementale du Canada sur le continent nord-américain.

Dans un document du 22 octobre 2015 et obtenu en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, des fonctionnaires écrivent en faisant référence à l'ancien gouvernement que « la réputation du Canada en Amérique du Nord et ailleurs a été entachée par des perceptions négatives sur le manque d'engagement du gouvernement fédéral en matière d'environnement de de lutte contre les changements climatiques. »

« L'élection d'un nouveau gouvernement au Canada représente une occasion unique de revoir l'image de marque du pays. »

— Document interne du ministère des Affaires étrangères

Selon ce plan, l'ambassade à Washington et les différents consulats doivent dorénavant faire davantage la promotion des technologies vertes et des énergies renouvelables produites au pays. Le document mentionne par exemple qu'une importance plus grande doit être accordée à la production d'hydroélectricité. La stratégie prévoit également de « diffuser le message » en lien avec les efforts menés par le Canada pour lutter contre les changements climatiques et réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

Pour ce qui est des énergies fossiles, il est suggéré de continuer d'en parler, mais de manière plus ciblée.

Le premier ministre Trudeau se rendra à Washington au mois de mars. Il rencontrera entre autres le président Barack Obama à Washington.

Sous le précédent gouvernement, les activités visant à faire la promotion du pétrole canadien ont été nombreuses dans les missions diplomatiques, qu'il s'agisse d'ambassades et de consulats en Amérique du Nord ou en Europe. Le gouvernement conservateur espérait entre autres que le projet d'oléoduc Keystone XL soit approuvé par l'administration américaine. Peu de temps après l'élection du 19 octobre, le président Barack Obama a rejeté le projet.

Développer un partenariat continental

Le ministère canadien des Affaires étrangères confirme s'être basé sur la proposition du 22 octobre pour lancer la campagne de sensibilisation diplomatique aux États-Unis.« Cette campagne vise à renforcer l'objectif canadien d'une coopération trilatérale nord-américaine plus forte et ainsi que le développement d'un accord nord-américain sur l'énergie propre et l'environnement », écrit dans un courriel John Babcock, porte-parole du ministère.

Pour le moment, le ministère se limite à mener son opération par le biais de ses représentations diplomatiques et ne prévoit pas acheter des espaces publicitaires grand public.

Beaucoup de travail à faire

Selon l'ancienne directrice du Bureau du Québec à Washington, Isabelle Beaulieu, le Canada aura fort à faire pour ne plus être considéré surtout comme producteur de pétrole par la classe politique américaine.

Durant son mandat, de 2012 à 2014, elle a constaté que « l'ambassade du Canada a été très orientée sur les énergies fossiles ». Que ce soit dans le métro de Washington ou sur certains sites internet, elle a noté que les publicités vantant le Canada comme partenaire énergétique étaient nombreuses.

Isabelle Beaulieu juge qu'il est crucial de parler de la diversité énergétique canadienne aux élus américains, mais aussi à la population en général.

« Les Américains n'ont pas conscience que l'on produit beaucoup d'hydroélectricité, en particulier le Québec. »

— l'ancienne directrice du Bureau du Québec à Washington, Isabelle Beaulieu

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Il ne faut pas délaisser le pétrole, disent les conservateurs

Le Parti conservateur ne veut pas que la promotion du pétrole soit mise de côté par la nouvelle stratégie diplomatique d'Ottawa. « La majorité de notre économie est liée aux ressources naturelles, pétrolières. Il faut avoir un équilibre dans notre message », affirme le porte-parole en matière d'Affaires étrangères du Parti conservateur, Tony Clement.

Selon lui, le marché américain demeure majeur pour les producteurs canadiens, qui vivent en ce moment des difficultés à cause de la chute des prix du pétrole.

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