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Couillard accusé d'avoir sacrifié des emplois de Bombardier et d'Aveos contre des promesses

Couillard accusé d'avoir sacrifié des emplois contre des promesses

« On vient d'être sacrifié », lance Jean Poirier, ancien représentant du syndicat des employés d'Aveos (AIMTA-FTQ), se joignant aux sévères critiques de l'opposition au sujet de l'engagement du gouvernement de Philippe Couillard de mettre fin au litige avec Air Canada sur le centre d'entretien de Montréal et la suppression annoncée de centaines d'emplois chez Bombardier au Québec.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a accusé jeudi le premier ministre d'avoir sacrifié les 1800 emplois qu'Air Canada devait maintenir à Montréal contre une lettre d'entente pour l'entretien des 45 avions de la C Series de Bombardier qu'Air Canada entend acheter.

En entrevue à Radio-Canada, Jean Poirier, lui-même un ancien candidat péquiste dans Mercier en 2012, a eu le propos dur.

« On vient d'être effacé de la carte par le gouvernement provincial. »

— Jean Poirier, ancien représentant du syndicat des employés d'Aveos (AIMTA-FTQ)

Au gouvernement Couillard, qui se défend d'avoir abandonné les anciens travailleurs d'Aveos et se félicite de la création future d'un centre d'excellence en entretien d'aéronefs par Air Canada au Québec, M. Poirier répond que « c'est de la poudre aux yeux ».

Pour l'ancien représentant du syndicat des employés d'Aveos, « les premiers avions qui vont arriver chez Air Canada, c'est en 2019, donc pendant trois ans, Air Canada va faire sa maintenance à l'extérieur, aucun emploi au Québec ».

Jean Poirier ajoute que des avions neufs de la C Series de Bombardier vont remplacer la flotte d'Embraer, dont la maintenance est assurée chez Premier Aviation, à Trois-Rivières.

« En plus de ne pas créer d'emplois parce que ce sont des avions neufs, on va réduire l'emploi de chez Premier Aviation. »

— Jean Poirier, ancien représentant du syndicat des employés d'Aveos (AIMTA-FTQ)

L'ex-représentant syndical soutient que « pendant cinq à six ans, il n'y aura aucune maintenance ».

M. Poirier affirme qu'il ne veut pas baisser les bras. Il entend « poursuivre les recours juridiques même si le gouvernement n'est pas là ».

Même vent de colère au sein de l'opposition

« En une semaine, M. Couillard nous a fait perdre, au Québec, 4200 emplois! »

— Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault

Les partis d'opposition se méfient d'Air Canada, qui n'a pas respecté son engagement de maintenir son centre d'entretien à Montréal, pris à l'époque de la privatisation de l'entreprise. Le chef de l'opposition officielle, Pierre Karl Péladeau, a joint sa voix à celle de François Legault pour dénoncer le « marchandage » du gouvernement libéral.

M. Péladeau a accusé M. Couillard d'avoir sacrifié les milliers d'emplois de Bombardier et d'Aveos - le sous-traitant d'Air Canada - « en contrepartie d'une promesse vague en 2019-2020 d'un centre d'entretien de la Série C, alors que la même entreprise, qui fait cette promesse, n'a pas respecté la loi à laquelle elle était assujettie. »

Couillard se défend

« Le litige n'est pas suspendu. Il le sera si la commande ferme d'avions se réalise », a précisé M. Couillard en chambre.

« À ce que je sache, un litige devant les tribunaux, ça ne crée pas d'emplois. »

— Philippe Couillard, premier ministre du Québec

La poursuite du gouvernement et du syndicat d'Aveos contre Air Canada aurait pourtant forcé cette dernière à faire l'entretien lourd de ses avions à Montréal.

M. Couillard a également défendu le marché conclu avec Air Canada en soutenant que le centre d'excellence en entretien d'aéronefs qu'entend créer Air Canada au Québec créera 1000 emplois sur une période de 15 ans. Une perspective mise en doute par M. Legault, qui a rappelé que l'entretien de 45 petits appareils neufs ne peut générer autant d'emplois.

« Philippe Couillard, après s'être fait rouler dans la farine par Bombardier, s'est maintenant fait rouler dans la farine par Air Canada. »

— François Legault

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