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Daoust défend sa décision d'inviter Uber en commission parlementaire (VIDÉO)

Daoust défend sa décision d'inviter Uber en commission parlementaire (VIDÉO)

Uber agit « dans l'illégalité », mais ce n'est pas une raison pour ne pas les inviter à la commission parlementaire « sur le transport rémunéré de personnes par automobile » qui s'ouvre aujourd'hui, affirme le ministre québécois des Transports.

« Ils sont dans l'illégalité, mais on prend des procédures aussi », a expliqué Jacques Daoust jeudi matin, à quelques heures de l'ouverture des travaux, en faisant référence aux quelque 600 véhicules appartenant à des chauffeurs d'Uber que les autorités ont saisis en 2015.

« Mais moi, je ne veux pas les entendre en tant que gens illégaux », s'est défendu le ministre du même souffle. « Je veux voir ce qui en est de cette technologie-là, et je veux voir comment je vais l'encadrer. »

« Ce n'est pas en refusant d'entendre une partie qu'on va faire le tour du débat. »

— Jacques Daoust, ministre québécois des Transports

« Uber, c'est une technologie, et ce que je veux régler, ce n'est pas Uber, c'est tous les Uber de ce monde. Parce que demain matin, Uber peut être une plate-forme qui est complètement désuète », a encore dit M. Daoust. « Ce qu'il faut qu'on fasse, c'est qu'on réglemente en fonction ces nouvelles technologies. »

« Ils vont me faire des propositions d'encadrement, mais [...] on n'ira pas dans le modèle qu'ils vont nous imposer, on va aller dans le modèle qui est approprié au Québec », a poursuivi le ministre. « C'est clair qu'il faudrait qu'il y ait un permis. »

« Je conviens avec vous que ce qu'ils font actuellement ce n'est pas la façon de le faire, ça ne respecte pas les règles que nous avons, et c'est inéquitable pour les chauffeurs de taxi actuels qui ont des permis. »

— Jacques Daoust, ministre québécois des Transports

« Au cœur de tout ça, on veut un transport qui va être sécuritaire pour les passagers, on veut avoir une industrie du 21e siècle, mais en même temps, il faut que ce soit équitable », soutient le ministre Daoust.

Des positions irréconciliables

Dans le cadre de la commission parlementaire, la position de l'industrie traditionnelle du taxi sera défendue par le Regroupement des travailleurs autonomes (RTAM-Métallos) et le Regroupement des intermédiaires du taxi de Québec, qui seront entendus dès 15 h, et par le porte-parole Comité provincial de concertation et de développement de l'industrie du taxi, Guy Chevrette, qui sera entendu à 16 h30. La compagnie Uber sera entendue à 16 h.

Les mémoires dévoilés jeudi matin par les uns et les autres illustrent bien à quel point leurs positions semblent irréconciliables a priori.

Dans un mémoire intitulé « Un atout pour le Québec », Uber plaide qu'il faut déréglementer l'industrie du taxi, qui ne s'est pas renouvelée au fil du temps, qu'il faut lui opposer une saine concurrence, et que les nouvelles technologies font partie du marché.

Le document du Comité provincial, intitulé « Un scandale nommé Uber Québec », plaide au contraire pour le maintien de l'encadrement réglementaire actuel, et une augmentation des sanctions contre les chauffeurs d'Uber épinglés par le Bureau du taxi, dont une suspension de trois mois de leur permis.

La clinique de défense des droits Juripop, qui a intenté des recours contre Uber, et le Bureau du taxi, qui a saisi quelque 600 véhicules appartenant à des chauffeurs d'Uber en 2015, seront entendus la semaine prochaine. Il en va de même pour la Ville de Montréal, qui défend ouvertement l'industrie traditionnelle du taxi, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et Aéroports de Montréal.

L'Union des municipalités du Québec, la Commission des transports et Contrôle routier Québec comparaîtront pour leur part les 9 et 10 mars.

Outre le différend entre Uber et l'industrie, la formation des chauffeurs, la protection du consommateur et les questions entourant l'inspection mécanique du véhicule seront aussi à l'ordre du jour.

Selon le ministère des Transports, l'industrie du taxi est composée de 6459 titulaires d'un permis de propriétaire et de 96 autres qui en détiennent plus d'un. Il y a cependant 20 600 titulaires de permis de chauffeur de taxi. La tarification établie par la Commission des transports du Québec est de 3,45 $ au départ d'une course, puis 1,70 $ par kilomètre parcouru avec le client et 0,63 $ par minute d'attente, taxes incluses.

Des coups d'éclat pour se faire entendre

À quelques heures de l'ouverture de la commission parlementaire, l'industrie du taxi et Uber multiplient les coups d'éclat pour se faire entendre.

Le directeur général d'Uber Québec, Jean-Nicolas Guillemette, donnera une conférence de presse de presse jeudi matin à l'occasion d'un ralliement annoncé « de centaines de sympathisants » de la compagnie.

Quatre propriétaires chauffeurs se sont pour leur part rendus aux bureaux de Québec de la Sûreté du Québec, à 8 h, pour déposer une plainte contre les dirigeants d'Uber à l'escouade des crimes économiques. Ils étaient accompagnés du député de Québec solidaire Amir Khadir.

Les chauffeurs et propriétaires de taxis prévoient aussi manifester devant l'Assemblée nationale jeudi.

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