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«Tout le monde en parle»: quelques moments croustillants (PHOTOS)

«Tout le monde en parle»: quelques moments croustillants (PHOTOS)
Radio-Canada.ca

L’épineux débat du blackface et de la diversité culturelle à l’écran, les petits secrets des joueurs de hockey, la confrontation Uber versus le taxi, notre Elvis à nous, la douce folie de Michèle Deslauriers… Voici quelques moments croustillants qui ont retenu notre attention à Tout le monde en parle cette semaine.

Hommage aux célibataires

Aux dires de Guy A. Lepage, Dany Turcotte s’est rendu dans les studios de Radio-Canada, jeudi (jour de l’enregistrement de Tout le monde en parle), à pied, «parce que les transports en commun sont débordés». Comme message d’ouverture, le «fou du roi» a souhaité une bonne Saint-Valentin à tous ceux… qui n’ont pas d’amoureux et d’amoureuse.

Agent (pas) libre

Prolifique agent de joueurs de hockey, Pat Brisson a démystifié quelques secrets de son métier, somme toute méconnu. Il a révélé qu’un agent de joueurs touche 4% du salaire de ses clients et 20% de leurs revenus de commandites. Les jeunes joueurs gagnent-ils trop d’argent, trop rapidement, selon lui? «Il faut regarder l’offre et la demande, les revenus, tout ce que les jeunes apportent avec le cap salarial. Quand le fer est chaud, ils doivent aller en chercher le plus possible», a-t-il argumenté, notant au passage que ses protégés reçoivent beaucoup de propositions…. et qu’ils communiquent désormais presque uniquement par messages textes!

Pat Brisson a profité de cette entrevue pour réitérer sa confiance envers Patrick Kane, des Blackhawks de Chicago, soupçonné il y a quelques mois d’agression sexuelle, que lui croit innocent. «J’ai passé du temps avec lui. Connaissant le caractère de la personne qu’il est, je croyais à ce qu’il me disait. On avait d’autres évidences. J’étais à l’aise avec ça (de prendre sa défense publiquement).»

En ce qui concerne Alex Galchenyuk, «aux dernières nouvelles», il formait encore un couple avec Chanel Leszczynski, arrêtée le mois dernier après avoir asséné un coup de poing au visage de son homme.

Les doutes d’un King

Il semble né pour personnifier Elvis Presley, mais Martin Fontaine a connu ses périodes de doute. Au tournant de la quarantaine, le chanteur, qui s’est produit à Québec, Paris et Vegas devant 200 000 spectateurs, s’est questionné, non seulement par rapport à sa vie amoureuse, mais aussi quant à son envie de continuer à donner des spectacles dans les habits et sous la perruque du King. «Je me suis beaucoup auto-flagellé à une époque, a-t-il raconté. Je dénigrais ce que je faisais. À la base, je suis un musicien qui ne pratique plus (…) J’avais l’impression de ne pas être à ma place, d’être un imitateur d’Elvis comme il y en a des centaines de milliers. J’avais l’impression, après avoir fait beaucoup d’années, d’avoir raté un bateau quelconque. J’étais en rébellion contre moi-même.» Heureusement, la tournée et le contact avec le public l’ont réconcilié avec sa vocation.

Complicité mère-fille

L’expressive Michèle Deslauriers a suggéré une explication à son succès actuel : son statut de Capricorne! «I’m blowing on the late…»

Sous les rires de sa comédienne de fille, Caroline Dhavernas, celle qui fait fureur dans Les beaux malaises a détaillé, gestes à l’appui : «Je crois à ça, les signes astrologiques. Le moment où tu es né, où tu as été conçu. J’ai été conçue au printemps. J’ai les deux. J’ai été conçue au printemps, mais ma mère a accouché en hiver. Au mois de janvier, ce n’est pas le temps d’accoucher, quand il y a des tempêtes de neige! Le bébé sort et il est amanché de même», a-t-elle illustré en se crispant. «J’ai le bonheur d’avoir été élevée par cette femme», s’est réjouie Caroline Dhavernas, au détour d’un éclat de rire. Plusieurs ont sans doute appris au cours de l’entretien que Michèle Deslauriers est, depuis 2003, la «voix officielle» du métro de Montréal, celle qui énonce les stations à venir et annonce les interruptions et les reprises de service. «Ça m’a pris des années à m’habituer. Je prends le métro, et chaque fois, je m’assoyais, je faisais mes affaires, et tout à coup, j’avais la voix de ma mère dans les oreilles. C’était tellement bizarre. J’avais le goût de dire à tout le monde : c’est ma mère!», s’est enflammée Caroline, joyeuse. Michèle Deslauriers a relaté avoir passé une «audition à l’aveugle» à Longueuil, pour décrocher ce «rôle» à la STM, et être convoquée régulièrement, environ aux deux ans, pour effectuer des mises à jour.

Les tannants du hockey

Serge Savard et Yvan Cournoyer se sont remémoré des souvenirs de la Série du siècle, où s’affrontaient le Canada et l’URSS, en septembre 1972. «Il n’y a pas une saison où on n’entend pas parler de 1972», a relevé Yvan Cournoyer. Le grand public pourra les rencontrer à l’occasion de conférences dans la prochaine année. Guy A. Lepage a bien tenté de leur soutirer quelques anecdotes «pas racontables» de cette glorieuse période, mais il s’est gentiment fait rabrouer… «Nous, on a vécu les belles années, à la fin des années 60, au début des années 70, a spécifié Serge Savard, taquin. Il n’y avait pas de iPhone, il n’y avait personne pour nous prendre en photo, si on allait à telle place ou telle place. Alors, on garde ça pour nous, il n’y a pas traces…(rires)».

Plaidoyers taxis versus Uber

Benoît Jugand, porte-parole du regroupement Métallo de la FTQ, et ex-directeur général du Bureau du taxi de Montréal, et Jean-Nicolas Guillemette, directeur général d’Uber au Québec, y sont tous deux allés de plaidoyers sentis, en faveur des taxis, dans le premier cas, et d’Uber dans le second.

Pour Benoît Jugand, Uber est une entreprise «moribonde», qui œuvre de façon illégale en ne payant pas de taxes et d’impôts, ce qu’a démenti Guillemette. Jugand allègue qu’Uber «vole des jobs et détourne des fonds sans payer de taxes». «On suit les règlements, on suit les lois, on suit ce que le gouvernement nous a fixé, a martelé Jugand, pour défendre les taxis. On s’assure que 22 000 familles au Québec puissent amener du pain et du beurre sur la table à tous les jours. On offre un service de qualité.»

L’industrie du taxi a-t-elle perdu en qualité dans les dernières années?, lui a-t-on demandé. «Je pense qu’il y a un aspect où il faut se moderniser, a reconnu Jugand. Un plan d’action a été déposé par la ville de Montréal (…) Est-ce qu’un virage aurait dû être pris avant? Peut-être.»

Jean-Nicolas Guillemette, lui, a défendu le principe de l’offre et la demande, selon lequel est modulé le prix d’utilisation d’Uber. «92% du temps, les prix sont jusqu’à 50% moins chers que le prix des taxis. Nos prix sont extrêmement bas. Quand la demande augmente, les prix vont augmenter en conséquence. C’est clairement écrit dans l’application», a-t-il souligné, mentionnant que le soir du Jour de l’An, le temps d’attente moyen pour avoir une voiture Uber devant chez soi était de quatre minutes. En janvier, Uber a reçu 450 000 requêtes. «Aucun chauffeur de taxi n’a perdu son emploi à Montréal dans la dernière année», a-t-il informé. «68% de nos courses sont à sens unique (…) L’objectif, c’est de créer un cocktail de transport qui est fort : on a Bixi, on a le transport en commun comme l’autobus et le métro, on a les autos-partage comme Communauto ou Car2Go, on a le taxi traditionnel et Uber ; lorsqu’on se met ensemble, on est capables d’aller chercher des gens qui conduisent leur auto solo à tous les matins. Et ça, c’est 80% des gens», a enchaîné Guillemette.

Que pensent les têtes d’affiche de Tout le monde en parle d’Uber? Dany Turcotte a décrété être «tombé sous le charme». «Moi je l’ai déjà utilisé. C’est un excellent service. C’est bien fait, bien pensé. Le logiciel est facile à utiliser. J’utilise aussi le taxi, j’utilise tous les transports possibles, même le Bixi…»

«Moi, je refuse d’utiliser Uber X. J’ai utilisé l’application Uber pour appeler des vrais chauffeurs de taxi, et c’est contre mes principes d’utiliser Uber X, jusqu’à ce qu’une loi qui va faire plaisir à tout le monde confirme qu’on peut le faire», a affirmé Guy A. Lepage.

Oser ou pas le blackface?

«On t’a mis de l’eau chaude (dans ton verre), on sait que t’aimes ça!», a-t-on taquiné Louis Morissette à son arrivée, faisant référence à sa propension à alimenter la controverse. L’auteur, comédien et producteur était présent pour préciser son point de vue quant à la pratique du blackface, après le tollé qu’a soulevé la publication de son éditorial La victoire des moustiques dans la dernière édition du magazine Véro. Morissette était entouré par Carla Beauvais, coordonnatrice du Mois de l’Histoire des Noirs, du rappeur Webster et du comédien Gilbert Turp, qui ont tous pris position.

Essentiellement, Louis Morissette dit être d’accord avec la remise en question et le malaise que suscite le procédé du blackface. Il serait même prêt à signer la pétition lancée en réaction à son article, dans Le Devoir, si ce n’était du fait que celle-ci exige des excuses de sa part. Or, pour avoir fignolé sept Bye Bye dans les huit dernières années, Louis Morissette constate que «l’étau se resserre» sans cesse, d’année en année. «Nomme un sketch, il y a une cause ou quelqu’un qui n’est pas content», a-t-il commenté.

À titre d’exemple, il a cité le fait que, jusqu’à tout récemment, c’est Joël Legendre qui incarnait Gregory Charles dans le Bye Bye ; or, après la tempête qui a secoué le Théâtre du Rideau Vert l’an dernier, après l’imitation de PK Subban par un comédien blanc, la direction de Radio-Canada exigeait cette année l’embauche d’un acteur noir pour interpréter François Bugingo. Cette tendance à décrier chaque sensibilité de notre société laisse peu de marge de manœuvre aux créateurs et favorise elle-même l’exclusion, plaide Morissette.

Dans la fabrication d’un Bye Bye, pour des raisons de budgets et de logistique, il lui est impossible d’engager vingt comédiens de toutes origines ethniques pour éviter tout risque de dérapage médiatique.

«On est tous égaux, qu’on soit Noir, Asiatique, gai, homme, femme, handicapé ou peu importe. Jouons dans le même carré de sable», a insisté Morissette.

«Le débat a dévié assez rapidement. Est-ce que la télé québécoise représente le Québec de 2016? Non. Encore moins Montréal», a-t-il ajouté, montrant ainsi sa compréhension du débat.

«Faire des Bye Bye, ça va «l’être» tough», a-t-il prédit en vue des années à venir.

Carla Beauvais a expliqué que c’est le fait que Louis Morissette ait utilisé l’expression «contraint d’engager un Noir pour jouer un Noir» dans son article qui l’a dérangé. La femme a avancé que les comédiens issus de minorités visibles n’ont que peu de place au petit écran, mais que lorsque des gangs de rues sont en cause, on ne voit qu’elles. Elle a nommé à ce titre la série Unité 9, dont l’intrigue se joue dans une prison, et où tous les groupes ethniques devraient se retrouver.

«Unité 9, c’est blanc de blanc. Il y a une Noire, et c’est la plus méchante», a argué Carla Beauvais.

Très articulé, le rappeur Webster s’est dit content que cet échange autour du blackface ait eu lieu. Né d’un père sénégalais et d’une mère québécoise, il dit n’avoir jamais été interpellé par ce qu’il voyait à la télévision d’ici.

«Jamais personne n’a traduit ma réalité en tant que jeune Métis de Limoilou (….) Quand on a besoin d’un Noir, on va chercher Normand Brathwaite. Mais les gens de mon âge ne se retrouvent pas nécessairement en cette personne-là.»

Gilbert Turp a pour sa part soulevé le danger, pour les artistes noirs, de devenir «le (ou la) Noir(e) de service», et s’est dit convaincu qu’un équilibre sera atteint dans nos écrans d’ici 5 ou 10 ans à l’égard de la diversité culturelle.

Passer le flambeau

À la tête du Bye Bye depuis six ans avec sa maison de production KOTV, Louis Morissette a avoué songer, dimanche, à «passer le flambeau créatif à quelqu’un d’autre.» Désireux de passer son temps des Fêtes en famille, il contemple la possibilité de «prendre un break» à la fin 2016. «KOTV risque d’être impliqué. Moi, personnellement, j’en doute», a-t-il laissé planer.

«Tout le monde en parle»: quelques moments croustillants

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