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Le quagga, sous-espèce du zèbre disparue il y a 130 ans, ressuscite grâce à la science

Cet animal disparu il y a 130 ans renaît grâce à la science
The rare Grevys's zebra at the Mpala Research Center and Wildlife Foundation, grazes near Rumuruti, Laikipia District, on January 31, 2016.The Grevys Zebra population has plummeted from an estimated 15,000 in the early 1980s to the estimated 2,500 left in Kenya today. Compared with other zebras, the Grevy is tall, has large ears, and its stripes are narrower, and it can go for five days without water. / AFP / SIMON MAINA (Photo credit should read SIMON MAINA/AFP/Getty Images)
SIMON MAINA via Getty Images
The rare Grevys's zebra at the Mpala Research Center and Wildlife Foundation, grazes near Rumuruti, Laikipia District, on January 31, 2016.The Grevys Zebra population has plummeted from an estimated 15,000 in the early 1980s to the estimated 2,500 left in Kenya today. Compared with other zebras, the Grevy is tall, has large ears, and its stripes are narrower, and it can go for five days without water. / AFP / SIMON MAINA (Photo credit should read SIMON MAINA/AFP/Getty Images)

Ils ressemblent à des zèbres qui auraient perdu une partie de leurs rayures. Les quaggas ont disparu il y a plus d'un siècle, victimes des chasseurs, mais des scientifiques font désormais revivre l'espèce en Afrique du Sud.

Dans une vallée spectaculaire à deux heures du Cap, les visiteurs peuvent croiser ces animaux tout droit sortis des livres de contes: des zèbres, rayés noir et blanc du museau au ventre, mais brun clair uni sur le postérieur. Pourtant les quaggas, une sous-espèce du zèbre, ont disparu au XIXe siècle, massacrés par les chasseurs de l'ère coloniale. Le dernier est mort dans un zoo à Amsterdam en 1883.

Ce petit troupeau semi-rayé, qui broute au pied des montagnes escarpées du Cap occidental, est le fruit du travail d'une poignée de scientifiques qui, depuis 30 ans, font se reproduire des zèbres des plaines moins rayés que les autres, pour concentrer les gènes "sans rayures". La cinquième génération est en tout point semblable au quagga.

"Pas du clonage"

"Il s'agit d'essayer de réparer, à petite échelle, un dégât écologique", explique Eric Harley, un professeur de biochimie clinique à la retraite. "Et aussi de pouvoir de nouveau voir ce bel animal qui vivait autrefois en Afrique du Sud".

Le projet a été lancé par feu Reinhold Rau, un spécialiste d'histoire naturelle sud-africain né en Allemagne, qui avait fait analyser des échantillons de peau de quagga au South African Museum du Cap. Il avait alors découvert que l'ADN de cet animal était le même que celui du zèbre des plaines, à quelques rayures près - comme une différence de couleur des yeux chez les êtres humains. Sa décision était prise : il allait faire revenir le quagga.

Les critiques n'ont pas tardé. Certains experts de la biologie y voient une opération de marketing et une interférence inutile avec la nature. "Nous ne faisons pas de génie génétique", se défend le professeur Harley. "Nous ne faisons pas du clonage, pas de transferts sophistiqués d'embryons... Il s'agit d'un simple projet de reproduction sélective. S'il s'était agi d'une espèce différente, l'idée n'aurait eu aucun sens et n'aurait pas pu se justifier", dit-il.

Le même code-barre génétique

Pour apaiser le débat, ces nouveaux animaux ont été formellement nommés des "quaggas de Rau", afin de les distinguer de leurs ancêtres disparus. La différence entre le quagga et le zèbre des plaines ? Le premier n'a pas de rayures sur l'arrière-train et sa robe est plus brune, affirme Eric Harley. Une différence d'apparence, pas de code-barre génétique.

Le guide Mike Gregor, directeur du programme et manager de la réserve privée de l'Elandsberg, dénombre 100 zèbres en tout dans le projet, dont 6 individus de la quatrième et cinquième génération considérés comme de vraies représentations de l'animal éteint.

Les quaggas qui broutent de nouveau dans la vallée de Riebeek n'ont pas été soumis aux traitements qui permettent de donner naissance à des zébroïdes (croisement d'un zèbre avec un autre équidé, jument ou âne par exemple), qui sont des créatures hybrides en général infertiles. Les quaggas du XXIe siècle, eux, vont se reproduire.

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