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Les évêques ne doivent «pas nécessairement» dénoncer les abus sexuels aux autorités

Les évêques ne doivent «pas nécessairement» dénoncer les abus sexuels
Pope Francis puts his hand to his ear to listen to a musical band playing as he arrives on his popemobile in St. Peter's Square for the weekly general audience, at the Vatican, Wednesday, Dec. 9, 2015. (AP Photo/Gregorio Borgia)
ASSOCIATED PRESS
Pope Francis puts his hand to his ear to listen to a musical band playing as he arrives on his popemobile in St. Peter's Square for the weekly general audience, at the Vatican, Wednesday, Dec. 9, 2015. (AP Photo/Gregorio Borgia)

C'est une révélation qui fait désordre, alors que le pape François a fait de sa "tolérance zéro" à l'encontre des coupables d'abus sexuels dans l'Église l'une de ses prises de position les plus symboliques. Lors d'une conférence de presse donnée le 1er février, l'Église catholique a dévoilé les règles de bonnes pratiques transmises lors d'un séminaire pour nouveaux évêques.

L'une de ces règles a fait réagir un journaliste américain du site d'information catholique Crux.com, John Allen. Elle indique qu'il n'est "pas nécessaire" de signaler aux autorités une accusation d'abus sexuel sur un enfant. Seules les victimes ou leur famille peuvent prendre cette décision. La seule obligation des évêques est de rapporter cela en interne auprès de l'Église catholique.

Des propositions de bonne conduite écrites par un prêtre controversé

Selon le journaliste, près de 30% des évêques catholiques dans le monde auraient participé à ce genre de séminaire, censé améliorer la prévention des abus sexuels dans l'Église. Les règles dévoilées en conférence de presse ont été rédigées par Monseigneur Tony Anatrella, prêtre et psychothérapeute du diocèse de Paris, auteur de Mariages en tous genres, chronique d'une régression culturelle annoncée, dont les propos sur l'homosexualité ont plusieurs fois été remarqués.

En 2005, il affirmait que l'homosexualité était "comme un inachèvement et une immaturité foncière de la sexualité humaine", comme le rapporte Libération. D'après lui, les prêtres homosexuels "sont dans la séduction" et "ont de sérieuses difficultés pour se situer institutionnellement dans la coopération avec les autres".

En 2006, le journal La Croix rapportait que Tony Anatrella, aujourd'hui consulteur auprès du Conseil pontifical pour la famille, avait été accusé par deux jeunes garçons de s'être livré avec eux à des "séances corporelles" et des "rapports sexuels". Il a toujours démenti ces accusations.

Une commission pontificale pour rien?

Pour le Guardian, les propositions faites pour en finir avec les abus sexuels dans l'Église "reflètent la vision de Monseigneur Tony Anatrella sur l'homosexualité, et minimisent l'importance d'un problème systémique au sein de l'Église catholique". Elles avancent notamment que la plupart des agressions sexuelles sur des enfants sont commises par la famille ou par des proches.

D'après John Allen, ces révélations démontrent que la Commission pontificale pour la protection des mineurs, créée par le pape François, n'a pas encore démontré son utilité. La preuve, cette commission ne participe même pas au séminaire en question. L'un de ses représentants auprès de l'Église a tout de même assuré que la dénonciation des abus sexuels auprès des autorités était "une obligation morale, que la loi civile l'exige ou non".

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