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5 solutions pour améliorer la sécurité des piétons à Montréal

5 solutions pour améliorer la sécurité des piétons à Montréal

Ils sont 4825 piétons à avoir été victimes d'un accident entre 2011 et 2014 à Montréal. Radio-Canada révélait lundi les endroits les plus dangereux sur l'île. Que faire pour améliorer leur sécurité? Les solutions sont nombreuses, mais nous avons demandé à deux spécialistes de la question de nous proposer leur palmarès des cinq mesures les plus efficaces.

Un texte d'Anne-Marie Provost

1. Réduire la vitesse des véhicules

Patrick Morency, médecin spécialiste en santé communautaire à la direction de la Santé publique de Montréal, estime que mettre en place des aménagements pour réduire la vitesse des véhicules est un premier bon pas pour que les marcheurs soient plus en sécurité.

Le chercheur, qui travaille assidûment sur la sécurité des piétons depuis 2003, affirme que les simples panneaux avec une limite de vitesse ne sont pas suffisants. Il faut surtout des aménagements physiques pour réduire dans les faits la vitesse des automobiles.

« La mesure la plus connue est le dos-d'âne allongé, mais il y en a beaucoup d'autres, comme des saillies de trottoir, des îlots centraux, des terre-pleins », énumère le chercheur.

2. Diminuer le temps de traversée

Une autre clé pour réduire le nombre d'accidents est la réduction du temps de traversée des piétons. « Plus la traverse piétonne est longue, plus il y a de voies de circulation. Et plus la durée de la traversée est longue, plus le piéton a un risque d'être exposé aux véhicules », souligne Patrick Morency.

La direction de la Santé publique estime que, pour chaque voie de circulation supplémentaire, il y a 75 % plus de piétons blessés.

Selon le chercheur, la construction d'un terre-plein au centre ou des saillies sur les côtés peuvent être de bonnes stratégies pour sécuriser les artères plus larges. « L'idée est à la fois de réduire la longueur de la traverse, mais aussi de procurer un refuge au centre pour ceux qui n'ont pas le temps de traverser », précise Patrick Morency.

3. Installer plus de trottoirs traversants

Un aménagement peu connu et peu développé pour diminuer les risques de collision est un trottoir traversant, estime de son côté le porte-parole de Piétons Québec, Félix Gravel.

Un de ces trottoirs surélevés traverse notamment la rue du Havre, près du métro Frontenac. Les marcheurs restent donc à la même hauteur que le trottoir en traversant la rue, ce qui augmente leur visibilité.

« On vient dire au conducteur "attention! Regarde, c'est le piéton qui a priorité" », explique M. Gravel, qui a une maîtrise en études urbaines. Selon lui, Montréal et les arrondissements gagneraient à multiplier ces traverses, particulièrement aux abords des ruelles.

« Quand un piéton sort d'une ruelle et veut continuer dans la même ruelle, légalement il doit aller à l'intersection la plus proche, mais personne ne respecte ça. On ne tient pas compte du comportement des passants », affirme Félix Gravel.

4. Respecter l'interdiction de stationner à cinq mètres des intersections

Faire respecter le règlement qui interdit aux voitures de se stationner à cinq mètres des intersections ferait une différence « majeure », estime Félix Gravel.

Certains arrondissements ont d'ailleurs peint une portion de leur trottoir en jaune pour aider les automobilistes à respecter cette règle. « Actuellement, on se questionne à savoir si c'est pertinent, mais toutes les données de santé publique disent que c'est nécessaire parce que c'est la distance de freinage nécessaire pour qu'un automobiliste voie un piéton », souligne le porte-parole de Piétons Québec.

La perte de cinq mètres pour se stationner ne fait toutefois pas le bonheur de tous les automobilistes, qui en arrachent parfois pour trouver de la place. Mais selon Félix Gravel, on « sacrifie la sécurité des piétons pour privilégier la facilité du stationnement auto ».

5. Aménager des feux piétons protégés

Patrick Morency propose finalement d'avoir des feux exclusifs aux marcheurs, comme c'est le cas à Québec. Quand un feu piéton passe au vert, tous les feux pour les automobilistes restent donc rouges.

« À Québec, c'est la norme. Les feux piétons ne sont pas automatiques. Lorsqu'on arrive à l'intersection, on doit appuyer sur le bouton et ensuite tous les feux de circulation automobile deviennent rouges et on peut traverser dans tous les sens », précise le chercheur.

Du côté de Montréal, on a l'intention de mettre en place une mesure où les quatre feux pour les automobilistes restent rouges pendant deux secondes, le temps de laisser la possibilité aux piétons d'arriver aux trottoirs quand ils traversent à la dernière minute.

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