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Un menu chargé pour la nouvelle session parlementaire qui débute à Québec

Menu chargé pour la session parlementaire qui débute à Québec
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Le menu de la nouvelle session parlementaire, qui s'ouvre ce mardi à l'Assemblée nationale, s'annonce copieux.

Ce ne sont pas les projets de loi qui manqueront, certains comportant un fort potentiel de controverses à gérer d'ici la fin des travaux, le 10 juin.

Le gouvernement Couillard cherchera à mettre l'accent sur le développement économique, la création d'emplois et la santé des finances publiques, mais pourrait bien être rattrapé par d'autres enjeux, comme le financement du réseau de l'éducation et des garderies, sources de grogne populaire.

En ces temps de révision à la baisse des prévisions de croissance économique, Québec multipliera les occasions d'attirer des investisseurs et de moderniser l'économie québécoise, devant davantage être axée sur l'innovation. La nouvelle ministre de l'Économie, Dominique Anglade, a reçu le mandat de présenter une stratégie de développement économique.

En parallèle, le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, doit déposer sa stratégie énergétique, tandis que le Québec se divise sur l'exploration pétrolière à Anticosti et sur la pertinence de voir l'oléoduc de TransCanada traverser son territoire.

L'éducation sera à coup sûr un des sujets chauds de la nouvelle session. Le ministre de l'Éducation, Pierre Moreau, absent depuis son assermentation, devra entreprendre la consultation du controversé projet de loi 86 sur la gouvernance scolaire, qui en fait abolit pratiquement les élections scolaires et enlève des pouvoirs aux commissions scolaires.

Fin mars, le gouvernement devrait présenter un budget équilibré, après deux années de douloureuses compressions imposées à tout l'appareil de l'État. Il a promis de recommencer à investir dans les grandes missions, dont l'éducation. Il a aussi promis d'alléger le fardeau fiscal des Québécois, les contribuables les plus taxés en Amérique du Nord, grâce à des baisses d'impôts et une réduction graduelle de la taxe santé.

Dans les prochains mois, le ministre de la Famille, Sébastien Proulx, devra utiliser tous ses talents diplomatiques pour calmer le milieu des services de garde, mobilisés comme jamais contre la décision gouvernementale de couper 120 millions $ dans le financement du réseau cette année.

En santé, le ministre Gaétan Barrette doit déposer le projet de loi concrétisant le troisième volet de sa vaste réforme du réseau, soit le financement des hôpitaux. Ils seront désormais financés en fonction de leur rendement réel, plutôt qu'à partir des budgets versés les années antérieures.

Le contrôle des armes à feu demeure toujours un sujet délicat. Les élus ruraux et urbains risquent de se déchirer autour du projet de loi 64 sur la pertinence d'adopter ou non un registre des armes d'épaule. Certains demanderont un vote libre sur cette question controversée.

Le sort réservé aux assistés sociaux constitue également un sujet délicat. Le ministre François Blais devra poursuivre la consultation entamée sur le projet de loi 70, qui vise à couper les vivres aux prestataires aptes à travailler qui ne cherchent pas d'emploi. Il devra en parallèle amorcer les travaux de réflexion sur l'implantation d'un revenu minimum garanti, qui viendrait remplacer d'autres programmes sociaux.

L'économie de partage, avec en fond de scène la colère des chauffeurs de taxi contre le phénomène Uber, sera elle aussi au rendez-vous des parlementaires qui chercheront à encadrer l'attrait croissant pour ce type de transport.

Le secteur municipal ne sera pas en reste, alors que le gouvernement promet depuis deux ans de redéfinir ses relations avec les maires, qui attendent le projet de loi revoyant le statut de métropole, pour Montréal, et de capitale, pour Québec.

La consultation menée sur le projet de loi 59 a été difficile pour la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, qui a dû présenter une nouvelle mouture, à la suite des nombreuses critiques. Le projet de loi vise à contrer le discours haineux ou incitant à la violence. Elle devra par la suite s'attaquer au projet de loi 62, qui proclame la neutralité religieuse de l'État, encadre les demandes d'accommodement et impose d'avoir le visage découvert pour offrir ou recevoir un service de l'État.

La ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, devra poursuivre la consultation menée sur son projet de loi 77, alors que le milieu des affaires fait des pressions pour que la connaissance du français prenne moins d'importance au moment de la sélection des candidats.

L'accueil et l'intégration des réfugiés syriens seront aussi une source de préoccupation pour la ministre Weil.

Côté relations Québec-Ottawa, le financement des infrastructures devrait occuper le devant de la scène politique.

D'autres sujets retiendront l'attention comme le sort réservé aux femmes autochtones de Val-d'Or qui ont allégué avoir subi des sévices par des policiers de la Sûreté du Québec, de même que le sort des jeunes filles en difficulté dans les centres jeunesse, qui fuguent et deviennent la proie de gangs de rue les incitant à se prostituer.

Une élection complémentaire, déclenchée d'ici la fin de l'hiver, permettra à un nouveau député de faire son entrée à l'Assemblée nationale pour représenter les électeurs de la circonscription de Chicoutimi, une forteresse péquiste. Si jamais les électeurs décidaient de tourner le dos au Parti québécois, la gifle serait terrible pour le chef, Pierre Karl Péladeau.

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