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La régénération de Deadpool n'existe pas encore, mais la science y travaille, la preuve

La régénération de Deadpool n'existe pas encore, mais la science y travaille

L'immortalité est certainement l'un de nos plus grands fantasmes. Si on pense à l'espérance de vie, l'auto-régénération serait aussi plutôt pratique et a souvent été explorée dans la science-fiction. Un pouvoir que possède justement Deadpool, un super-héros à l'humour noir, dont le film sort en salle ce vendredi 12 février.

À l'instar de Wolverine, Deadpool peut donc se faire tabasser sans pour autant mourir (il a d'ailleurs été plusieurs fois décapité dans le comic). Un pouvoir qui fait rêver et offre de nombreuses possibilités scénaristiques, mais qu'en dit la science? Si la régénération imaginée par Rob Liefeld et Fabian Nicieza, les auteurs, reste totalement fictionnelle, les progrès réalisés ces dernières années sont impressionnants et donnent bon espoir pour l'avenir, avec notamment deux grandes pistes à explorer.

Copier la nature

Une première option consiste à s'inspirer du plus grand laboratoire existant: l'évolution. Ainsi, si nos ancêtres ont développé pouce opposable et bipédie, d'autres espèces ont elles évolué dans un sens différent. Ce qui passionne les chercheurs, surtout quand les capacités de ces espèces sont envieuses, à l'instar du lézard qui peut sacrifier sa queue en cas de danger et la faire repousser.

En 2014, des chercheurs américains ont ainsi réussi à identifier les différents gènes qui facilitent cette régénération. Un an plutôt, une autre étude s'intéressait à la capacité des salamandres, qui peuvent même réparer des organes importants (coeur, épine dorsale, cerveau). Elle montrait notamment que des cellules spécifiques, les macrophages, étaient nécessaires pour que cette régénération fonctionne.

Evidemment, ces cas ne sont pas transposables à l'être humain directement, mais les chercheurs espèrent qu'en comprenant mieux ces animaux, ils arriveront à terme à trouver un moyen d'adapter ces mécanismes à l'homme. C'est également la conclusion de chercheurs ayant découvert, en 2011, qu'un ver pouvait se reconstituer à partir... d'une seule cellule.

Il y a quelques mois, une équipe de scientifique s'est-elle intéressé à un petit poisson du lac Malawi. Ils se sont rendus compte que si ses dents repoussaient sans cesse, c'est grâce à un gène qui permettait de transformer certaines cellules originelles soit en papilles, soit en dents. Ces cellules étant présentes chez l'homme, les chercheurs pensent qu'il sera possible, un jour, de les modifier afin d'en faire plutôt des dents que des papilles.

Les cellules souches miracles

L'autre grand espoir pour la régénération, n'en finit pas de faire parler ces dernières années: les cellules souches. Elles ont la particularité de ne pas être différenciées et de pouvoir se spécialiser en n'importe quel cellule. Depuis que l'on a réussi à créer des cellules souches à partir de n'importe quel cellule (et non plus en en prélevant dans l'embryon), les recherches se sont accélérées.

Car ces cellules ayant la possibilité de devenir tout et n'importe quoi, elles peuvent donc être très utiles pour soigner des maladies ou régénérer des tissus. En 2014, des chercheurs ont ainsi réussi à créer de nouveaux muscles dans le corps de rats ayant été endommagés. Comment? En créant une sorte "'d'échafaudage" afin de laisser la place à ces cellules de se développer. Pour l'instant, les muscles en question ne sont pas pour autant fonctionnels.

Des scientifiques ont la même année réussi à faire "pousser" de la cornée humaine... dans un rat. Toujours grâce aux cellules souches, une autre équipe a réussi en janvier dernier à faire pousser une oreille sur un rat. Des images perturbantes, mais qui ouvrent la voie à de nombreuses recherches possibles. D'ailleurs, la méthode Crispr-Cas9, qui permet de modifier l'ADN de tout être vivant facilement, a notamment servi à rendre les organes de porc transplantables à l'être humain.

Il y a également cette équipe qui, en 2014, a réussi à faire repousser une dent de rat en modelant des cellules souches grâce à un simple laser. Depuis 2010, d'autres chercheurs travaillent sur une imprimante 3D qui viendrait soigner des brûlures et blessures, toujours grâce à des cellules souches, couplées à des nutriments et des cellules de peau.

Certaines recherches posent évidemment des questions éthiques, mais pour ce qui est de la faisabilité, les chercheurs avancent jour après jour. D'autant qu'une étude récente a donné de nouvelles preuves de l'innocuité de l'implantation de cellule souche dans l'organisme. La question se posait effectivement de savoir si ces cellules ne pouvaient pas dérailler et se multiplier de manière incontrôlées, entraînant la formation de tumeurs. Mais des chercheurs de Cambridge ont réussi à intégrer ces cellules souches dans des embryons de rat. Celles-ci se sont développées normalement. "Notre étude apporte une preuve importante qui suggère que les cellules souches humaines se développeront de manière normale et, plus importante, sûre", a précisé le professeur Roger Pedersen, auteur de l'étude.

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