Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Pourquoi ces internautes arrachent des morceaux d'asphalte au Maroc

Pourquoi ces internautes arrachent des morceaux d'asphalte au Maroc

Il y a quelques semaines, Abderrahman, un jeune habitant de la commune de Jemaât Sehim, dans la province de Safi (ouest du Maroc), est apparu dans une vidéo où il arrachait aisément, à mains nues, des morceaux d'asphalte d'une route récemment réalisée (vidéo en tête d'article). Dénonçant l'état médiocre de la construction, il a appelé les promoteurs du projet et le président de la commune à prendre leurs responsabilités.

Amplement visionnée, commentée et partagée, la vidéo a fini par lui valoir une plainte, déposée par le président de la commune de Jemaât Sehim, qui a poursuivi Abderrahman en justice.

Immédiatement après l'annonce de son arrestation, des marques de solidarité se sont multipliées, au Maroc comme à l'étranger. Les hashtags #كلنا_عبد_الرحمان ("Nous sommes tous Abderrahman") et #شدونا_كاملين ("Arrêtez-nous tous") totalisent plusieurs dizaines de posts, dont certains de citoyens réitérant son acte, et dénonçant eux aussi l'état médiocre de certaines infrastructures routières.

#كلنا_عبد_الرحمانهكذا ينتهي أمر كل من سولت له نفسه أن يفضح "الشفارا" ... وهكذا يدافع الفاسدون عن أنفسهم

Posté par Chaouen News شاون نيوز sur jeudi 4 février 2016
الجالية المغربية في الخارج تتضامن مع اخونا عبد الرحمان ويطلقون...

الجالية المغربية في الخارج تتضامن مع اخونا عبد الرحمان ويطلقون حملة #أنا_عبد_الرحمان#شدونا_كاملين#كلنا_عبد_الرحمان

Posté par Rassd Maroc | رصد المغربية sur vendredi 5 février 2016

L'animateur radio Momo Bousfiha a, lui, publié une vidéo de solidarité avec Abderrahman:

#أناعبدالرحمان

Posté par MOMO OFFICIEL sur vendredi 5 février 2016

Moulay Mehdi El Fathemy, président du Conseil communal de Moulay Abdallah, a lui-même partagé une vidéo où il dénonçait l'état d'une route construite dans sa circonscription. A notre confrère Febrayer.com, il a affirmé que "la société qui a construit cette route est responsable des dysfonctionnements", et qu'il n'hésitera pas à "rendre public tout scandale de ce genre".

en temps que président de la commune je n`admetterai plus ce genre de travaux.ces gens ne veulent pas comprendre que le Maroc a changé et que je ne demande rien d autre que la perfection

Posté par Moulay Mehdi El Fathemy sur vendredi 5 février 2016

Le ministère du Transport n'est pas habilité à ouvrir une enquête

Sommé de s'expliquer sur l'affaire, le ministre de l'Equipement et du transport Abdelaziz Rabbah a indiqué, sur sa page Facebook officielle, que la route en question "est non-classée, et ne dépend donc pas du ministère de l'Equipement. La route apparue dans la vidéo a été réalisée par la commune. Le ministère de l'Equipement ne peut donc pas diligenter une enquête dans ce sens. C'est au ministère de l'Intérieur et à la Cour régionale des comptes d'entreprendre une enquête."

نشرت بعض المواقع الالكترونية تعليقات حول الشاب الذي نشر فيديو لطريق انجزت بمواصفات غير جيدة وقد اتصل بي الكثيرون يسألون ...

Posté par Aziz Rabbah sur vendredi 5 février 2016

La vidéo, un moyen de preuve recevable

En attendant d'en savoir plus sur l'accusation portée contre lui - certaines sources affirment que Abderrahman est poursuivi pour injure et outrage, en raison de la manière peu amène avec laquelle il s'est adressé au président de la commune - la vidéo constitue un moyen de preuve "parfaitement recevable, aussi bien au niveau de l'enquête préliminaire, menée par le parquet, lors de l'instruction menée par le juge qu'au niveau de la Cour. A charge aux ayants droits de condamner l'authenticité de la vidéo", avait déclaré Maître Omar Bendjelloun au HuffPost Maroc début 2015 pour la polémique autour d'une vidéo de policiers pris en flagrant délit de corruption.

INOLTRE SU HUFFPOST

La tour du groupe BMCE à Rabat

Les neuf plus hautes tours du Maroc

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.