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«Rencontres au sommet»: Raphaëlle de Groot donne une nouvelle vie à des babioles abandonnées au MNBAQ (PHOTOS)

Quand une artiste donne une nouvelle vie à des babioles abandonnées (PHOTOS)
Kim Chabot

Des jouets abandonnés, des bibelots vieillots et même un téléphone qui n’amène que de mauvaises nouvelles. En tout, ce sont 1800 objets qui ont pris le chemin du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) pour leur Rencontres au sommet, installation à voir jusqu’au 17 avril 2016.

Au même titre que ceux qui assistaient au lancement, mercredi soir dernier, « chacun des objets est aussi une personne », ce qui « fait beaucoup de monde dans la même salle », lance Raphaëlle de Groot.

Et pour cause: aux dizaines de curieux présents se sont ajoutés les quelque 1800 machins que l’artiste montréalaise a collectionnés depuis le début du projet Le poids des objets, en 2009.

« Ces objets n’ont strictement rien à faire les uns avec les autres, sinon que ce sont des objets dont le propriétaire a accepté de se départir », évoque Bernard Lamarche, commissaire de l’exposition. Et qu’à un moment donné, quelqu’un a décidé de les conserver.

«Rencontres au sommet»: Raphaëlle de Groot au MNBAQ

Babioles discartées

Au début du projet, de Groot lance un appel à tous pour recueillir ces choses « qui sont hors du regard, discartées en quelque sorte, délaissées pour des raisons plus ou moins conscientes ou avouées », explique-t-elle. En somme, des babioles tirées des « oubliettes personnelles » où elles avaient été reléguées.

Comme cette chaise qui avait passé une partie de sa vie utile dans une salle d’attente… de bordel. Ou encore ce téléphone qui ne transmet que de mauvaises nouvelles. « Celui qui me l’a donné m’a dit qu’il avait reçu l’annonce de la mort de sa mère, de son père, de son dernier oncle et de sa dernière tante à travers ce téléphone. Pour moi, c’est devenu le téléphone des mauvaises nouvelles », se souvient celle qui a remporté le prestigieux prix Sobey en 2012.

Avec les années, le « tas de choses » a fini par prendre du sens à travers les souvenirs qui y sont rattachés. Et, comme un enfant qui espère que ses jouets prendront vie lorsqu’ils sont seuls, Raphaëlle de Groot a commencé à se « mettre dans la peau des objets, à s’y projeter et à regarder le monde à travers leurs lunettes, comme si on pouvait leur imaginer un regard propre », relate-t-elle.

Sommets en trois temps

Après être passées à la Southern Alberta Art Gallery et à la Windsor Art Gallery, les Rencontres au sommet rentrent au bercail. Le projet, que le conservateur en art actuel du MNBAQ Bernard Lamarche qualifie de « tentaculaire », est en parti né à Québec où il d’abord été présenté en 2009 et en 2011.

En Alberta, « ce que j’avais en tête comme trame narrative, c’était l’inauguration du sommet. C’était la première fois que physiquement, dans l’espace, j’avais cette rencontre d’objets de ma collection et d’objets que j’ai réussis à associer à des objets de collections muséales. Dans mon esprit, c’était solennel, très protocolaire », se souvient la Montréalaise.

Puis, à Windsor l’an dernier, ce sont les activités parallèles aux sommets qui ont inspirée l’artiste. L’espace d’exposition, surnommé la street gallery en raison de sa longueur et de son étroitesse, permettait un rapprochement avec les manifestations, d’où la présence d’affiches revendicatrices, ajoute-t-elle.

Le dernier volet se devait aussi d’avoir son « comité local d’accueil », reprend de Groot. Dans la salle blanche du MNBAQ, on trouvera autant des morceaux tirés des collections de l’institution que des réserves du Musée de la civilisation.

Rencontres au sommet est présentée du 4 février au 17 avril 2016 au Musée national des beaux-arts du Québec, en collaboration la Southern Alberta Art Gallery et la Art Gallery of Windsor. Raphaëlle de Groot sera en résidence dans la salle d’exposition du 17 au 27 mars 2016.

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