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Ces thérapies et recherches contre le cancer sont vraiment porteuses d'espoir

Des thérapies et recherches contre le cancer porteuses d'espoir
Asian scientist using microscope in the laboratory
DragonImages via Getty Images
Asian scientist using microscope in the laboratory

Guérir du cancer. Peut-on imaginer un monde dans lequel cela sera possible à coup sûr? On a tendance à oublier que les pays occidentaux ne sont pas les plus touchés du monde, l'Afrique, l'Asie et l'Amérique du Sud concentrant 60 % des cas de cancer.

Mais la médecine fait des progrès : les malades atteints de cancer vivent désormais de plus en plus longtemps, les récents chiffres sur le sujet donnent de l'espoir.

Meilleure prise en charge, meilleure détection, mais aussi une recherche de plus en plus avancée sur ces maladies. À l'occasion de la journée mondiale contre le cancer ce jeudi 4 février, Le HuffPost fait le point sur les thérapies déjà à l'essai ou en cours de développement qui sont les plus prometteuses et les plus porteuses d'espoir pour les malades.

1. Les plus présentes : les manipulations du système immunitaire

Immunothérapies

Vous avez peut-être déjà entendu parler des immunothérapies. Celles-ci existent déjà et ont prouvé leur efficacité. En 2015, lors du congrès de la Société américaine d'oncologie (Asco) à Chicago, les chercheurs ont montré que cette méthode gagnait du terrain. Pour la première fois, son efficacité était démontrée sur des organes comme le foie, le poumon, le cerveau, le mélanome. Avec un des médicaments, le nivolumab, les malades gagnaient en moyenne 3 mois supplémentaires de vie.

Le principe de l'immunothérapie est simple sur papier. Les cellules cancéreuses se multiplient sur la base d'une dérégulation du système immunitaire. Les lymphocytes, les cellules qui protègent le corps des infections, ne reconnaissent pas la dangerosité des cellules malades. Elles les laissent alors évoluer.

Le nivolumab, par exemple, vient s'attacher aux lymphocytes et leur permet d'identifier à nouveau les cellules cancéreuses comme étant malades et devant être attaquées.

Cette thérapie, bien du présent, pourrait être fortement améliorée dans le futur, ou combinée avec d'autres méthodes.

Manipulation des lymphocytes

C'est d'ailleurs à partir de cette idée d’améliorer le système immunitaire que les recherches se tournent de plus en plus vers la manipulation des cellules du système immunitaire.

Au lieu d'injecter des anticorps, on vient prélever les lymphocytes dans le sang pour les manipuler directement, de sorte qu'elles deviennent de bons combattants pour s'attaquer aux cellules malades.

En d'autres termes, ils sont modifiés en laboratoire pour reconnaître ces cellules cancéreuses. On les fait se multiplier avant de les réinjecter dans le sang. Elles tuent alors les cellules malades.

«Pour l'instant, ces thérapies sont bien de l'ordre du présent. Elles permettent déjà d'améliorer la durée de vie des patients», souligne Caroline Moyret-Lalle, docteure en biologie moléculaire, maîtresse de conférence à l'université Claude Bernard Lyon 1, chercheuse au Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon. «Elles pourraient être vraiment développées dans le futur».

2. La plus révolutionnaire : la modification du génome

Quand on pense éradication du cancer, on pense au fait de couper la tumeur et donc les cellules cancéreuses. Mais pourquoi ne pas plutôt modifier ces cellules afin de les remettre «dans le droit chemin»?

Actuellement, tous les regards se tournent vers l'outil moléculaire CRISPR-Cas9, qui pourrait soigner certains cancers. CRISPR-Cas9 est un enzyme qui peut détecter une partie spécifique de l'ADN et la détruire, coupant ainsi la double hélice en deux.

On a, d'un côté, Cas9, un enzyme qui viendrait se fixer sur les cellules malades pour couper leur ADN. Et de l'autre, un segment d'ADN portant la «bonne» séquence (associé à un segment d'ARN). «On crée quelque chose de chimérique entre un enzyme qui vient couper l'ADN et un enzyme qui vient réparer l'ADN», explique Caroline Moyret-Lalle.

Une fois l'ADN découpé, la cellule va essayer de réparer les dégâts. C'est à ce moment-là que la «bonne» séquence qui est injectée aux côtés de Cas9 intervient. Ce morceau d'ADN approprié va être récupéré, puis collé par les enzymes de la cellule. On se retrouve ainsi avec une cellule génétiquement modifiée.

Pourrait-on utiliser cette technologie pour guérir le cancer? C'est l'espoir de plusieurs sociétés, qui voudraient en faire un médicament. Le cancer est une pathologie complexe dans laquelle sont impliquées des millions de cellules qui devraient être détectées par l'enzyme.

«C'est une piste, mais il n'y a pas encore de traitements qui existent avec cette technique», indique au HuffPost Caroline Moyret-Lalle. «Pourtant, j'ai tendance à penser que c'est une technique révolutionnaire et peut-être l'un des meilleurs espoirs de guérir le cancer», ajoute-t-elle avant d'ajouter qu'en comptant les essais cliniques, un traitement pourrait exister dans 5 à 10 ans.

3. La moins connue : transporter les médicaments comme le cholestérol

«Je crois beaucoup aux particules liposomiques», commence d'emblée Caroline Moyret-Lalle. Dans le sang, nous avons du cholestérol. Celui-ci est transporté dans le sang par des lipoprotéines elles-mêmes constituées de liposomes.

«Aujourd'hui, on est capable de faire porter à ces lipoprotéines des molécules thérapeutiques», précise la chercheuse. Ces molécules peuvent être des médicaments ou des anticorps, par exemple.

Quel est l'intérêt de transporter les médicaments sur les liposomes plutôt que de les ingurgiter ou d'injecter des anticorps dans le sang? «Il s'agit de transporteurs, on peut leur dire d'aller à un seul endroit bien précis». Pratique pour traiter les cellules du colon ou du foie, par exemple.

Le plus probable : plusieurs thérapies à la fois

Mais plutôt que de miser sur un seul pan de la recherche, l'avenir est certainement dans la combinaison de plusieurs thérapies. Pour Caroline Moyret-Lalle, on peut imaginer qu'à l'avenir, «on utilisera des molécules chimiques qui font mourir les cellules malades, avant d'apporter au corps des cellules modifiées» (les lymphocytes) pour combattre les cellules malades.

Et comment ces cellules seraient-elles manipulées? Grâce à CRISPR, bien sûr!

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