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Comment surmonter le syndrome de l'imposteur?

Qu’arrive-t-il lorsque l’on entretient la conviction sournoise de ne pas être responsable de ses réussites professionnelles?
Tired businesswoman with head in hands looking away
Caiaimage/Agnieszka Wozniak via Getty Images
Tired businesswoman with head in hands looking away

Cet article a initialement été publié sur Jobboom.com par Mélissa Turcotte, conseillère d'orientation chez BrissonLegris, révélateurs de potentiel, une firme spécialisée en orientation, consultation et conception.

Qu’arrive-t-il lorsque l’on entretient la conviction sournoise de ne pas être responsable de ses réussites professionnelles? La crainte d’être démasqué s’installe, et finit par affecter notre épanouissement au travail de diverses manières : insatisfaction chronique, épuisement professionnel, refus d’occasions d’avancement de carrière… Que faire, alors, pour agir à la source du problème?

Gabriel est chargé de projet en informatique. Malgré ses succès professionnels, il craint de ne pas être à sa place, ce qui l’amène à consulter une conseillère d’orientation. Ses séances l’amènent peu à peu à réaliser que ce sentiment de doute est présent depuis longtemps.

Déjà, à l’école, il craignait que ses enseignants ne le «démasquent» et découvrent que ses bons résultats n’étaient qu’une supercherie. Depuis son entrée sur le marché du travail, les évaluations positives de ses patrons et les compliments de ses collaborateurs ne suffisent pas à recadrer ses perceptions. En effet, il explique ses succès par des facteurs comme la chance ou le fait d’avoir été aidé par un collègue plus expérimenté.

Gabriel comprend maintenant que la source de ses difficultés n’est probablement pas son orientation professionnelle. Il cultive, depuis plusieurs années, le sentiment d’être un imposteur.

Des stratégies sournoises

Les gens aux prises avec ce syndrome mettent typiquement en place deux types de stratégies. Ceux qui «en font trop» font preuve de perfectionnisme excessif et deviennent des bourreaux de travail, attribuant ainsi leur succès à leurs efforts acharnés plutôt qu’à leurs compétences.

À l’inverse, ceux qui «n’en font pas assez » sont sujets à la procrastination, ce qui leur servira de justification en cas d’échec, mais qui, bien souvent, provoquera également les déboires tant redoutés. Ces deux stratégies sont sournoises, car elles renforcent encore plus le sentiment d’imposteur qui en est à l’origine.

Surmonter les doutes

Voici quelques clés qui vous aideront à surmonter vos doutes excessifs:

•Comprendre l’origine de cette souffrance. Non, vous n’êtes pas né en pensant ainsi! Prenons l’exemple de Linda, qui a développé la conviction qu’elle était toujours dans l’erreur, car c’est ce qu’elle se faisait répéter constamment par un père très autoritaire. Petit à petit, elle en est venue à dénoncer elle-même toutes ses lacunes, dans le but d’anticiper les reproches. Le fait de réaliser cela a soulagé Linda d’un poids, car elle a compris que la stratégie mise en place autrefois lui avait permis de se protéger. C’est plutôt le fait de l’utiliser aujourd’hui de manière systématique qui lui est nuisible.

•Déjouer les pensées automatiques dévalorisantes. Apprenez à identifier ces pensées lorsqu’elles se manifestent. Observez leur fréquence ainsi que les contextes qui favorisent leur apparition. Chaque fois que vous avez une pensée de ce type, tentez de la remplacer par une idée plus réaliste.

•Entraînez votre cerveau à reconnaître vos bons coups. Vous pourriez, par exemple, écrire chaque jour trois réussites dont vous êtes fier. Certaines lectures peuvent aussi vous aider à identifier vos forces personnelles, comme le livre Découvrez vos points forts, de Marcus Buckingham et Donald Clifton.

•Renforcez votre sentiment d’efficacité personnelle. Il s’agit de reconnaître votre capacité à accomplir une tâche donnée. Pour augmenter ce sentiment, vous pourriez vous fixer des défis selon la méthode des «petits pas» : commencer par un niveau de difficulté faible et augmenter progressivement ce niveau. Cette méthode a l’avantage de vous projeter dans l’action, ce qui est souvent très efficace pour favoriser un apprentissage durable.

•Allez chercher de l’aide. Les enjeux qui touchent la confiance personnelle sont souvent complexes et peuvent nécessiter un travail sur soi en profondeur. Au besoin, n’hésitez pas à faire appel à un psychothérapeute. Renseignez-vous sur le type d’approche qu’il pratique et n’hésitez pas à en contacter plusieurs afin de vous assurer d’un bon pairage.

La plupart des gens aux prises avec le syndrome de l’imposteur sont objectivement compétents et performants au travail. Ce sentiment, aussi tenace qu’il puisse être, n’a souvent rien à voir avec la réalité.

Cette remise en question perpétuelle induite par le syndrome est très néfaste: les personnes qui en souffrent sont souvent amenées à se surmener ou à éviter les occasions d’avancement professionnel.

Apprendre à surmonter ce sentiment, c’est aussi se donner les moyens de retrouver une vie professionnelle saine et épanouissante.

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