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Le « Volcano » de Jason Bajada (ENTREVUE/VIDÉO)

Le « Volcano » de Jason Bajada (ENTREVUE/VIDÉO)
Richmond Lam

L’auteur-compositeur-interprète Jason Bajada offrira un autre album francophone intitulé Volcano, le 12 février, sous étiquette Audiogram. À la suite d’une éprouvante période de sa vie, il a décidé de faire un voyage salutaire et inspirant en Islande, à l’été 2015. Le cœur et les yeux remplis, il s’est inspiré du symbole du volcan pour composer les 10 morceaux de sa nouvelle galette. Rencontre au café Le Fixe, à Montréal.

Au dire du principal intéressé, l’amour et ses tribulations sont un terreau très fertile pour créer. Celui qui a produit le très joli disque anglophone Loveshit (2009) propose cette fois un mélange de chansons énergiques (Pékin – les amitiés ou encore Reste ici), puis plusieurs balades savoureuses comme Tiens le coup, Des grenades dans les yeux et Pour le reste.

Les chalets

Quatre personnes (l’acteur Rémi-Pierre Paquin, le propriétaire du Naturel Source Studio de Morin-Heights, Borza Ghomeshi, la chanteuse Stéphanie Boulay (Les sœurs Boulay) et M. Bajada père) ont offert leur chalet respectif à Jason afin qu’il trouve le calme recherché pour composer les paroles des chansons de Volcano.

« J’ai commencé à écrire en mai 2014. C’était la toute première fois où des trucs sortaient de moi pour cet album. J’avais à ce moment un bloc d’une semaine durant lequel je pouvais m’arrêter et penser au prochain disque. Je ne suis plus capable d’écrire chez moi. Je suis trop distrait. Ces périodes (à des périodes variées) de tranquillité passées dans ces différents chalets sont devenues comme une drogue… »

Visiblement, Jason Bajada avait besoin de trouver du temps de solitude afin de se reconstruire et de trouver en lui l’énergie nécessaire pour accoucher éventuellement d’un disque soulignant une partie névralgique de sa carrière professionnelle et de sa vie.

«C’est un album qui est teinté d’un thème qui m’a particulièrement affecté, explique-t-il. J’ai vécu de l’anxiété pendant une longue période. Auparavant, je ne connaissais pas ce fléau. Mais j’y ai [notamment] goûté au travers d’une relation amoureuse. Et j’ai vu à quel point c’est destructeur.»

«De là, le parallèle avec le volcan, précise Bajada. Il existe une activité en Islande qui permet de visiter l’intérieur d’un volcan éteint. C’est une marche guidée d’environ une heure et demie. Au centre, c’est immense. La paix qui y règne est presque surnaturelle. Pourtant, le volcan est la force la plus dévastatrice qui existe [sur terre]. C’était la métaphore parfaite pour illustrer ce que je vivais en dedans depuis plus d’une année.»

L’ami

Outre cette relation amoureuse corrosive qui a grugé Jason Bajada de l’intérieur, il faut souligner que le guitariste-chanteur a perdu un bon ami en 2015. Ce dernier, qui souffrait d’ailleurs d’anxiété, s’est enlevé la vie.

« Plein de trucs spécifiques, dont ce suicide, m’ont fragilisé au point d’avoir un mal de vivre profond. Je suis devenu une personne très anxieuse moi-même. Ça m’a explosé à la gueule. J’étais au bord du gouffre et ma façon de me retrouver à été de crisser mon camp dix jours en Islande, en août (2015). J’ai découvert une population et un lieu magnifiques. C’est le plus beau voyage de ma vie. […] Heureusement, tout passe. Et heureusement, il y a eu les tounes», envoie Jason Bajada en souriant.

Selon lui, son respecté Loveshit était empreint de drame, mais il n’était pas porteur de tragédie comme Volcano : «L’album était lié à une peine d’amour ultime, mais ce que j’ai vécu à l’époque n’a rien a voir avec ce qui a alimenté la création du récent album. C’est du drama multiplié par dix ! Et probablement que cet état d’esprit va aussi nourrir les albums à suivre (il planche sur des chansons pour un le volume 2 de Loveshit, voire même un volume 3). Depuis, j’ai sorti la tête de l’eau. Mais je dois rester prudent. Cette anxiété fait maintenant partie de moi, en quelque sorte. »

Bien que Bajada avoue s’être grandement inspiré d’une période trouble de sa vie afin de créer ce Volcano, il n’en demeure pas moins que ce disque n’est pas qu’un sombre voyage. Les trois premiers morceaux de l’opus sont heureux au niveau des paroles tout comme de la musique : «L’album est un peu comme un document. Il y a aussi eu des bons moments qui ont nourri ma relation (amoureuse). Demain vendredi et Si je craque sont des chansons super lover qui reflètent les débuts. Je dois quand même préciser que le disque n’est pas construit dans l’ordre, puisque quelques autres pièces comme Busky et Pour le reste (superbe chanson avec une finale épique) devraient se retrouver dans la première partie de l’album.»

Enregistré au Studio de l’Est avec Sébatien Monpetit, Volcano a été réalisé par Samuel Joly (également à la batterie). Bajada a également collaboré avec une brochette d’artistes talentueux comme le claviériste François Lafontaine, les guitaristes Olivier Langevin et Jocelyn Tellier ainsi que les bassistes Alexandre Lapointe et François Plante. Les chanteuses Camille Poliquin (Milk & Bone), Marie-Pierre Arthur et Stéphanie Lapointe ont par ailleurs prêté leur voix pour l'album.

Jason Bajada

Volcano, sous étiquette Audiogram

Sortie le 12 février 2016

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