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«Atone»: L'ambiant rock de Pandaléon (ENTREVUE/VIDÉO)

«Atone»: L'ambiant rock de Pandaléon (ENTREVUE/VIDÉO)
Julien Lavoie

On dit souvent que ça prend deux, voire trois albums afin qu’un chanteur ou un groupe de musiciens puissent émerger complètement. Atone, troisième effort francophone de Pandaléon, semble correspondre parfaitement à cette idée. Il faut dire que ce sera le premier long jeu de ce groupe ontarien dont on parle pas mal depuis quelques mois. Signée par le label montréalais Audiogram en 2014, la formation proposera son nouvel opus le 29 janvier. Discussion téléphonique interprovinciale avec le claviériste-chanteur, Frédéric Levac.

Pandaléon est formé de trois gars âgés dans la vingtaine qui ont grandi dans le coin de St-Bernardin, un village francophone situé en Ontario, à mi-chemin entre Montréal et Ottawa. Frédéric Levac (claviers, machines et voix), le frère de l’autre Jean-Philippe Levac (batterie et percussions) et Marc-André Labelle (guitares et amplis) ont passé cinq semaines dans une vieille école primaire des années 1950, désaffectée depuis près de 15 ans. L’endroit a été transformé temporairement en studio, pour les besoins de l’enregistrement.

« On a commencé la composition il y a environ un an et demi, puis l’enregistrement durant l’été 2015, raconte le chanteur. On a fait ça dans notre ancienne école primaire (aux deux frères). Nous n’avons d’ailleurs jamais enregistré dans un studio conventionnel. Notre studio principal (baptisé La Piaule), aménagé il y a déjà dix ans, se trouve dans une vieille grange. On a choisi l’école parce qu’on désirait sortir de notre zone de confort. On a donc réussi à louer la place pour tout le mois d’août afin d’y enregistrer les dix tounes de l’album. »

Dans cette école, les membres du groupe ont trimballé fils, micros, instruments et amplis d’une classe à l’autre, en passant par la salle de bains des filles, le gymnase, les couloirs et le repaire du concierge. Frédéric Levac, qui a écrit la grande majorité des textes, évoque d’ailleurs le lieu fr son enfance sur la pièce Amiante:

Un ballon sur le toit

Un copain sur les épaules

Courte échelle pour le ciel

Gris blanchi à la chaux

« C’était un méchant trip de faire de la musique là, lance-t-il. On a fait beaucoup d’expérimentation et de tests. On a essayé différentes salles, on a travaillé sur des reverbs, des prises de son variées et de nouvelles sonorités… On voulait absolument éviter de répéter la musique du précédent EP. Des choses ont fonctionné, d’autres moins. Mais le résultat est à l’image de notre démarche. »

La chanson Retour, qui ouvre l’album, illustre plutôt bien ce que renferme cet album d’ambiant rock alternatif sur lequel prime les lignes de guitares obsédantes, une voix éthérée et une batterie assez énergique. Il est par ailleurs important de souligner l’utilisation des claviers et des machines servant à créer une palette de bruits venant amplifier des atmosphères déjà assez prenantes. D’ailleurs, du «noisy» vient ajouter passablement de contrastes à cette proposition générale assez mélodique.

Slowdive, Flaming Lips et les autres

Frédéric Levac explique que les membres de Pandaléon se sont notamment inspirés de groupes de musique des années 1990 pour les guitares et les structures de chanson (Slowdive, Flaming Lips, du vieux Radiohead). Par ailleurs, Marc-André aime énormément le post-rock (comme Swans et un paquet d’autres groupes), ce qui a aussi pesé dans la balance.

D’autres part, impossible de passer à côté du groupe new-yorkais de rock expérimental Grizzly Bear ou encore de la formation francophone québécoise Karkwa. On peut même trouver des ressemblances avec le projet exploratoire du chanteur de Malajube (Julien Mineau), Fontarabie, en moins orchestral et en moins fantomatique. Notons à cet égard le morceau Bulk Tank de l’album Atone. À la moitié de la pièce, quelques notes livrées à la guitare électrique (grinçante) reviennent en boucle. La batterie, elle, donne la cadence tandis que des bruits divers rajoutent de la texture.

Même chose pour la chanson-tire de l’album. La voix douce de Levac est loin de nous, évanescente. On l’entend tel un écho. On dirait ensuite qu’elle s’éloigne pour aller mourir quelque part. Il reste alors les instruments qui se déchainent, à commencer par la guitare, assez dramatique. Puis surgissent les roulements de tambours et l’ondulation des cymbales. Finalement, tout redevient calme pour ramener à nous le chanteur et le clavier.

Immersif.

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L’album a été entièrement réalisé par les trois membres du groupe, avec la collaboration de Nicolas Séguin à la prise de son et au mixage.

Le groupe célébrera la sortie de son disque en diffusant un documentaire cinématographique «maison» lié à son enregistrement. D’abord à la Cinémathèque québécoise de Montréal, le 2 février, à 18h, puis à l’Arts Court d’Ottawa, le 4 février, à 18h.

Pandaléon

Atone, sous étiquette Audiogram

Rock alternatif

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