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L'homosexualité est encore perçue comme un potentiel inconvénient au travail

L'homosexualité est encore perçue comme un inconvénient au travail
Two young modern businessmen working on laptop in office solving a project challenges. Image taken with Nikon D800 and pro lens, in RAW format and developed in XXXL size.
Drazen Lovric via Getty Images
Two young modern businessmen working on laptop in office solving a project challenges. Image taken with Nikon D800 and pro lens, in RAW format and developed in XXXL size.

Dire ouvertement qu'on est gay, bisexuel, lesbienne ou trans sur son lieu de travail est de moins en moins compliqué. Mais pour de nombreux jeunes LGBT, cela reste une source d'inquiétude. C'est le constat fait par une enquête du Boston Consulting Group mise en ligne le mercredi 27 janvier.

Réalisée auprès d'un panel restreint de seulement 165 étudiants ou jeunes diplômés par l'intermédiaire d'un questionnaire en ligne, cette étude montre, entre autres, que 58 % des répondants pensent que s’affirmer au bureau est un potentiel inconvénient. C'est beaucoup, sachant que 4 répondants sur 5 ont fait leur «coming out» auprès de leur famille et/ou de leurs amis.

Les autres n'y voient pas un problème : 27 % répondent : «On s'en fout, on est en 2016!», et 16 % pensent même qu'il s'agit d'un avantage.

Pas sereins quand il s'agit de parler de leur vie de couple

Par ailleurs, 45 % des personnes interrogées expliquent qu'elles ne répondraient pas sereinement à une question sur leur vie de couple à leur directeur. Soit elles mentent en passant pour célibataire ou en relation hétérosexuelle, soit elles mentent par omission, en faisant bien attention de ne pas dévoiler le genre de leur partenaire. C'est d'autant plus compliqué que l'hétérosexualité est souvent présupposée.

Ces résultats sont encore plus prononcés chez les lesbiennes et les trans, qui semblent être plus en retrait sur ces questions que les gays et les bisexuels. 64 % des lesbiennes interrogées pensent que s’affirmer au boulot peut être un inconvénient, et c'est le cas pour 78 % des personnes trans.

L'orientation ou l'identité sexuelle semblent aussi être plus compliquées à vivre en région que dans les grands centres, toujours selon cette enquête. En région, ils sont en effet 67 % à voir leur sexualité comme un potentiel inconvénient, contre 50 % en ville.

Des entreprises de plus en plus intégrantes?

Certains secteurs, comme les médias et les métiers de la communication, sont perçus comme plus ouvert que, par exemple, l'industrie et le secteur financier. Tout dépend surtout de la culture d'entreprise, comme le font remarquer Les Échos. En 2015, BNP Paribas était en effet considéré comme le deuxième groupe le plus «gay friendly» du monde.

Dans le rapport sur l'homophobie 2015, l'association SOS Homophobie démontrait qu'en 2014, l'homophobie pouvait encore se manifester de manière très violente sur le lieu de travail. «Lorsque des collègues apprennent l'homosexualité d'un collaborateur, il arrive que leur comportement change : harcèlement, blagues homophobes, mise au placard, insultes, coups bas», peut-on lire dans le rapport.

«Les actes homophobes sur le lieu de travail sont constants depuis des années», expliquait en 2014 Yohann Roszéwitch, président de SOS Homophobie, «même si, avec le débat autour du mariage pour tous, l'homophobie qui était latente s'est décomplexée. Dans la rue, on peut changer de magasin ou d'endroit, mais on est obligé de retourner au travail tous les jours, de faire face à ses collègues.»

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