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Bromont: Un caucus de la CAQ dans l'ombre de PKP

Un caucus de la CAQ dans l'ombre de PKP

BROMONT – François Legault avait beau vouloir parler d’économie, les déboires du chef péquiste Pierre Karl Péladeau ont flotté sur les deux journées du caucus présessionnel de la CAQ au pied des pentes de ski à Bromont.

«Moi, je veux parler d’économie et si vous avez des questions, c’est à monsieur Péladeau qu’il faut poser les questions», a lancé le chef de la CAQ dès le premier point de presse, lundi matin.

Les journalistes voulaient connaître sa réaction aux révélations de Radio-Canada qui affirme que Québecor a eu des filiales dans divers paradis fiscaux sous la présidence de Pierre Karl Péladeau.

«Malheureusement, on est très loin des préoccupations des Québécois, a dit François Legault. Les Québécois sont inquiets pour leurs emplois, sont inquiets pour leur pouvoir d'achat, quand ils regardent leur RÉER fondre depuis un mois.»

Il faut dire qu’Air Transat, l’entreprise cofondée par François Legault, a créé une filiale à la Barbade en 1996.

Mais celle-ci ne servait pas à faire de l’évitement fiscal, s’est défendu le chef caquiste. «C'était une façon, qui était permise, de transférer des dépenses, pour que ces dépenses-là, qui n'étaient pas déductibles en France, parce qu'il n'y avait pas de revenus, qu'on puisse le faire en déduisant des revenus, mais en payant tous les impôts au Québec, comme si l'entreprise était au Québec», a-t-il dit.

François Legault a aussi dû répondre à l’offre de médiation du chef péquiste à la suite de la mise en demeure envoyée afin que la CAQ retire ses propos sur l’institut de recherche sur la souveraineté. Le député Benoit Charrette avait remis en doute, il y a deux semaines, la légalité du futur institut s’il est financé en partie par Pierre Karl Péladeau.

La CAQ a finalement rejeté la demande de médiation, ouvrant la porte à une possible poursuite judiciaire du chef péquiste.

«Nous maintenons que nos clients n’ont tenu aucun propos diffamatoire, et nous tenons également à vous rappeler que la question a été abordée par plusieurs autres intervenants politiques», peut-on lire dans la lettre de l’avocat de la CAQ, remise aux journalistes.

Visé par la mise en demeure, le député Benoit Charette estime que la réaction de Pierre Karl Péladeau démontre son inexpérience en politique.

Il affirme que les députés ont le droit de poser ce genre de questions. «Je ne peux pas me mettre dans la peau de monsieur Péladeau, mais lui-même a dit qu'il avait beaucoup de croûtes à manger, a dit Benoit Charette. Je pense que ça fait partie de son apprentissage et qu'il va réaliser à terme qu'en politique, on a la possibilité, le devoir de poser des questions.»

Puis, en soirée, coup de théâtre, Pierre Karl Péladeau et Julie Snyder annoncent leur séparation, après seulement six mois de mariage. La rupture du célèbre couple complique davantage les tentatives du parti de faire connaître ses propositions économiques.

Selon le quotidien La Presse, la vie politique du chef péquiste aurait eu raison de son mariage avec la «démone» du petit écran.

Interpellé sur la question, François Legault a brièvement commenté la séparation de son adversaire politique.

«C’est toujours difficile, la politique et la vie familiale. Je trouve ça très triste, surtout quand on a des enfants, a dit François Legault. Pis, bien honnêtement, j’aurais le goût de vous dire : c’est pas de nos affaires ce que vit le couple Péladeau-Snyder.»

À un niveau plus politique, les mouvements de personnel autour du chef péquiste, de même que ses échanges parfois tendus avec la presse parlementaire, ont alimenté les rumeurs voulant que des députés péquistes puissent passer à la CAQ.

François Legault a lancé le bal la semaine dernière en affirmant que des élus péquistes songent à rejoindre sa formation. «Il y a eu des contacts» entre son entourage et des députés péquistes, a réitéré François Legault mardi lors du point de presse de clôture du caucus.

Le chef caquiste a toutefois refusé de préciser où en sont les présumées tractations. «Je n’ai pas rien à ajouter», dit-il.

Ses députés, eux, affirment que la tension est palpable dans les rangs péquistes. «C'est ce qu'on sent, que des députés du Parti québécois sont insatisfaits de monsieur Péladeau, a dit Marc Picard. Il y a des députés qui m'ont fait certaines confidences, mais je ne peux pas vous les dire.»

La députée Nathalie Roy dit également ressentir de l'insatisfaction au sein de l’opposition officielle. «Je ne partirai pas de rumeurs, je ne partirai pas d'histoires, mais on sent la grogne et des gens nous parlent et ils sont très insatisfaits», a-t-elle dit.

Le leader parlementaire caquiste, François Bonnardel, lui, estime que Pierre Karl Péladeau éprouve des difficultés qui suscitent des questions dans son caucus. «La situation, au Parti québécois, est difficile en ce début d'année, dans les conditions où monsieur Péladeau a l'épiderme sensible depuis le début de l'année 2016.»

Du côté du PQ, on estime que le chef caquiste «invente» cette histoire de transfuges. «François Legault prend ses rêves pour des réalités, écrit dans un courriel la porte-parole de l’aile parlementaire, Antonine Yaccarini. Il manque de caquistes, donc il en invente. Ce à quoi fait référence M. Legault n’existe tout simplement pas.»

Avec une année 2016 qui débute bien mal pour Pierre Karl Péladeau, certaines mauvaises langues caquistes murmurent qu’elles craignent qu’il quitte avant l’élection de 2018.

Avec La Presse Canadienne

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