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La vraie raison pour laquelle les introvertis détestent parler de la pluie et du beau temps

Introvertis: pourquoi détestent-ils parler de la pluie et du beau temps
Shy woman and man sitting on sofa couch next each other. First date. Attractive girl and handsome guy meeting dating and trying to talk.
Voyagerix via Getty Images
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L’autre jour encore, vous vous êtes débrouillé(e) pour ne pas regarder votre collègue bavard dans les yeux quand vous l’avez croisé par hasard au supermarché. Et vous n’êtes pas allé(e) à la fête de fin d’année du bureau pour ne pas avoir à faire la conversation avec vos collègues toute la soirée. Ce n’est pas la première fois que vous transgressez les règles de la vie en société, et ce n’est probablement pas la dernière.

Pourquoi les introvertis n’aiment-ils pas parler de la pluie et du beau temps? Certains pensent que si nous étions plus doués pour cela, ça nous semblerait moins pénible. Comme la salsa ou la cuisine, c’est un art qui s’acquiert et se peaufine, et plus nous en maîtrisons les subtilités mieux nous nous sentons. Mais ceci n’explique pas pourquoi les introvertis préfèrent se jeter derrière le saladier de brocolis plutôt que d’adresser la parole à leurs collègues.

En réalité, la plupart des introvertis trouvent cela épuisant parce qu’ils trouvent ces discussions artificielles et sans intérêt. Quand vous parlez de tout et de rien par peur du silence, vous n’apprenez rien de neuf et vous ne savez rien de plus sur votre interlocuteur. Pour la psychologue Laurie Helgoe, auteur d’Introvert Power: Why Your Inner Life Is Your Hidden Strength, parler de la pluie et du beau temps empêche même les interactions authentiques. “La raison pour laquelle les introvertis n’aiment pas ce genre de conversation n’a rien avoir avec une quelconque misanthropie”, écrit-elle. “Ils ne supportent tout simplement pas les barrières que ces échanges créent entre les gens.”

En plus d’être sans intérêt, ce genre de discussion pompe les réserves limitées d’énergie que les introvertis sont capables de consacrer aux autres. Imaginez une batterie invisible qu’ils promènent avec eux. Le matin, quand ils partent de chez eux pour se rendre au lycée ou au travail, elle est quasiment pleine (s’ils ont eu assez de temps pour récupérer). Au cours de la journée, elle se recharge ou s’épuise en fonction des circonstances. Quand ils parlent à un-e ami-e d’un sujet qui les intéresse, hop, la pile est à 100%. Quand ils sont obligés de discuter avec une connaissance survoltée pendant longtemps, elle se vide.

L’auteur Diane Cameron écrit avec justesse que “les introvertis sont en quête de sens. Les bavardages anodins leur mettent le cerveau à vif” ou épuisent leur précieuse énergie.

La mauvaise nouvelle, c’est que ce genre de discussions est un mal nécessaire. Elles nous donnent l’air sympathique et accessible et peuvent mener à des échanges plus profonds. Sans elles, impossible de se faire de nouveaux amis, d’aller à un premier rendez-vous, de parvenir à un accord commercial, ou de convaincre ses collègues que l’on tolère leur présence au quotidien. La société fonctionne grâce à elles.

Pour les rendre plus utiles et moins fatigantes, la solution est d’orienter les échanges vers des sujets qui nous intéressent vraiment (dès que possible), afin de recharger nos batteries au lieu de les vider. Et qu’est-ce qui nous passionne? Les choses originales.

Laurie Helgoe écrit dans son livre:

“Ce qui stimule et passionne les introvertis, ce sont les idées. Le simple fait de parler des autres, de ce qu’ils font et de leurs connaissances, n’a aucun intérêt pour eux. Ils cherchent un sens à tout ce bla-bla, et ça demande parfois beaucoup d’efforts! Si bien qu’ils finissent rapidement par chercher le moyen de couper court à la conversation.”

Voici quelques conseils pour survivre à cet exercice et le rendre constructif:

1. Si la discussion vous rend nerveux-se, souvenez-vous que ce que vous ressentez vient de vous, et pas de la situation. Demandez-vous ce qui, au fond, peut arriver de pire. Si la conversation s’éteint et qu’on ne vous trouve pas sympathique, après tout, il n’y a pas mort d’homme. Souvenez-vous aussi que ce type d’échanges n’est pas systématiquement désagréable.

2. Pour éviter de parler de vous, posez des questions! Les introvertis sont souvent des gens réservés qui mettent du temps à se dévoiler. Pour cela, il faut qu’ils aient confiance en leur interlocuteur, ou qu’une vraie relation s’installe. Ne vous mettez pas la pression, et faites parler les autres en vous intéressant à leur vie.

3. Ne vous contentez pas du service minimum. Bien entendu, si vous bombardez l’autre de questions, la conversation ressemblera à un interrogatoire, et vous n’y échapperez pas non plus. Pour ne pas couper court à la discussion, évitez les réponses monosyllabiques ou fermées. Ajoutez quelques détails intrigants pour aider l’autre à rebondir sur ce que vous venez de dire. Par exemple, si on vous demande comment vous allez, ne dites pas: “Ca va” mais “Pas mal, merci. J’ai fait un jogging sur mon parcours préféré ce matin, et ça m’a fait un bien fou!” ou “Ca peut aller, mais comme les vacances de Noël arrivent, je suis un peu stressé-e par toutes les courses et la cuisine que je dois faire.”

4. Enrichissez la conversation avec des questions ouvertes. Cela vous permettra de mieux connaître votre interlocuteur, et peut-être même de découvrir quelque chose d’intéressant sur cette personne. Les questions ouvertes encouragent l’autre à donner des réponses détaillées. Essayez par exemple:

“Tu travailles sur quelque chose d’intéressant en ce moment?”

“C’était quoi, le moment fort de ta semaine?”

“Tu rêvais de faire quoi quand tu étais enfant? Ca s’est réalisé en partie?”

“Qu’est-ce que tu penses de [sujet d’actualité]?”

5. Soyez indulgent-e envers vous-même. Les introvertis aiment souvent aller au fond des choses. Mais ce don peut être à double tranchant quand ils s’en servent pour revenir continuellement sur leurs propres erreurs. Si une discussion ne s’est pas déroulée comme on l’avait prévu, ou qu’elle s’est terminée de manière un peu gênante, il ne sert à rien de se traiter de tous les noms. L’erreur est humaine. Prenez quelques instants pour réfléchir à ce qui s’est passé et tentez d’en tirer une leçon pour la prochaine fois. Comme l’écrit le conférencier Denis Waitley, “l’échec doit nous servir d’enseignement, pas de rubrique nécrologique”. On ne réussit pas forcément du premier coup à accomplir quelque chose d’intéressant.

Cet article, publié à l’origine sur QuietRev.com et repris par le Huffington Post américain, a été traduit par Bamiyan Shiff pour Fast for Word.

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