Sans contrat de travail depuis 2012, les 8000 cols blancs de la Ville de Montréal élèveront d'un cran leurs moyens de pression, lundi, en amorçant une grève tournante de 37 jours, qui culminera en une journée de grève générale le 1er mars. Les services essentiels seront toutefois maintenus durant cette période.
Tour à tour, les différents services, bureaux et arrondissements de la Ville (deux à la fois) seront touchés. Lundi, à compter de 0 h 01, la grève tournante affectera le Bureau du vérificateur général, le Secrétariat de liaison de l'agglomération de Montréal, l'Ombudsman, le service de la direction générale et le service des communications, de même que les arrondissements Ahuntsic-Cartierville et Saint-Laurent.
Les cols blancs refuseront en outre de faire des heures supplémentaires durant toute la période de débrayage.
Quant au 1er mars - date limite du paiement des taxes municipales -, l'ensemble des employés des services et des arrondissements exerceront une grève générale d'une durée de 24 heures.
Entre-temps, seuls les services essentiels, comme le service de police, celui des incendies, du 311 et celui des des technologies, seront maintenus, en vertu d'une décision rendue vendredi par le Tribunal administratif du travail.
Revendications
Le Syndicat des cols blancs de l'île de Montréal est affilié au Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal (SCFP). En plus de lutter pour améliorer leurs conditions salariales et leurs régimes de retraite, ses membres protestent contre le recours à la sous-traitance et à la privatisation - une « offensive indéfendable contre l'expertise interne », dénonçaient-ils par voie de communiqué, le 6 janvier dernier.
« Le rapport final et les travaux de la commission Charbonneau l'ont démontré maintes fois, la lutte contre la collusion est impossible sans une fonction publique forte et en santé. »
— Alain Fugère, président du Syndicat des cols blancs de l'île de Montréal
Une demi-journée de grève avait été observée le 9 décembre dernier pour les mêmes raisons.
Appelée à commenter le début des grèves tournantes, l'administration Coderre a préféré rester discrète. « Les négociations se poursuivent et il faut se rappeler qu'il s'agit d'une grève légale », s'est contenté de dire Andrée-Anne Toussaint, attachée de presse pour le comité exécutif, dimanche matin.
Denis Coderre pour les nuls
