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«100 rires à l'heure»: une soirée qui valait le détour (VIDÉO)

«100 rires à l'heure»: une soirée qui valait le détour

Juste pour rire a déjà réussi à implanter sa tradition de soirée d’humour rattachée au Salon international de l’auto de Montréal. Bien qu’il en était seulement à sa deuxième édition, l’événement - intitulé Juste une affaire de gars l’an dernier, rebaptisé 100 rires à l’heure cette année – affichait complet, samedi, dans un Théâtre St-Denis d’un peu plus de 2000 places.

À l’animation, le toujours charismatique Rachid Badouri a fait un extraordinaire boulot, et Laurent Paquin, José Gaudet, Simon Gouache ont été les invités les plus performants. Aussi, un fort sympathique segment-surprise réunissant Charly Pop, Martin Cloutier, Tammy Verge, Éric Nolin, François Pérusse, et même Martine St-Clair et Thérèse Parisien, a conclu le voyage sur une note très amusante, en simulant un faux parcours dans le trafic accompagné par toutes ces voix de la radio.

«100 rires à l'heure»

Le concept de gala articulé autour du thème de l’automobile étant assez élastique, plusieurs thèmes ont été abordés en filigrane dans les différentes portions de stand-up, dans un décor composé d’une voiture, de pancartes de signalisation, de cônes oranges et de projections diverses : l’éducation des enfants, Fifty Shades of Grey, les chihuahuas et même… le pet sauce. Merci, Rachid Badouri, pour le clin d’œil récurrent à cette cruelle réalité de la vie.

Seul reproche qu’on peut adresser à ce marathon de 100 rires à l’heure : certaines prestations auraient gagné à être resserrées ou raccourcies. En revanche, la salle en a eu pour son argent et tous se sont bidonnés franchement et, au final, la présentation ne s’est pas éternisée. L’enchaînement, dont la mise en scène était signée Marie-Christine Lachance, était meilleur qu’en 2015 et valait le détour. Culs-de-sac et sens uniques compris!

La fille de Rachid

On connaît l’amour de Rachid Badouri pour les variétés, et on devinait d’avance que le numéro d’ouverture de 100 rires à l’heure ne serait pas ennuyant. C’est, en effet, une superbe chorégraphie mêlant garçons et filles, autour d’une voiture, s’époumonant en mouvements hip-hop sur une sourde musique techno ponctuée de coups de klaxons, qui a démarré le spectacle. Rachid Badouri est ensuite surgi sur le véhicule, coiffé d’une casquette rouge, avec l’attitude d’un jeune rebelle sorti tout droit d’un film Fast and Furious. «Faites du bruit… plus fort que ça… Let’s Go!», a hurlé l’hôte en guise de mot de bienvenue.

Dans son monologue, Rachid a parlé de sa tête de Turc préférée, son papa, qui, pas de hasard ici, a jadis été garagiste et mécanicien et a transmis sa passion des rutilants bolides à son humoriste de fils. L’animateur nous a aussi entretenus des différences ethniques en matière de voitures, de l’époque où le Salon de l’auto avait lieu au Stade olympique et de l’attitude macho des gars lorsqu’ils sont à bord de leur monture.

Le public a même eu droit à un beau cadeau, lorsque Rachid est venu faire un court crochet sur scène, sa fille de deux ans dans les bras. Lui pourtant si discret sur sa vie privée a ainsi fait preuve d’une belle générosité. Il a raconté que la fillette aime beaucoup laver les sièges de l’auto de son papa… avec du yogourt.

Confrontation Badouri - Gaudet

Adib Alkhalidey a récupéré du matériel de son premier one man show, Je t’aime, pour aborder le problème du civisme au volant. Toujours excellent, le garçon à la chevelure hirsute a livré avec aplomb et a ravi l’assistance, dans son style exagéré sans égal.

Yannick De Martino a déclenché ça et là des rires sentis avec ses gags à l’emporte-pièce, détachés, débités d’un air stoïque, allant dans plusieurs sens, du noir qui fait paraître mince à la réaction des chevaux lorsque l’automobile a été inventée.

On s’est demandé combien de cafés l’attachante Mélanie Ghanimé avait avalés avant de monter sur scène. La jeune femme aurait eu intérêt à ralentir son débit d’élocution, mais tenait quand même un bon filon en imitant ses réactions selon les différents styles de musique qui résonnent dans sa carrosserie. «Je ne suis jamais moi-même dans mon auto», a-t-elle fait valoir. GPS et sièges chauffants ont aussi trouvé leur place dans sa tirade.

Billy Tellier et Pierre Hébert ont personnifié deux hommes ivres multipliant les taloches verbales. Pas hilarant, mais comique. Laurent Paquin, en grande forme, a été impressionnant, comme à son habitude ; il avait tout juste le micro dans les mains qu’il lançait déjà une boutade comparant les pneus d’hiver et les condoms. Il a ensuite évoqué des malentendus survenus avec ses jeunes enfants, et relaté une punition infligée à sa fille en voiture. Simon Gouache a exploité à fond le fil conducteur en abordant notamment sa mollesse au volant, contraire à l’attitude de certains enragés. Le baveux Vincent C a fait monter une spectatrice sur scène pour effectuer un tour de magie, dans lequel il a fait apparaître une BMW un peu amochée.

Enfin, José Gaudet et Rachid Badouri se sont disputé le titre de plus grand amateur de voitures dans une décapante et très drôle joute parsemée de douces vacheries. Les origines arabes de Badouri et le teint de Gaudet y sont passés, non sans un coup de gueule aux cyclistes et aux propriétaires de Kia…

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