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Partenariat transpacifique : perte de 58 000 emplois au Canada à prévoir, selon une nouvelle étude

Perte de 58 000 emplois au Canada à prévoir avec le PTP, selon une étude

Le Partenariat transpacifique, qui doit créer la zone de libre-échange la plus importante du monde, entrainera 58 000 pertes d’emplois au Canada et va accroitre l’inégalité des revenus, selon une nouvelle étude américaine.

Le plus surprenant, c’est que le PTP toucherait davantage les deux plus importantes économies du traité – soit les États-Unis et le Japon – et que l’accord amènera moins d’emplois, de façon générale, dans les pays participants.

L’économie canadienne serait 0,28% plus importante que prévu dix ans après la mise en vigueur du PTP, a dévoilé l’étude de l’Université Tufts, à Boston.

C’est l’équivalent de cinq milliards de dollars supplémentaires dans une économie de quelque 1,8 trilliards de dollars en date d’aujourd’hui. Un montant à peine plus élevé que les 4,3 milliards promis aux producteurs laitiers par le gouvernement Harper pour compenser pour les pertes de revenus.

En comparaison, l’économie américaine subirait une baisse de 0,54% - ou des pertes de 100 milliards de dollars – si le partenariat était signé. Les États-Unis perdraient 448 000 emplois en raison du PTP.

La création de la plus grande zone de libre-échange engloberait 40% de l’économie mondiale et forcerait les compagnies à devenir plus compétitives et efficaces, les obligeant à effectuer des compressions, disent les auteurs de l’étude.

Ils expliquent aussi que les pays participants mettraient plus d’efforts à produire des biens pour l’exportation que la consommation locale.

Il est estimé que les 12 pays impliqués dans le PTP perdraient un total de 771 000 emplois dans les 10 ans après la mise en vigueur du partenariat.

Cette nouvelle étude arrive comme un cheveu sur la soupe, étant donné qu’elle contredit des recherches précédentes qui suggéraient que le PTP amènerait plus d’emplois et de la croissance.

La Banque mondiale estimait l’an dernier que le PIB des pays signataires du PTP augmenterait en moyenne de 1,1% grâce à l’accord. Ce chiffre était de 0,6% pour les pays de l’ALENA (Etats-Unis, Canada et Mexique).

L’Institut Fraser, un think tank de droite, a quant à lui évalué que le PTP stimulerait le PIB du Canada de 9,9 milliards de dollars – soit le double de l’estimation de l’Université Tufts – et augmenterait les exportations de 15,7 milliards de dollars. Ils ne faisaient pas mention des pertes d’emplois, toutefois.

Les chercheurs de Tufts disent que les autres chercheurs ne présentent pas les données complètes, puisqu’ils ne tiennent pas compte des changements dans la main-d’œuvre locale. Ils assumeraient donc qu’il n’y aura pas de variations dans la distribution du revenu, disent-ils.

Les 12 pays ont conclu une entente de principe pour le Partenariat transpacifique l’automne dernier. Ils doivent apposer leur signature au mois de février, puis disposent de deux ans pour ratifier l’accord.

Le gouvernement libéral soutient le libre-échange, mais a déjà indiqué qu’il ne se sentait pas lié par les plans de compensation négociés par les conservateurs.

La ministre du Commerce international, Chrystia Freeland, n’a pas confirmé qu’elle serait présente à la cérémonie de signature, qui a lieu dans quelques jours.

Cet article initialement publié sur le Huffington Post Canada a été traduit de l’anglais.

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