Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le français négligé par Citoyenneté et Immigration Canada

Le français négligé par Citoyenneté et Immigration Canada
Radio-Canada

Radio-Canada a constaté qu'une partie importante d'un formulaire en ligne de Citoyenneté et Immigration Canada n'est pas disponible en français. Une infobulle dans le formulaire de demande de résidence permanente du programme Entrée Express n'a pas été traduite.

Un texte de Édith Drouin

Il s'agit d'un détail anodin pour certains, mais pour d'autres, c'est un réel problème qui peut engendrer des coûts financiers supplémentaires pour les demandeurs francophones.

Mathieu Cornec était à la toute fin de sa demande de résidence permanente lorsqu'il s'est buté, dans la section «relevé d'emploi» à une infobulle qui n'avait pas été traduite en français.

On y retrouve les lettres TBD, c'est-à-dire, To Be Determined (à être déterminé).

Le français d'origine, arrivé au Canada il y a trois ans, n'est pas familier avec le terme «relevé d'emploi».

M. Cornec contacte donc un agent de Citoyenneté et Immigration Canada pour tenter de résoudre son problème. L'agent lui indique qu'il ne peut lui venir en aide à cette étape du processus.

Par hasard, l'architecte consulte la version anglaise du formulaire, où l'aide est, cette fois, disponible.

Il découvre alors qu'il doit fournir des documents très précis, auxquels il n'aurait pas pensé, comme ses talons de paye.

Deux poids, deux mesures

Ce cas concret prouve, selon la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA), Sylviane Lanthier, que le programme Entrée Express ne traite pas les deux langues officielles également.

Elle ajoute que ces difficultés supplémentaires n'ont pas lieu d'être et qu'elles devraient être corrigées.

La présidente de la FCFA déplore que le programme n'ait pas de «lentille francophone». Elle explique, par exemple, que les demandeurs ne peuvent s'identifier comme anglophones ou francophones dans les formulaires et donc signifier qu'ils souhaitent être servis et vivre en français.

Elle ajoute que cette lacune nuit aux quotas d'immigration francophone, puisqu'il est impossible de distinguer les demandeurs qui s'identifient à la langue de Molière, sauf par leurs tests de compétences linguistiques.

La FCFA cherche à rencontrer le nouveau ministre de l'Immigration, John McCallum, pour se pencher sur ces problèmes. En attendant, les demandeurs qui rencontrent ce genre d'obstacles peuvent déposer une plainte au Commissariat aux langues officielles.

Citoyenneté Immigration Canada n'a pas répondu à notre demande d'entrevue.