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Suicide Action Montréal crie famine
Radio-Canada/Anne-Marie Provost

Alors que débutera la semaine de prévention du suicide à la fin du mois de janvier, Suicide Action Montréal est à bout de souffle. L'organisme dénonce un manque de financement et montre du doigt le « dédale administratif » qui accompagne la réorganisation du secteur de la santé après l'adoption du projet de loi 10. Ses membres s'activent pour récolter d'urgence 200 000 $ d'ici le 31 mars prochain, a appris Radio-Canada.

Un texte d'Anne-Marie Provost

Sans se dire trop alarmiste, la directrice générale du centre de prévention qualifie la situation de préoccupante. Fabienne Audette souligne que l'organisme, qui a répondu à plus de 27 000 appels de détresse l'année dernière, multiplie les initiatives pour avoir du financement.

« Nous sommes très essoufflés actuellement. Ce serait épouvantable d'avoir à couper dans les postes de formateurs et d'intervenants. »

— Fabienne Audette, directrice générale de Suicide Action Montréal

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Une campagne d'urgence de récolte de dons sera lancée sur Internet la semaine prochaine pour les aider à ramasser un total de 200 000 $ avant la fin de l'année financière, le 31 mars prochain. Suicide Action Montréal a également envoyé une demande pour obtenir un montant d'urgence de 55 000 $ du Programme de soutien aux organismes communautaires, financé par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Le centre, qui compte une trentaine d'employés, veut notamment éviter de mettre à pied ses quatre formateurs, dont les heures ont déjà été réduites.

Suicide Action Montréal vient malgré tout de couper dans les heures de son homme à tout faire en raison de ses problèmes financiers. « Nous avons déjà coupé plusieurs choses qui font moins mal. Là, ça fait un peu plus mal et on espère que cela n'ira pas plus loin », affirme Fabienne Audette.

« Un dédale administratif »

Suicide Action Montréal obtient, entre autres, son financement du MSSS et grâce à des subventions de Centraide. Mais les montants qu'il amasse en donnant des formations à l'externe ont été amputés en avril dernier, conséquence de la réorganisation qui a suivi l'adoption du projet de loi 10.

Fabienne Audette souligne que leur financement s'est perdu dans les méandres de la disparition de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal (ASSS) et de la création des cinq Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) montréalais qui ont pris sa place.

« À la suite de la disparition de l'ASSS, cela a pris du temps pour que les cinq décident de qui gère ce volet. Nous sommes dans un dédale administratif, mais des gens sont là et ont besoin d'être formés. »

— Fabienne Audette, directrice générale de Suicide Action Montréal

Des rencontres se tiennent depuis novembre avec le CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, qui gérera finalement le programme. Fabienne Audette se montre sûre que l'organisme pourra de nouveau avoir son financement. Elle estime toutefois que cela pourrait prendre de huit à neuf mois avant de signer quoi que ce soit.

Elle souligne cependant que les problèmes financiers vont au-delà de cette situation temporaire, notamment à cause d'une absence d'indexation de leur budget depuis plusieurs années.

Incertitude aussi à Lanaudière

Du côté du Centre de prévention du suicide de Lanaudière, on ne fait pas face à de problèmes financiers, mais on est dans l'inconnu pour le renouvellement du financement de différentes formations en avril prochain.

« Nous sommes un peu moins certain pour l'avenir à cause de la nouvelle gouvernance », affirme Joyce Lawless, directrice générale du centre de prévention. L'organisme fait maintenant affaire uniquement avec la Santé publique de Lanaudière.

« Nous n'avons toujours pas eu d'assurances verbales que le financement sera renouvelé », souligne-t-elle. Le montant représente un peu plus de 70 000 $ par année.

Le centre de prévention a actuellement trois intervenants temps plein à son emploi qui travaillent à temps partiel sur ces formations, qui viennent notamment en aide aux agriculteurs de la région.

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