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Les Québécois se méfient des assistés sociaux

Les Québécois se méfient des assistés sociaux

Les Québécois demeurent très méfiants, voire intolérants, à l'égard des prestataires d'aide sociale, révèle un sondage commandé par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec (CDPDJ).

Près de 50 % des 1501 répondants au sondage disent entretenir une opinion négative envers eux, et une proportion similaire considère qu'un propriétaire se méfie de locataires recevant des prestations.

« La condition sociale est le motif le plus susceptible d'entraîner une forme ou une autre de discrimination », indique la CDPDJ. « C'est du moins le motif le plus associé à une forme d'intolérance ou de méfiance sociale. »

« La figure de "l'assisté social" fait clairement ici l'objet d'une forme de stigmatisation. »

— Extrait du rapport

Près de la moitié des répondants admettent en outre accepter que tous les citoyens n'aient pas les mêmes chances dans la vie, ce qui « dénote une conception à la fois fataliste et stéréotypée de la société ».

Les auteurs du rapport indiquent qu'il existe une corrélation entre l'acceptation d'une forme d'inégalité des chances entre les individus et la propension à se méfier des personnes concernées.

Autrement dit, les gens qui ont une mauvaise condition sociale souffrent d'une « double exclusion » : l'une, fondée sur son caractère inévitable ou insurmontable, l'autre, sur la méfiance que cette condition justifierait.

Plus les répondants sont scolarisés, plus ils ont tendance à remettre en question l'idée que les inégalités sont une forme de fatalité, comme cela se vérifie aussi à l'égard d'autres motifs potentiels de discrimination.

Ainsi, 64 % des répondants les plus scolarisés contestent l'idée que l'inégalité des chances « ne constitue pas un gros problème », tandis que 73 % des citoyens les moins scolarisés l'acceptent. « Une asymétrie presque parfaite », notent les auteurs.

Dans le même esprit, plus les répondants ont des rapports courants avec des prestataires de l'aide sociale, plus leur attitude à leur égard est positive et moins ils sont portés à considérer comme normale la méfiance des propriétaires à leur endroit.

En vertu de l'article 10 de la Charte, il est interdit de discriminer ou de harceler quiconque en raison de sa condition sociale, que cela concerne son revenu, son métier ou de son niveau de scolarité.

Le sondage a été commandé par la CDPDJ à l'occasion du 40e anniversaire de la Charte des droits et libertés de la personne. Il a été effectué entre avril et juin 2015 par Pierre Noreau du Centre de recherche en droit public de l'Université de Montréal, avec des chercheurs de quatre autres universités québécoises, auprès de 1501 répondants.

Selon le même sondage, 76 % des Québécois ont une opinion positive à l'égard des personnes qui sont d'une autre origine ethnique que la leur. Néanmoins, de 15 % à 25 % d'entre eux ont une réticence envers ces gens.

Cela se traduit par des prises de position conséquentes concernant leur intégration dans le marché du travail, la confiance qu'ils leur manifestent ou leur appui à des interventions policières fondées sur le profilage ethnique.

Là encore, les personnes les plus scolarisées et celles qui fréquentent le plus ces personnes d'origines différentes sont plus susceptibles de faire preuve d'ouverture à leur endroit. Il en va de même des jeunes de 18-24 ans, dont 94 % ont une attitude positive à leur endroit, contre 66 % des répondants de 65 ans et plus.

Les Québécois sont en outre 88 % à avoir une opinion favorable des personnes de couleur, une proportion qui passe à 84 % pur les homosexuels, 77 % pour les Autochtones, et 68 % des personnes d'une autre religion.

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