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Le «Spa de la rue», ou apporter du mieux-être aux sans-abri (VIDÉO)

Un spa pour les sans-abri (VIDÉO)

Qui a dit que les spas sont réservés à certaines classes sociales? Pour le «massothérapeute social», Gérard Piquemal, les services de bien-être doivent être donnés à tous, surtout à ceux dans le besoin. Bienvenue au Spa de la rue.

Lundi matin de janvier, le vent est fort et glacial. Il s’entend même de l’intérieur des murs du Pavillon Patricia Mackenzie, sur la rue Maisonneuve, une maison qui héberge les femmes itinérantes et les accompagne tout au long de leur réintégration sociale. Quelques femmes font le pied de grue dans la salle à manger, où les bénévoles du Spa de la rue installent les tables et chaises à massage.

«Je suis toujours une des premières à venir inscrire mon nom, j’aime tellement ça me faire masser, ça met du soleil dans ma journée», confie Keays, hébergée depuis trois mois au pavillon. Keays compte ainsi parmi les quelque 3500 personnes qui ont reçu des massages gratuits du Spa de la rue en 2015.

«Vous voyez, ce qui nous rend heureux, ce sont ces sourires», lance le fondateur du Spa de la rue Gérard Piquemal. L’organisme fondé en 2012 est composé d’équipes bénévoles de massothérapeutes et d’experts en soins des pieds. Sous peu, un nouveau service de coiffure et de maquillage verra le jour.

Guérir par le toucher

Pour les gens de la rue, «le toucher est souvent synonyme de violence, explique M. Piquemal, on essaye à travers notre travail de leur apporter un peu de mieux-être, à défaut de leur apporter du bien-être».

Les bienfaits du toucher aident les itinérants à retrouver une confiance en eux, assure Annie, qui a elle-même été dans la rue avant d’entamer il y a quelque mois un processus de réinsertion sociale. Une étude réalisée par le Centre canadien de recherche sur le toucher a d’ailleurs été publiée en 2013 sur l'impact positif des massages sur les clients du Spa de la rue.

Des préjugés sur la propreté

Gérard Piquemal en a assez des préjugés selon lesquels les itinérants sont malpropres. Avant de se faire masser, ils font tous très attention d’être propres et de sentir bon, assure-t-il. Toutefois, il reconnaît que les bénévoles de la section «soins des pieds» voient des horreurs…

«J’ai vu des ongles, de véritables griffes, qui passaient en-dessous de l’orteil et rentraient dans la chair…» -Gérard Piquemal, fondateur du Spa de la rue

Le Spa de la rue n’offre pas que des services aux sans-abri, mais se déplace aussi dans les CHSLD. «Les personnes âgées sont tellement oubliées, mises de côté. L’autre jour, une dame nous a vus arriver et a dit; vous êtes nos anges… C’est très gratifiant!» raconte-t-il.

Si le recrutement des bénévoles est de plus en plus facile, le financement ne l’est pas autant, se désole le fondateur. Malgré plusieurs demandes de subventions, l’organisme ne «remplit jamais les critères» nécessaires.

Pour en savoir plus sur le Spa de la rue, visitez le site web de l’organisme.

ATTENTION! Vidéo aux images très crues, montrant une session de traitement des pieds effectuée par l'équipe du Spa de la rue:

Les portraits d'itinérants de Lee Jeffries

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