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Salons de beauté insalubres: les infractions s'accumulent à l'insu du public

Salons de beauté insalubres: les infractions s'accumulent à l'insu du public
the beauty, Pretoria East. South Africa
BEELD / ALET PRETORIUS via Getty Images
the beauty, Pretoria East. South Africa

Une enquête du CBC I-Team révèle que de nombreux salons de beauté ne respectent pas les règlements en matière de santé et de sécurité, et que plusieurs d'entre eux n'en sont pas à leur première infraction.

Des rapports d'inspection obtenus auprès du ministère de la Santé du Manitoba révèlent de multiples infractions en matière de santé et de sécurité, notamment l'absence d'équipement de stérilisation, des procédures de nettoyage insuffisantes et des instances où des employés ont utilisé des instruments à usage unique sur plusieurs clients.

Ces mêmes documents révèlent que malgré des infractions répétées, les salons visés continuent d'offrir des services.

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Salons récidivistes

C'est notamment le cas des salons d'esthétique Aloha Nails : quatre établissements ouverts sous cette bannière à Winnipeg figurent sur la liste des contrevenants de Santé Manitoba.

En 2012, les pratiques de stérilisation du salon Aloha Nails sur l'avenue Regent ont été jugées non conformes par des inspecteurs de la province. Puis, en août 2013, une analyse en laboratoire a révélé la présence de Pseudomonas, des bactéries qui peuvent causer des infections et des démangeaisons, dans quatre des cinq échantillons d'eau tirés des bains de pédicure.

La province avait alors ordonné que le salon Aloha Nails de l'avenue Regent cesse l'utilisation des bains de pédicure jusqu'à ce qu'il soit démontré que la bactérie avait été éradiquée.

Pourtant, un an plus tard, une inspection provinciale a révélé la présence de Pseudomonas dans cinq bains de la succursale Aloha Nails du chemin Pembina, deux bains de la succursale du chemin St. Mary's et un bain de la succursale de la rue McPhillips.

Réutilisation non conforme d'instruments

Le salon d'esthétique Chic Nails sur la rue Goulet, à Saint-Boniface, est cité à de nombreuses reprises pour des infractions en lien avec des procédures de désinfection insuffisantes et la réutilisation d'instruments à usage unique.

En juin 2010, Chic Nails a été sommé par la province cesser de « couper les cuticules et d'érafler la peau avec des instruments non stérilisés ». Santé Manitoba a aussi exigé que l'entreprise se procure un autoclave, un appareil qui permet de stériliser les instruments avec de la vapeur.

Un rapport rédigé en août 2014 fait état d'améliorations « considérables » au sein de l'établissement, mais, un an plus tard, les inspecteurs ont dû se rendre de nouveau au salon Chic Nails pour donner suite à une plainte selon laquelle les employés auraient réutilisé des instruments qui n'avaient pas été stérilisés. Selon la plainte, l'esthéticienne aurait ri lorsque la cliente lui a demandé d'employer des instruments à usage unique neufs.

Une inspection a permis de confirmer que Chic Nails réutilisait des instruments non réutilisables et le salon a reçu un avertissement.

Nécessité de règles plus strictes

Au Manitoba, si un restaurant ou une piscine ne respecte pas les règles en matière de santé et de sécurité, les résultats de l'inspection sont publiés sur le site web de la province. Ce n'est toutefois pas le cas pour les salons d'esthétique, qui sont seulement inspectés lorsqu'il y a une plainte du public. Si l'inspection révèle une infraction, le public n'est pas averti sauf si l'établissement est mis à l'amende ou sommé de fermer ses portes.

Certaines propriétaires d'entreprise et esthéticiennes réclament une réglementation plus stricte de leur industrie. « Ils s'en tirent avec une tape sur les doigts, déplore l'esthéticienne Jocelyn Diamond. S'ils continuent de répéter les mêmes erreurs, c'est qu'ils n'ont rien appris. » Mme Diamond croit que les salons récidivistes devraient perdre leur permis d'exploitation.

L'inspecteur en chef de la santé publique du Manitoba Mike LeBlanc admet qu'il est frustrant de voir des infractions à répétition dans certains établissements, mais que la province n'a pas l'intention d'entamer des inspections régulières des salons d'esthétique.

M. LeBlanc rappelle qu'il existe plus de 1000 salons d'esthétique dans la province et que Santé Manitba reçoit seulement une ou deux plaintes par mois.

« Comme c'est le cas avec n'importe quelle entreprise, même les restaurants, ce sont des inspections spontanées qui nous offrent une représentation à un moment précis, explique-t-il. Les membres du public doivent être nos yeux et nos oreilles. Nous les encourageons de nous faire part de leurs observations. Lorsque nous recevons une plainte, nous y donnons suite. »

Selon un reportage de Katie Nicholson

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