Des Saoudiens chiites ont manifesté vendredi dans la ville côtière d'Awamiya, fief du dignitaire chiite Nimr al-Nimr, exécuté la semaine dernière, rapporte l'AFP, citant des témoins.
Cette manifestation survient après une semaine de troubles dans cette ville de l'est du royaume, où est concentrée la minorité chiite (10 à 15 % de la population).
Selon les témoins, les manifestants scandaient « mort à la famille Al-Saoud », en brandissant des armes.
L'AFP rapporte qu'il y avait des centaines de manifestants qui arboraient des photos du cheikh exécuté.
Selon un habitant d'Awamiya, l'exécution du cheikh al-Nimr, considéré comme un activiste pacifique par la communauté chiite, pourrait conduire à davantage de troubles dans les rues. « La situation a totalement changé », a déclaré le témoin à l'AFP, précisant que des pneus et des amas d'ordures ont été brûlés.
D'après un témoin interrogé par la même agence de presse, de petits groupes d'« activistes » sont responsables des heurts dans la rue, à laquelle s'oppose la majorité de la communauté, dont le frère du cheikh al-Nimr. Ce dernier avait exprimé son inquiétude dans les médias arabes quant au risque d'une tournure violente de la contestation après l'exécution de son frère.
« Nous n'avons pas besoin d'une seule goutte de sang », a déclaré à l'AFP Jaffar al-Nimr, ajoutant toutefois qu'« à Qatif (est), la plupart des gens sont en colère ».
Le cheikh al-Nimr et 3 autres chiites faisaient partie des 47 personnes condamnées à mort pour « terrorisme » et exécutées samedi.
Lors du prêche du vendredi, le cheikh Abdelkarim al-Habil a indiqué que c'est l'exécution d'Al-Nimr qui est la cause des troubles actuels dans l'est du royaume, reconnaissant qu'il était impossible de prévoir la suite des événements.
Cette exécution, critiquée par Amnistie internationale, a provoqué la colère des chiites qui ont protesté dans de nombreux pays musulmans et attaqué les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran.
À la suite de ces incidents, l'Arabie saoudite et plusieurs monarchies du golfe Persique ont rompu leurs relations diplomatiques avec l'Iran.
