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Le problème d'itinérance chez les vétérans inquiète Ottawa

Le problème d'itinérance chez les vétérans inquiète Ottawa
A homeless man holds a sign asking for money while resting at the entrance to a subway station, Friday, Oct. 9, 2015 in New York. (AP Photo/Mark Lennihan)
ASSOCIATED PRESS
A homeless man holds a sign asking for money while resting at the entrance to a subway station, Friday, Oct. 9, 2015 in New York. (AP Photo/Mark Lennihan)

Le ministre fédéral des Anciens combattants, Kent Hehr, se dit préoccupé par le rapport gouvernemental estimant à 2250 le nombre de vétérans qui dorment sur une base régulière dans des refuges pour sans-abri. Un chiffre modéré aux yeux de ceux qui leur viennent en aide et qui réclament un plus grand engagement d'Ottawa.

Révélée mardi par La Presse Canadienne, l'étude datée de mars 2015 obtenue en vertu de la Loi d'accès à l'information évalue que les vétérans en situation d'itinérance représentent environ 2,7 % de la population totale qui se retrouve dans des logements temporaires.

Ces chiffres proviennent d'une base de données qui recense les allées et venues dans 60 refuges pour sans-abri au pays.

Mais pour Debby Lowther, la cofondatrice de VETS Canada, un organisme qui aide les ex-militaires sans abri, ces chiffres ne sont que la pointe de l'iceberg. Il y en a probablement deux fois plus, avance-t-elle.

La situation préoccupe le ministre Hehr, qui promet la réouverture de neuf centres d'aide régionaux fermés par les conservateurs et l'embauche de 400 employés supplémentaires. Mais il hésite à promettre une approche plus proactive.

Il faut offrir le plus d'aide possible aux militaires qui en font la demande, dit-il. Cependant, on ne peut pas courir après tout le monde, ajoute-t-il. « Je ne suis pas certain que cela serait la meilleure utilisation de notre budget », affirme-t-il.

Ottawa doit changer d'approche, estime un major à la retraite

Une approche que critique le major à la retraite Marc Dauphin.

Souvent, explique-t-il, la transition vers la vie civile est difficile pour les militaires blessés physiquement ou mentalement.

« Ils se disent : ''ça me prend juste quatre mois de plus, et je vais être correct'', résume le militaire retraité. Puis, ils se retrouvent isolés socialement, c'est facile de voir la dégringolade. »

Il ajoute que les services aux anciens combattants ont été réduits depuis 15 ans, alors qu'on envoyait plus de soldats au front.

« Les anciens combattants, c'est un ministère qui est réactif, c'est-à-dire qu'ils n'iront pas chercher les gens, ils attendent que les gens viennent à eux, pour intervenir », déplore-t-il.

« Il va falloir qu'ils deviennent plus proactifs, sinon on va continuer à trouver nos gars et nos filles dans la rue, c'est officiel », craint-il.

Le commandant en chef des militaires canadiens, le général Jonathan Vance, trouve choquant que des vétérans se retrouvent à la rue. Des démarches seront entreprises pour cerner ceux qui ont besoin d'aide avant qu'ils ne se retrouvent dans la rue, assure-t-il.

Des vétérans à la rue plus âgés que les autres itinérants

Les auteurs de l'étude ont déterminé que les anciens combattants qui se retrouvent sans domicile sont souvent plus âgés que les non-vétérans dans la même situation.

L'âge moyen pour un vétéran sans-abri est de 52 ans, alors qu'il est de 37 ans dans la population générale.

Plusieurs anciens combattants font état d'alcoolisme, de dépendance aux drogues ou de problèmes de santé mentale.

Avec des informations de Christian Noël

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