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«Toruk»: le Cirque du Soleil retrouve sa touche magique (VIDÉO/PHOTOS)

Le Cirque du Soleil retrouve le chemin de l’émerveillement et de l’extase grâce à Toruk, dirigé par les Québécois Victor Pilon et Michel Lemieux.

Après quelques années à offrir des spectacles sous chapiteau (Totem, OVO, Amaluna, Kurios) qui n’arrivaient pas à combler totalement les attentes imposées par sa tradition d’excellence, ou des reprises de ses succès en aréna (Saltimbanco, Varekaï, Dralion), le Cirque du Soleil vient de retrouver le chemin de l’émerveillement et de l’extase grâce à Toruk, dirigé par les Québécois Victor Pilon et Michel Lemieux.

Les trois quarts d’heure à (s’im)patienter sous la pluie ont vite été oubliés lorsque le Centre Bell s’est transformé en Pandora, une planète que des millions de cinéphiles ont découverte en visionnant Avatar, du réalisateur James Cameron. Si le film – encore à ce jour le plus populaire de l’histoire au box-office mondial – impliquait un conflit avec les humains, la création du Cirque du Soleil remonte 3000 ans en arrière, alors qu’une catastrophe menace la survie de l’arbre des âmes.

Contrairement aux dernières créations sous chapiteau, où une thématique servait vaguement de trame de fond à des numéros purement acrobatiques, Toruk raconte une vraie histoire et ne mise absolument pas sur les prouesses circassiennes pour nous décrocher la mâchoire. Et c’est tant mieux! Le public montréalais étant l’un des plus éduqués en matière de cirque, il était devenu bien difficile de proposer des numéros nous donnant l’impression de pousser les arts du cirque un peu plus loin.

Toruk: le premier envol

«Toruk – Le premier envol»

Cette fois, on apprécie en toute simplicité les passages d’acrobaties au sol, les périlleux sur trampolines dissimulés, les brèves séquences de mât chinois, de corde et de sangles, qui s’inscrivent toutes dans l’action, plutôt que de la stopper.

L’acteur Sébastien Dodge, alias le Conteur, raconte avec conviction les passages clés du récit impliquant Ralu et Entu, deux adolescents qui tentent de sauver le destin des leurs. Direction : le sommet des Montagnes flottantes, où se terre un prédateur ailé qui aurait le pouvoir de sauver le peuple des Na’ vi, mais qui peut être chevauché seulement par une âme pure.

Tout au long de la production, les spectateurs sont immergés dans un univers éblouissant. Qu’il soit question de l’arbre-maison des Omaticaya (clan dont sont issus les deux jeunes valeureux), de la jungle des Tawkami, du sanctuaire des animaux des Anurai ou des fameuses Montagnes flottantes, les mots manquent pour illustrer l’état d’ébahissement qui nous habite face à tant de beauté, à la fois grandiose et délicate.

Avec leurs projections multimédias, aux effets aussi réels que fantasmagoriques, les créateurs nous immergent dans un univers que même nos rêves n’auraient pu imaginer. Reconnu pour leur mise en scène de Délirium (Cirque du Soleil), des pièces de théâtre La Tempête, La Belle et la Bête et Icare, ainsi que du premier spectacle immersif du nouveau Planétarium (Continuum), Pilon et Lemieux se dépassent pour mieux nous renverser.

Le tapis rouge:

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Toruk: le tapis rouge

Torrents de lave, arbre géant, chutes émergeant du sommet d’une montagne, éboulements de roches, flots marins, tremblements de terre, forêts dignes d’un autre monde : tous les éléments sont palpables de vérité et émouvants de splendeur.

Qui plus est, une faune merveilleuse peuple ces territoires imaginaires. Ressemblant à des loups géants, des autruches, des chevaux, des oiseaux et une tortue, les créatures de Pandora prennent vie grâce à des marionnettes plus impressionnantes encore que celles de la comédie musicale The Lion King, qui avait mis la barre haute avec ses animaux de la savane africaine.

Quelques réserves s’imposent toutefois sur l’histoire, donc la courbe dramatique souffre d’un rythme trop lent. La quête des adolescents pour retrouver les cinq éléments leur permettant d’approcher Toruk est parsemée d’obstacles qui se résolvent trop facilement, détruisant toute impression de tension dramatique. La clarté n’est assurément pas la plus grande qualité de la deuxième partie : on se surprend à réaliser que les deux derniers items ont été trouvés et on peine à comprendre pourquoi le sort du géant ailé est aussi dramatique.

N’empêche, l’extrême jouissance qui nous habite en découvrant la version circassienne de Pandora vaut à elle seule le déplacement.

Toruk: le premier envol sera présenté au Centre Bell jusqu’au 3 janvier 2016.

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