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Harjit Sajjan, un ministre de la Défense juste assez « badass » (ENTREVUE)

Un ministre de la Défense juste assez « badass » (ENTREVUE)

Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, esquisse un sourire lorsqu’on fait mention de son image de « dur à cuire ».

Certains médias lui ont accolé une étiquette de badass en raison d’une photo où l’on voit Sajjan en uniforme militaire et avec des lunettes de soleil lorsqu’il était lieutenant-colonel.

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L’homme de 45 ans, une recrue dans l’équipe Trudeau, a passé 11 ans à combattre les gangs de rue comme policier et comme agent-détective à Vancouver. Un ancien membre des Forces armées, il a aussi été déployé en Bosnie-Herzégovine et en Afghanistan.

« Cette photo-là a été prise après l’un des moments les plus difficiles [de ma carrière] », admet le ministre en parlant de l’opération militaire Méduse. Le Canada a lancé cette offensive pour déloger les talibans en Afghanistan en 2006, ce qui a mené à la mort de cinq de ses soldats.

« Je ne veux pas que les gens pensent qu’on se crée une image. L’idée, c’est de faire son travail et de le faire d’une façon honorable. Malheureusement, en raison de mon travail dans la police ou dans l’armée, nous devions agir de façon drastique ou agressive. »

Sajjan dit qu’il préfère de loin prévenir les conflits autour du monde. « Mais malheureusement, parfois, il était nécessaire de faire des choses extrêmes. »

Le premier ministre Justin Trudeau veut limiter l’implication du Canada dans la guerre contre l’État islamique et éviter de s’embourber dans un conflit militaire insoluble, a-t-il dit dans une entrevue avec La Presse Canadienne.

Alors que les États-Unis ont ajusté le tir depuis les attentats de Paris, le Canada a toujours l’intention de cesser ses frappes aériennes et de mettre ses efforts sur la formation des forces kurdes de la région.

« Je veux que le Canada joue un rôle de leader dans les zones de conflit à travers le monde, fait valoir Sajjan. Nous devons utiliser nos ressources afin d’éviter le point de bascule dans les conflits. »

Malgré les critiques à l’égard de son chef, le ministre de la Défense croit que les Canadiens sont en mesure de comprendre leur position. « Ils peuvent googler une question, ils peuvent s’informer sur les réseaux sociaux, ils peuvent voir quand ce sont des conneries assez rapidement », dit-il.

Le politicien néophyte croit qu'en restant honnête et transparent, son gouvernement sera en mesure de tirer son épingle du jeu auprès de la population canadienne.

" Tu ne seras jamais pris dans un filet de mensonges si tu dis toujours la vérité."

« Si je ne veux pas qu’une information sorte pour des raisons de sécurité, je ne le mentionnerai pas. Et les gens sont en mesure de comprendre tout ça. »

Combattre le racisme

Si Harjit Sajjan est souriant et détendu pendant la durée de notre entrevue, il ne manque pas de lancer une flèche aux conservateurs de Stephen Harper.

Né en Inde, Sajjan a déménagé au Canada quand il avait cinq ans. Il a grandi à Vancouver dans un quartier multiethnique aux prises avec la pauvreté, la violence et la criminalité.

Fasciné par l’histoire militaire de la Grande-Bretagne, surtout par l’apport des Indiens, il dit s’être rendu compte que les autres Sikhs comme lui faisaient partie d’une fraternité guerrière qui aide les autres.

« Nous venons d’une culture qui aide les autres, alors je me disais que je pouvais aspirer à suivre cette voie. Je n’étais pas trop surpris quand mon choix de carrière a penché vers le service militaire. »

Le nouveau ministre dit s’être impliqué en politique « par nécessité » parce qu’il n’aimait pas la direction que prenait l’ancien gouvernement quand il était au sein des Forces armées.

« En uniforme, je le soutenais peu importe où l’on allait, mais la division créée me rappelait mes expériences personnelles du passé – les problèmes raciaux. J’entendais certains propos que je n’avais pas entendus depuis 20 ans », se désole le ministre.

« Quand j’ai rencontré le premier ministre [Justin Trudeau], j’ai réalisé que celui-là veut vraiment faire une différence et qu’il s’entoure d’une équipe qui veut faire la même chose. »

"Dès le premier jour, j’ai su que c’était un bon leader."

Sajjan croit que la ligne dure des conservateurs à propos du terrorisme a divisé la population et a engendré la peur parmi certaines communautés.

« Au lieu de responsabiliser la population et lui redonner confiance, [les conservateurs] inspiraient la crainte – vous pouviez le voir au fur et à mesure que les élections approchaient. »

- Avec les informations d’Althia Raj

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