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Fermeture du Studio Victor : la fin d'une époque (VIDÉO)

Fermeture du Studio Victor : la fin d'une époque (VIDÉO)

Plusieurs musiciens montréalais sont en deuil : le célèbre Studio Victor situé dans le quartier Saint-Henri fermera ses portes le 31 décembre prochain. Cette institution de l'enregistrement, qui a vu le jour il y a près de 75 ans, est une autre victime de la transformation d'une industrie en crise.

Un texte de Louis-Philippe Ouimet

Le studio d'enregistrement Victor a été construit en 1942 par la RCA Victor qui menait des recherches acoustiques. À l'époque, on y construit des murs polycylindriques, qui diffusent le son de manière exceptionnelle. Tout en bois, le studio se démarque par son acoustique, mais aussi par sa beauté architecturale.

Après un changement de vocation, en 1985, l'actuel propriétaire Gaétan Pilon achète le studio pour lui redonner ses lettres de noblesse. Au fils des ans, le producteur des Beatles George Martin, l'ingénieur du son Alan Parsons, Sinéad O'Connor et Bette Midler, entre autres, défilent entre ses murs.

« Le » studio

Mais c'est surtout grâce aux artistes québécois que le Studio Victor a vécu de belles années. Sur les murs, on y voit les disques d'or de Roch Voisine, de Daniel Lavoie, des B.B., de Daniel Bélanger et de Jean Leloup, qui y a enregistré son récent À Paradis City.

L'auteure-compositrice-interprète Mara Tremblay a aussi enregistré plusieurs chansons chez Victor. « Les fois où on n'est pas venu ici, ce n'est pas parce qu'on ne voulait pas. C'était clairement une question de budget. Avoir les moyens, c'est clair que tout se ferait ici », assure-t-elle.

Avec son équipement à la fine pointe de la technologie, le Studio Victor a permis à des magiciens du son comme Carl Bastien, Louis Legault et Simon L'Espérance de s'exécuter derrière la console.

Un son exceptionnel?

À une certaine époque, une séance d'enregistrement au studio d'enregistrement Victor était chère. Mais pour Catherine Durand, l'investissement en valait le coût. « L'acoustique est formidable ici. Les plafonds sont hauts, il y a beaucoup de bois », soutient-elle.

Dumas, Steve Hill, Isabelle Boulay et les Cowboys fringants font aussi partie des artistes québécois qui ont enregistré chez Victor.

Pourquoi vendre?

Durant les années 1980 et 1990, de nombreux artistes disposaient d'un budget de près de 100 000 $ pour l'enregistrement d'un disque. Aujourd'hui, alors que l'industrie musicale est en crise, rares sont ceux qui investissent plus de 20 000 $ dans la réalisation d'un album. « Je vends parce qu'économiquement c'est très difficile d'être rentable. Ça fait deux ans que je ne fais plus d'argent », explique le propriétaire, Gaétan Pilon.

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