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Rapport du CEM sur PKP : 62% des Québécois jugent la situation «inacceptable»

Rapport du CEM sur PKP : 62% des Québécois jugent la situation «inacceptable»
Patrick Lauzon via FOTOimage

QUÉBEC – Le Centre d’études sur les médias (CEM) de l’Université Laval a dévoilé jeudi son rapport indépendant sur le cas de Pierre Karl Péladeau, actionnaire de contrôle de Québecor et chef de l’opposition officielle à Québec.

On y apprend notamment que 62% des Québécois jugent «inacceptable» que PKP cumule ces deux rôles, selon un sondage de la firme CROP.

Le rapport ne fait pas de recommandations, mais propose plutôt quelques pistes de réflexion. «C’est conçu pour ne pas faire de recommandations, [mais plutôt] pour expliquer que c’est un problème compliqué et que la solution va être compliquée», dit le président du conseil d’administration du CEM et co-auteur du rapport, Florian Sauvageau.

Le professeur refuse également de se prononcer à savoir si monsieur Péladeau se trouve en conflit d’intérêts. «L’objectif de notre travail ce n’est pas d’être prescriptif et de dire aux gens quoi faire, dit-il. C’est d’essayer de montrer que c’est compliqué et de mettre des pistes de réflexion sur la table pour aider à un débat le plus serein possible.»

N’est-ce pas le rôle d’un universitaire de trancher sur le possible conflit d’intérêts du chef péquiste? «Je ne pense pas», répond Florian Sauvageau.

Parmi les pistes de réflexion proposées par le CEM, on suggère que monsieur Péladeau signe «un contrat garantissant l’autonomie des responsables de médias», en plus de nommer un «éditeur public».

Le contrat «assurerait les responsables de rédaction d’une indépendance totale quant à la gestion de l’information et obligerait chacun d’entre eux à produire un rapport annuel, accessible à tous, qui serait ensuite évalué par l’éditeur public», écrivent les auteurs.

Et si l’Assemblée nationale décidait d’intervenir en adoptant une loi, celle-ci devrait éviter de cibler uniquement Pierre Karl Péladeau. «La loi doit être d’application universelle, écrivent les auteurs. En principe, on ne fait pas une loi pour une personne ou une entreprise donnée. Une intervention législative, si elle se concrétisait, devrait garantir l’indépendance des journalistes de tous les médias.»

Le conseil d’administration de Québecor est aussi appelé à «définir une façon claire et transparente de calmer les inquiétudes».

Toutefois, Florian Sauvageau souligne que les conventions collectives des journalistes de Québecor leur assurent déjà une certaine indépendance journalistique. «La question c’est: est-ce quelles les protègent assez et est-ce que cette protection-là rassure l’opinion publique?», souligne-t-il.

Le professeur s’en remet maintenant au débat public pour la suite des choses. «On accorde de l’importance à la régulation par le débat public, affirme-t-il. Le rôle des journalistes, pas seulement ceux de Québecor, mais aussi des autres médias, est très important.»

Les auteurs du rapport accepteront également de témoigner devant la commission parlementaire qui étudie le cas de Pierre Karl Péladeau, s’ils y sont invités. «Je ne vois pas pourquoi on refuserait», dit Florian Sauvageau.

Mais ultimement, ce sera aux Québécois de trancher. «L’opinion publique va se prononcer un jour sur tout ça», lance Florian Sauvageau au sujet de la prochaine campagne électorale.

Réaction de la CAQ

La CAQ a rapidement réagi à la publication du rapport en demandant que les parlementaires étudient des pistes de solution. «Le rapport soulève de nombreuses questions concernant l’indépendance des journalistes et employés de l’entreprise médiatique que possède le chef de l’opposition officielle. Il confirme l’existence d’un malaise. Maintenant, en 2016, ce sont sur les réponses à ces questions que les parlementaires devront travailler», a affirmé le leader parlementaire de la CAQ, François Bonnardel, par voie de communiqué.

«La situation du chef de l’opposition officielle est inédite, mais rien dans nos lois actuelles n’empêcherait que cela ne se reproduise. Il est de notre devoir de remédier à cette situation. Nous sommes ouverts sur les modalités, mais nous voulons en arriver à un code d’éthique permettant d’éviter les situations comme celle qui prévaut actuellement», ajoute-t-il.

Le gouvernement Couillard et l'opposition péquiste ne prévoient pas réagir jeudi.

Chefferie du PQ: les photos de la soirée

Pour consulter le rapport, cliquez ici.

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