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Viande, bricolage, ménage : ce que les CPE coupent à cause des compressions

Voyez ce que les CPE coupent à cause des compressions

Réduction budgétaire après réduction budgétaire, les garderies du Québec sont contraintes de faire des choix de plus en plus difficiles en raison des politiques d'austérité du gouvernement libéral de Philippe Couillard. À l'occasion d'une manifestation d'éducatrice et de directrice de CPE à Montréal, plusieurs d'entre elles nous ont confié leur dilemme.

Un texte de Thomas Gerbet

Cette année, le CPE Mouillepied de Saint-Lambert n'a pas pu acheter de cadeau de Noël aux enfants. La garderie a donc fait appel à des dons. « On a fait emballer les cadeaux par les parents », raconte la directrice adjointe Suzie Roussel, qui fait aussi face à des réductions de personnel.

Les parents sont appelés à la rescousse. « Quand on cuisine des recettes avec les enfants, on demande aux parents d'apporter des ingrédients. Avant, on ne le faisait jamais. »

« On a remplacé la viande par des lentilles dans un menu »

— Suzie Roussel, directrice adjointe, CPE du Mouillepied, à Saint-Lambert.

« Moins de personnel, c'est aussi moins de temps pour faire des rencontres avec les parents. », explique Suzie Roussel.

Le déjeuner de Noël avec les familles a été supprimé cette année au CPE de Saint-Luc, à Saint-Jean-sur-Richelieu. La garderie doit couper 92 000$ dans son budget, soit près de 500$ par enfant.

« Nous ajoutons un deuxième repas végétarien par semaine pour économiser sur la viande. On récupère aussi les restes pour faire une journée avec les restants de la semaine. »

— Élyse Lebeau, directrice du CPE de Saint-Luc à Saint-Jean-sur-Richelieu

Compressions imposées par Québec

  • 2014 : 100 millions
  • 2015 : 74 millions
  • 2016 : 120 millions

Avec 120 000 dollars de réduction budgétaire à absorber, le CPE Lafontaine de Montréal vient de couper dans l'achat de matériel comme les jeux. Les menus aussi seront revus. « Ça fait déjà plusieurs années qu'on coupe des choses », explique la directrice générale, Marie-Claude Gagnon.

Les formations données aux éducatrices sont réduites et le CPE organise des campagnes de financement. Les achats de matériel de bricolage à usage unique ou périssable, comme la peinture ou la pâte à modeler ou le carton, sont limités. Même les contrats accordés pour l'entretien ménager seront revisés.

« Le papier brun pour s'essuyer les mains, c'est une dépense. Est-ce qu'on peut trouver une autre façon qui entre dans les normes d'hygiènes du ministère? »

— Marie-Claude Gagnon, directrice adjointe du CPE Lafontaine, à Montréal.

À la veille de sa retraite, c'est la dernière manifestation de Renée Bélanger. Après une quarantaine d'années comme éducatrice, elle a le sentiment de « finir comme ça a commencé ».

« En 1972, c'était encourageant, on manifestait pour améliorer nos conditions de travail, et on gagnait de plus en plus, mais maintenant on manifeste parce qu'on perd de plus en plus. »

— Renée Bélanger, éducatrice au CPE le Mouillepied, à Saint-Lambert

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