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«Boostmi», une application qui entend damer le pion à CAA-Québec

«Boostmi», nouveau «Uber» du survoltage
Shutterstock / Paul Vasarhelyi

Un groupe d'entrepreneurs, dont l'ex-Dragon François Lambert, lancera dans les prochains jours une application baptisée « Boostmi », inspirée du modèle d'Uber. L'objectif est de permettre à Monsieur et Madame Tout-le-monde d'agir comme dépanneurs en échange d'une rémunération. Dans un premier temps, seul le service de survoltage sera offert, mais, déjà, l'idée ne fait pas l'unanimité.

Un texte de Thomas Gerbet

François Lambert voit grand. « Notre marché, ce n'est pas juste Montréal. C'est Toronto, Vancouver, Calgary, Sarnia, Kingston... même Boston. On couvre tous les marchés. » Rien qu'au Québec, cet hiver, le cofondateur de Boostmi pense pouvoir offrir plusieurs milliers de dépannages en moyenne chaque jour.

« C'est arrivé à tout le monde, incluant moi-même : le matin, tu essaies de démarrer ton auto et elle ne part pas. Tu cognes à la porte du voisin, il n'a pas de câble. Toi, tu n'en as pas non plus. Tu appelles CAA-Québec et tu dois attendre deux ou trois heures. Ce n'est pas qu'ils offrent un mauvais service, ils sont tout simplement débordés. »

Comment fonctionne l'application ?

D'un simple clic, une personne en panne sera mise en relation avec le dépanneur volontaire le plus proche. Une carte interactive permettra au client de voir la voiture de dépannage s'approcher et d'estimer le temps d'attente. Tout comme avec Uber, une fois le service rendu, il n'y aura pas d'échange direct d'argent. 25 $ seront débités au client qui aura préalablement enregistré ses données bancaires et le donneur de service recevra environ 20 $ en dépôt direct sur son compte. Boostmi gardera une commission d'environ 5 $.

L'hiver dernier, en une seule journée de tempête, CAA-Québec a fourni 14 600 assistances routières. Plus de 1100 véhicules étaient mobilisés pour dépanner dans la province.

Déjà 1000 véhicules

L'entreprise affirme pouvoir compter sur 1000 véhicules prêts à dépanner dès le jour du lancement à Montréal. Pour y arriver, Boostmi a conclu des partenariats avec des compagnies de taxi. Les chauffeurs qui offrent déjà le service sur une base individuelle pour un tarif de 20 $ vont ainsi se joindre au réseau de « Boosters » et trouver plus facilement des clients à dépanner quand ils n'ont personne à transporter.

« On a tout intérêt à participer, explique la directrice générale de Taxi Coop, Sabrina Doyon. Ça ne nous coûte rien et on va percevoir des redevances. Les chauffeurs continueront de toucher leur 20 $. »

François Lambert lance un appel aux remorqueurs indépendants et à ceux affiliés à CAA-Québec pour qu'ils deviennent partenaires du réseau Boostmi. « On n'est pas ici pour avoir de la chicane. On dit aux gens : "Joignez-vous à nous, on n'en veut pas de conflit." »

« Contrairement à UberX, nous respectons la réglementation. N'importe qui a déjà le droit de faire du survoltage. »

— François Lambert, cofondateur de Boostmi

Formation, sécurité et assurance

Boostmi offrira à ses dépanneurs volontaires un court tutoriel pour rappeler les règles de base afin de recharger une batterie de voiture. Au-delà de ça, la compagnie se décharge de toute responsabilité en cas d'électrocution ou de dommage au véhicule du client.

Les promoteurs expliquent qu'ils ne font que mettre les individus en relation. Le client pourra, par ailleurs, attribuer une note au « Booster ». Et ceux qui auront mauvaise réputation seront bannis.

CAA-Québec n'est pas convaincu

« Des gens qui ne sont pas formés, c'est là que ça devient dangereux. On ne s'improvise pas survolteur, ça prend une certaine expertise », commente la porte-parole de CAA-Québec, Anne-Sophie Hamel.

« Les voitures sont de plus en plus équipées électroniquement, donc il y a des dangers. »

— Anne-Sophie Hamel, porte-parole de CAA-Québec

Le CAA-Québec rappelle que le survoltage n'est pas toujours la solution appropriée à la panne en hiver. « Il peut y avoir un besoin mécanique. Nous offrons toute la gamme de services », précise Anne-Sophie Hamel. Elle ajoute que le temps d'attente de deux à trois heures évoqué par Boostmi est chose du passé. Il serait aujourd'hui de 30 minutes en moyenne, 45 par temps très froid.

Après les recharges de batteries : crevaisons et pannes d'essence

Boostmi ne compte pas rester dans l'ombre une fois l'hiver terminé. « Quand on aura bâti un réseau, pourquoi ne pas offrir d'autres services », évoque François Lambert. Son collègue cofondateur Michael Bibeau avance l'idée de proposer à l'été 2016 le changement de pneus crevés ou la livraison d'essence en cas de panne.

Ces services risquent de provoquer davantage de ressentiment chez les professionnels du dépannage.

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