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«Sur les traces d'Agatha Christie», une exposition décevante au Musée Pointe-à-Callière (VIDÉO/PHOTOS)

«Sur les traces d'Agatha Christie», une exposition décevante (VIDÉO/PHOTOS)

Il existe des expositions qui attirent dès le départ votre attention. Invitation au voyage et à la découverte, celle consacrée à Agatha Christie par le Musée Pointe-à-Callière en fait forcément partie. Hélas, les deux étages dédiés à la populaire Reine du crime ne tiennent pas vraiment leurs promesses. On s’ennuie et c’est dommage.

On connaît la géniale écrivaine et ses œuvres emblématiques qui ont révolutionné le roman policier avec son célèbre détective Hercule Poirot, plusieurs fois adaptés au théâtre, au cinéma et à la télévision. Ce que l’on connaît moins par contre, c’est l’existence foisonnante d’une jeune britannique née de bonne famille en 1890 et qui aura trouvé dans sa passion pour les fouilles archéologiques une grande partie de son inspiration littéraire.

Avec Sur les traces d’Agatha Christie, Pointe-à-Callière revient sur les nombreux voyages de la Britannique au Proche-Orient, à la recherche des trésors des cités antiques de l’ancienne Mésopotamie. À l’occasion du 125e anniversaire de naissance de l’auteure, le musée a pensé gros en réunissant plus de 300 artéfacts en provenance des plus grandes institutions comme le British Museum de Londres ou le Metropolitan Museum of Art de New York.

Présenté dans un ordre chronologique, de son enfance dans la grande bourgeoisie anglaise jusqu’à sa mort en 1976 en pleine gloire littéraire, l’expo qui veut tout dire et tout raconter sur Agatha Christie est d’une très grande lourdeur et finit par lasser. On ne nous épargne rien, des robes de jeunesse de madame, jusqu’à la reconstitution plutôt kitch d’un wagon de l’Orient-Express, l’inutile côtoie souvent l’anecdotique.

Bref, à moins d’être un admirateur inconditionnel (et encore!), cette profusion d’effets personnels aurait pu se contenter de quelques exemplaires qui méritent eux une attention particulière, par exemple sa machine à écrire, une Remington 1937 sur laquelle furent sans doute écrits Dix petits nègres et Le Crime de l'Orient-Express.

Il y a bien plusieurs objets qui valent tout de même un coup d’œil. Il est toujours assez touchant de voir les notes, les manuscrits et les éditions originales des romans d’un écrivain. Ceux d’Agatha Christie confinent presque au fétichisme. Rappelons qu’elle en a écoulé plus de deux milliards d’exemplaires, ce qui la classe parmi les écrivains les plus lus et les plus connus de l’histoire. Et puis, heureusement que les enregistrements sonores sont là pour donner vie à une femme qui semble ici étrangement absente.

Quant à la section proprement archéologique, elle réunit une belle brochette de pièces uniques, dont certaines ont été découvertes par Agatha Christie et son mari archéologue entre les années 1930 et 1960 au cœur de la Syrie et de l’Irak actuels. La région est aujourd’hui dirigée par l’État islamique, qui n’a pas hésité à détruire un nombre inestimable de ruines antiques. Malheureusement, en n'en faisant aucune mention, l'expo trahit en quelque sorte l’héritage d’Agatha Christie.

Exposition Sur les traces d’Agatha Christie au musée Pointe-à-Callière jusqu’au 17 avril 2016.

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